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Qu’est ce qui peut changer à Gauche aujourd’hui, l’exemple américain

Mots-clés : Etats-Unis, Politique

5 Octobre 2016 • Christophe Deroubaix

L’Amérique qui vient

Christophe Deroubaix est journaliste à l’L’Humanité et a observé la situation aux Etats-Unis depuis une vingtaine d’années. Pour lui, la domination aux USA du cycle idéologique libéral et conservateur a pris fin : sous l’effet des changements démographiques (dans une génération les blancs seront une minorité), du renouvellement générationnel (les américains nés après 2000 constituent la génération la plus importante), et d’une polarisation politique (aussi bien à droite qu’à gauche). D’où les changements politiques que l’on peut observer (dont témoigne l’émergence du courant Sanders), ainsi que les changements sociétaux (avec, notamment, la bataille pour le SMIC à 15 dollars). « L’Amérique qui vient » (titre de son dernier ouvrage) est une Amérique où les idées progressistes et d’ouverture culturelle progressent dans les esprits.

Une rencontre débat organisée par la Fondation Copernic, La Fondation Gabriel Péri et l’Institut Tribune Socialiste (ITS)

 

L’Illusion du consensus

Mots-clés : Démocratie, Politique, Populisme

2016 • MOUFFE Chantal

Cote : MOUF

Nous vivons un moment décisif. À l’euphorie des années 1990, marquées par le triomphe de la démocratie libérale et la célébration d’un « nouvel ordre mondial », a succédé l’illusion d’une démocratie sans frontière, sans ennemis, sans partis. Une démocratie cosmopolite qui apporterait enfin paix et prospérité aux peuples du monde. Mais la montée des populismes de droite en Europe et la menace que représente aujourd’hui le terrorisme international ont révélé à quel point ce rêve était superficiel. Et les mots censés l’illustrer — «dialogue», «consensus», «délibération» — sont impuissants. Pour la philosophe Chantal Mouffe, figure de la démocratie radicale et plurielle, considérée, avec Ernesto Laclau, comme l’inspiratrice du mouvement Podemos, le conflit est constitutif de la politique. Aussi, concevoir la politique démocratique en termes de consensus et de réconciliation n’est pas seulement erroné conceptuellement, mais dangereux politiquement. Quand les luttes politiques perdent de leur signification, ce n’est pas la paix sociale qui s’impose, mais des antagonismes violents, irréductibles, susceptibles de remettre en cause les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques. Chantal Mouffe, qui compte parmi les intellectuels européens les plus influents aujourd’hui sur la scène internationale, enseigne la théorie politique à l’université de Westminster à Londres.

MOUFFE Chantal
2016
19 x 12,5 cm, 198
Albin Michel

Les ouvriers et la politique. Permanence, ruptures, réalignements (1962-2002)

Mots-clés : Classe ouvrière, Élections, Ouvriers, Politique

2004 • MICHELAT Guy, SIMON Michel

Cote : MICH

Les auteurs avaient construit, dans les années 1960, le modèle d’une culture politique ouvrière dans laquelle appartenance au groupe ouvrier, sentiment d’appartenir à la classe ouvrière, rejet du libéralisme économique et républicanisme débouchaient sur un vote de gauche, notamment communiste. Les mutations et ruptures intervenues dans les années 1980-1990 ont conduit, dans un esprit de retour critique, à cette recherche fondée sur des entretiens non directifs et 18 enquêtes par sondage réalisées entre 1962 et 2002. Si le « classisme de gauche » ouvrier s’affirme encore en 1978, il implose ensuite. Le sentiment d’appartenir à la classe ouvrière reflue brutalement, mais plus on est ouvrier plus on continue d’exprimer un « antilibéralisme protestataire ». Plus aussi, sous l’effet conjugué des ruptures sociales et des déceptions politiques, on marque une indifférence hostile au système politique et plus, enfin, on manifeste des propensions autoritaires et racistes. Le « vote de classe » pour la gauche régresse, le vote communiste s’effondre. Au recul électoral de la gauche et à celui, non moins prononcé, de la droite parlementaire, correspondent la montée de l’abstention et celle du vote Front national. Quelle que soit leur classe sociale, les jeunes générations sont plus réceptives aux « thèmes de gauche » que leurs aînées, mais encore davantage en rupture avec la politique instituée. Leur évolution et celle de leur composante ouvrière dépendent pour beaucoup des réponses qui seront faites à leurs attentes.
Les auteurs ont notamment publié ensemble : Classe, religion et comportement politique, Presses de Sciences Po-Éditions Sociales, 1977; « Religion, classe sociale, patrimoine et comportement électoral : l’importance de la dimension symbolique », dans D. Gaxie, Explication du vote, Presses de Sciences P0J985. GUY MICHELAT est directeur de recherche émérite au CNRS (CEVIPOF-Sciences Po). Il a publié, entre autres : Dimensions du nationalisme (avec J.P.H.Thomas), Presses de Sciences Po, 1966 ; Les Français sont-ils encore catholiques ? (en coll.), Cerf, 1991 ; Religion et sexualité (en coll.), L’Harmattan, 2002 ; L’héritage chrétien en disgrâce (en coll.), L’Harmattan, 2003.
MICHEL SIMON est professeur émérite à l’Université des sciences et technologies de Lille (CLERSE-IFRESI, CNRS-Lille I). Il a publié de nombreuses études sur l’idéologie, les classes sociales et les phénomènes politiques.

MICHELAT Guy, SIMON Michel
2004
23,5 x 14,9 cm, 373 p.
Presses de Sciences Po

1+ 1 +1… Pour ceux qui vont à nouveau croire à la politique

Mots-clés : Innovations, Politique, Pratiques

2002 • JARDIN Alexandre

Cote : JARD

D’Alexandre Jardin, on connaît d’abord les romans ou les films. Ce que l’on ignore, en revanche, c’est que cet enfant chéri du public a, plus secrètement, un autre visage : depuis des années, en effet, il tente de faire de la politique à sa façon, et dans le seul but de résoudre, avec des méthodes qui lui sont propres, un certain nombre de problèmes fondamentaux de la société française… Ainsi, voici déjà quelques années, il a essayé, avec des bénévoles, de s’attaquer au problème de l’éducation grâce à une micro-organisation (« Lire et faire lire ») dont l’ambition était simple : puisque la mauvaise maîtrise de la lecture est à la source de toutes les déviances sociales, pourquoi ne pas aider les jeunes en difficulté à mieux lire, à mieux comprendre ce qu’ils lisent ? Pour ce faire – et plutôt que de passer par « en haut » – il s’est attaché à mobiliser des retraités qui, hors horaire scolaire, lisent des histoires à des ados. Comme par hasard, cette méthode a porté ses fruits, et a conjuré la fatalité de l’échec scolaire des ados qui en bénéficiaient. Cette « pratique », d’abord développée en Bretagne, s’est généralisée. Elle rassemble aujourd’hui plus de six mille bénévoles… Du coup, Alexandre Jardin et son association ont ouvert de nouveaux chantiers : sur la violence en milieu scolaire, sur les prisons, sur l’intégration des immigrés, etc… Chaque fois, il s’est agi de recenser des « pratiques innovantes », de les faire appliquer, de les généraliser si les résultats sont concluants. A aucun moment, on ne passe par l’Etat ou par la législation « lourde ». Bref, ce qui se met en place, au jour le jour, c’est bien une autre façon de faire de la politique. Agir, concrètement, et tout de suite. Tel est le programme. 1 + 1 + 1 est le récit pittoresque, drôle, grave, polémique de cette aventure. On y découvre, avec l’auteur, l’inertie des « usines à gaz » réformatrices ; on y comprend mieux les raisons du discrédit qui pèse actuellement sur la politique ; on y devine ce que pourrait être une citoyenneté reconquise et imaginative. Il est pour le moins paradoxal et piquant qu’un écrivain comblé par le succès vienne ainsi à la rescousse d’un appareil d’Etat défaillant. C’est, en soi, un défi.

JARDIN Alexandre
2002
20,5 X 13 cm, 180 p.
Bernard Grasset

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