Mots-clés : Autonomie, Chauvinisme Boulangisme, Légitimité, Peuple, Populisme, Terreur
2002 • DUPUY Roger
Cote : DUPU
Le livre est original par son objectif : traiter des « logiques du peuple » et du populisme, depuis les années de la Révolution jusque vers 1900, après le boulangisme, et par son ton : la réflexion se veut autant méthodologique que politique et entend proposer une autre lecture des mouvements populaires par les professionnels de l’histoire. Annoncée ainsi, l’entreprise n’est pas fréquente ; on ne peut que remercier l’auteur de sa clarté et de son courage pour entamer une telle discussion. Dans une post-face datée des lendemains de « la commotion électorale du 21 avril 2002 » et du « sursaut républicain du 5 mai », Roger Dupuy précise le sens de son livre en estimant que le « vote Le Pen » est un vote protestataire et n’est pas « pour Le Pen ». Refusant de condamner un « aveuglement » des électeurs, de dénoncer les résultats d’une internationale « brune », il fustige les mythifications héritées du Peuple de Michelet, les approches fondées sur les discours des élites parlant du peuple ; il estime qu’il faut d’une part comprendre les logiques d’une authentique politique du peuple, bâtie face à la politisation de la culture moderne, et d’autre part reconnaître une « bassa pulitica » (une politique d’en bas pour reprendre des termes consacrés récemment) incarnée dans des actes radicaux, irrationnels, dépendants de soucis terre-à-terre. En cela il met en doute « la barrière mythique de 1789 » qui parlant du peuple en a fait une catégorie qui ne supporte plus d’être remise en cause. Contre le populisme des élites, pour la reconnaissance d’une authentique « politique du peuple », ce livre qu’il faut bien dire d’humeur entreprend donc une relecture de l’historiographie de la Révolution et du XIXe siècle.
DUPUY Roger
2002
22,5 x 14,5 cm, 256 p.
Albin Michel
Mots-clés : Communisme, Répression, Terreur
1997 • COURTOIS St., WERTH N., PANNÉ JL., PACZKOWSKI A., BARTOSEK K., MARGOLIN JL.
Cote : COMM
Sur une tragédie de dimension planétaire, 80 ans après le coup d’État bolchevique, le premier livre de référence. Comment un idéal d’émancipation, de fraternité universelle, se retourna-t-il au lendemain même d’octobre 1917 en doctrine de la toute-puissance de l’État ? Comment pratiqua-t-il la discrimination systématique de groupes sociaux ou nationaux entiers et recourut-il aux déportations de masse et aux massacres gigantesques ? Le voile de la dénégation peut enfin être pleinement déchiré. Le rejet du communisme par la plupart des peuples concernés, l’ouverture de nombreuses archives, hier encore secrètes, mettent en lumière la face la plus sombre des pays communistes. Une équipe d’historiens et d’universitaires a entrepris, continent par continent, pays par pays, de dresser le bilan le plus complet possible des méfaits commis sous l’enseigne du communisme : les lieux, les dates, les faits, les bourreaux, les victimes qui se comptent par dizaines de millions en ex-URSS et en Chine, par millions dans de petits pays comme la Corée du Nord et le Cambodge.
COURTOIS St., WERTH N., PANNÉ JL., PACZKOWSKI A., BARTOSEK K., MARGOLIN JL.
1997
17,7 x 10,8 cm, 1 105 p.
Laffont
Mots-clés : Démagogie, Dictionnaire, Politique, Répression, Terreur, Tolérance, Violence
1982 • Jean-Pierre FAYE
Cote : FAYE
L’effet « dictionnaire », dans notre histoire, le mesure-t-on ? Il y eut pourtant le Dictionnaire philosophique portatif d’un certain Voltaire. Après le Dictionnaire critique de Bayle. Mais aussi, car c’était son nom, le Dictionnaire raisonné de Diderot, sous-titré « Encyclopédie ». Voici un Dictionnaire portatif de philosophie politique, qui n’est ni de Voltaire ni de Diderot. Il ouvre sur une Critique : non pas seulement celle de la Raison ni celle de l’Économie politique, mais une Troisième Critique, celle du langage, en ses effets. C’est en même temps une critique de l’action même, quand les langages précisément contribuent à la rendre d’avance acceptable. Y compris dans les formes monstrueuses de l’histoire. Dans les replis de la violence d’État. Un Dictionnaire portatif, certes. Puisqu’il est limité à cinq mots. Mais chacun d’eux est un foyer exploratoire. A suivre dans le réel.
Jean-Pierre FAYE
1982
18 X 12 cm, 288 p.
Gallimard
Mots-clés : Disette, Police, Terreur, Violence
1975 • COBB Richard
Cote : COBB
Voici enfin une manière neuve et réjouissante d’écrire l’histoire. Ce ne sont ni les figures de proue, ni les hauts faits mille fois rapportés et interprétés qui intéressent Richard Cobb. Dans le tourbillon de la Révolution française et de l’Empire, c’est au lampiste qu’il s’attache, au Français anonyme qui tenta de faire l’événement et réussit surtout à le subir. Son histoire de la protestation populaire à cette époque s’appuie sur une documentation à base de langage. Après une analyse des sources de l’histoire populaire qui nous vaut une inquiétante et savoureuse incursion dans le monde de la police, Richard Cobb expose les différentes formes que prirent la protestation du peuple et la répression exercée par les autorités. La troisième partie de son ouvrage – la plus importante – nous fait revivre la disette de l’An III, avec ses souffrances, ses lâchetés, et l’acuité des conflits entre le paysan et le citadin : sur ce thème se cristallisent en effet toutes les formes d’expression politique populaire. Ainsi nous est restitué, tel qu’il fût, le sans-culotte, bon enfant et sanguinaire, généreux et égoïste, activiste et passif. Tout un menu peuple grouillant et haut en couleurs renaît sous nos yeux pour dessiner une autre France. Et le regard plein d’humour que jette sur lui l’auteur ne parvient pas à cacher la profonde sympathie qu’il éprouve à son égard. Mieux, il réussit à nous la communiquer.
COBB Richard
1975
21 x 14 cm, 322 p.
Calman-Levy