Mots-clés : Bureaucratie, Science, Stalinisme, URSS
2003 • BLUM Alain, MESPOULET Martine
Cote : BLUM
La violence est associée à l’évocation du stalinisme. Comment des hommes et des femmes qui occupaient des postes de responsabilité dans des administrations de l’État stalinien ont-ils réagi face à un pouvoir qui maniait la violence pour gouverner ? Participation passive ou collaboration active, quelle fut leur attitude ? Dans ce livre passionnant, Alain Blum et Martine Mespoulet éclairent, à travers l’histoire de l’administration statistique, les relations tendues entre science et pouvoir sous Staline. Après plusieurs années de recherches dans les archives russes de la période soviétique, ils proposent une interprétation renouvelée du stalinisme et de la violence qui l’a accompagné, en s’appuyant sur une étude approfondie du parcours de ceux qui ont participé à la gestion de l’Etat stalinien. Des histoires de vie, le plus souvent tragiques, se croisent et se défont, s’interrompent ou passent à travers les filets de la répression, au sein d’une administration qui est le témoin privilégié des catastrophes humaines du pays, puisque l’une de ses fonctions est de compter les récoltes, les naissances, les morts et les mouvements de populations. En redonnant vie à ces personnes, cet ouvrage contribue à mieux comprendre la manière dont s’est établi le pouvoir sans partage de Staline mais aussi son échec à construire un État cohérent dominant une société atomisée et soumise. Refusant de confondre l’histoire de l’URSS avec celle du stalinisme, il montre que cette histoire ne peut se réduire à l’action d’une idéologie, le communisme, mais est aussi le résultat de tensions contradictoires entre des dirigeants politiques et des administrateurs dont certains projetaient de construire un État progressiste.
Alain Blum, ancien élève de l’Ecole polytechnique, est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche à l’INED. Martine Mespoulet, agrégée de sciences sociales, est maître de conférences de sociologie à l’université d’Angers. Elle est docteur en démographie et sciences sociales de l’EHESS.
BLUM Alain, MESPOULET Martine
2003
22 x 13,5 cm, 372 p.
La Découverte
Mots-clés : Etudiants, femmes, Militants, PCF, Stalinisme, XXII ° congrès
1979 • BOUILLOT Françoise et DEVESA Jean-Michel
Cote : BOUI
Des communistes parlent. Ils avaient attendu en vain les tribunes de discussions dans la presse du Parti. Ils disent leur vie de militants, le Parti au quotidien avec ses grands moments et ses petites magouilles. Ce n’est pas une enquête sociologique ni une radiographie du P.C.F. C’est tout simplement un ensemble vivant de rencontres entre deux jeunes militants, Françoise Bouillot et Jean-Michel Devésa, et des camarades qu’ils connaissent personnellement et qui témoignent. C’est un texte concret, fait « avec les moyens du bord » dans un parti où les relations horizontales de militants à militants ne sont pas permises. Ce n’est pas une image « fidèle » du Parti, au sens de l’image des « fidèles » du Parti. Mais c’est une image réelle : car ce Parti-là existe aussi, celui des militants et militantes mécontents, irrités, parfois déçus et qui proposent, expliquent, racontent. Ce livre n’est pas un manifeste : on n’y trouvera pas une ligne politique de rechange. Il s’agit du témoignage d’un débat qui a bel et bien lieu et qui ne pouvait trouver à s’exprimer que dans cette collection, hors de toute recherche d’un monolithisme de pensée. On lira ici un exemple de « tribune de discussion » introuvable de l’après-mars 78 : disparate et vivante. Françoise Bouillot (24 ans) adhère aux Jeunesses communistes en mai 1968 ; membre du P.C.F. depuis 1976. Etudes de langues et de philosophie ; est actuellement traductrice d’italien. Jean-Michel Devésa (22 ans), étudiant à Bordeaux, membre du P.C.F. depuis 1971, fut secrétaire de ville de l’Union des étudiants communistes à Bordeaux de 1975 à 1977 et, à ce titre, invité au Comité fédéral de la Gironde du P.C.F. Actuellement membre de la direction de l’U.E.C.-Bordeaux et collaborateur de la revue Positions. Termine une thèse de doctorat de 3e cycle consacrée à René Crevel.
BOUILLOT Françoise et DEVESA Jean-Michel
1979
20 X 11,5 cm, 144 p.
Maspero
Mots-clés : Amiens, CGT, Réformisme, Stalinisme, Syndicat, Vie ouvrière
1976 • MONATTE Pierre. Présentation de Monique Chambelland
Cote : MONA
Certains militants ouvriers ont, volontairement, refusé d’occuper des fonctions dirigeantes; ils ont lutté contre les dogmatismes, les totalitarismes et le jeu facile des réformismes; ils n’ont pas voulu suivre les masses dans ce qu’ils considéraient comme les plus graves des déviations (l’union sacrée devant la guerre, le stalinisme). Pour cela, ils ont été violemment rejetés, présentés comme des vaincus de l’histoire, accrochés à des conceptions périmées; ils ont été oubliés. Pierre Monatte (1881-1960) est de ceux-là. Pourtant sa trace est profonde, son œuvre féconde. Fondateur de deux revues d’action, de lutte et aussi d’éducation (La Vie ouvrière en 1909, La Révolution prolétarienne en 1925), militant ardent et hardi, il consacra sa vie au syndicalisme révolutionnaire. Il a beaucoup écrit, mais ses articles sont accessibles aux seuls lecteurs des bibliothèques. Les rassembler, c’est d’abord permettre de découvrir un homme, un militant au sens plein du terme, un minoritaire qui sut être à contre-courant sans aigreur comme sans orgueil, qui eut toujours foi dans la capacité révolutionnaire de la classe ouvrière, pensant que celle-ci devait retrouver intelligence et caractère, s’éduquer inlassablement dans l’action, remettre en cause les dogmes les mieux établis. A travers ces textes, le syndicalisme révolutionnaire se précise, son évolution pendant cinquante ans se dessine. Documents pour l’histoire, ce sont aussi des documents pour l’action, aide précieuse pour ceux qui veulent mener la lutte syndicale, avec les seules forces ouvrières, pour une révolution qui soit aussi libération.
MONATTE Pierre. Présentation de Monique Chambelland
1976
22 x 13,5 cm, 318 p.
Maspero
Mots-clés : Forces productives, Socialisme ou barbarie, Stalinisme, URSS
1973 • CASTORIADIS Cornelius
Cote : CAST
De 1949 à 1965, Socialisme ou Barbarie, honoré par une conspiration universelle du silence a été la seule publication en France ou ailleurs à poursuivre une réflexion originale sur la révolution dans le monde moderne. Elucider l’histoire contemporaine, s’y orienter en vue de l’action, mais tout autant jauger la conception héritée – le marxisme – à sa capacité de permettre un tel travail, ont été ses visées centrales. Les textes que rassemble cette ré-édition – étendue sur plusieurs volumes et augmentée de nombreux inédits – ont formulé et fondé les idées qui restent pierre de touche et point de départ pour la pensée et l’action révolutionnaire aujourd’hui : dévoilement de la nature de la bureaucratie, socialiste ou non, comme nouvelle couche dominante et exploiteuse ; définition de l’objectif révolutionnaire comme gestion collective de toutes les activités sociales, suppression de toute hiérarchie, égalité absolue de tous les revenus ; extension de la problématique révolutionnaire à toutes les dimensions de l’existence sociale, et en premier lieu à la vie quotidienne ; nécessité d’un bouleversement conscient de la technologie contemporaine. Ce sont là quelques-unes des idées qui, comprises dans toutes leurs virtualités, conduisent à un ré-examen critique de l’économie et de la philosophie marxistes, à la démonstration de son appartenance à l’univers occidental-capitaliste, et à une nouvelle vue du social-historique comme domaine de la création imaginaire. .
CASTORIADIS Cornelius
1973
18 x 10,8 cm, 317 p.
UGE 10/18