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Des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?

Histoire du PSU

Fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, le Parti socialiste unifié (PSU) s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient. C’est notamment cette histoire méconnue d’une organisation visionnaire que Bernard Ravenel – qui en fut membre jusqu’à sa dissolution en 1989 – retrace dans son ouvrage Quand la gauche se réinventait
Le PSU, histoire d’un parti visionnaire, 1960-1989
paru en 2016 aux Éditions la Découverte. Il y montre comment un parti, par l’action et la réflexion, a pu interpeller la société à contre-courant, sur nombre d’enjeux cruciaux toujours actuels.


Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte : réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement… Sur tous ces thèmes, le PSU a joué un rôle précurseur de lanceur d’alerte.


Loin d’être un accident de l’histoire, le PSU, du fait aussi de sa composition plurielle où se côtoyaient intellectuels, cadres, ouvriers, paysans et étudiants, chrétiens et athées, réformistes et révolutionnaires, a pu anticiper des problèmes qui restent irrésolus.

Le Parti socialiste unifié, c’était notamment :

  • L’alliance de l’expérimentation et de la réflexion ;
  • L’approche des problèmes dans le cadre de perspectives à long terme ;
  • L’interrogation de toutes les « gauches ».

Le PSU a été un laboratoire pour :

  • L’analyse des mouvements économiques et sociaux qui transforment en profondeur la société ;
  • La recherche de voies nouvelles de pratiques politiques associant différentes formes d’organisations et de mouvements.

Le Parti socialiste unifié (1960-1990), en s’affranchissant aussi bien de la domination « économiste » que de la tentation totalitaire, a souligné qu’une transformation sociale radicale ne pouvait être séparée de l’exercice des droits démocratiques et de la participation civique.

Les idées et l’expérience du PSU peuvent être revisitées de manière féconde pour rechercher les moyens intellectuels et politiques d’une réponse collective aux défis d’aujourd’hui et de demain.

Affiche du PSU en direction de la jeunesse (1960). © Centre Jacques-Sauvageot

Des documents pour aller plus loin

Le PSU naît le 3 avril 1960 au Congrès d’unification d’Issy-les-Moulineaux, par lequel fusionnent trois formations politiques : le Parti socialiste autonome (PSA, dissidence de la SFIO créée en 1958), l’Union de la Gauche socialiste (UGS, issue de la fusion en 1957 de la Nouvelle Gauche, du Mouvement de libération du peuple et de la Jeune République) et le groupe Tribune du communisme.

Sur ces groupes politiques, on peut lire :

Au sujet du congrès d’unification, on peut consulter les documents suivants :

Né en opposition à la Guerre d’Algérie, l’essentiel de l’activité du PSU pendant ses deux premières années a été la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, comme en témoignent les documents suivants :

Pour une documentation en vidéo consulter la chaine « Histoire du PSU » de l’ITS sur Vimeo :
https://vimeo.com/channels/histoiredupsu

Qui était qui au PSU ?

Durant la courte histoire du PSU, nombre de ses membres ont eu recours, pour des raisons diverses, à l’utilisation de pseudonymes pour y signer leur activité politique, que ce soit dans les colonnes du journal Tribune Socialiste ou en tant que responsables du parti ; nombreux parmi eux sont ceux dont se souviennent les militants, mais le souvenir de beaucoup d’autres commence à se perdre. L’ITS entame avec un répertoire (consultable ici) un travail de sauvegarde dont nous espérons qu’il sera utile pour les chercheurs et historiens futurs, en même temps qu’il rappellera de manière plaisante quelques souvenirs à nos lecteurs ; et nous engageons vivement ces derniers à enrichir de leurs souvenirs ce premier relevé !