Mots-clés : Parti Communiste, participation, Pouvoir populaire, stratégie politique
6-13 Décembre 1975 • François Turquan
Le texte préparatoire au 22ème Congrès du PCF ne porte pas en lui-même un projet nouveau de réformisme. Il faut le considérer comme un texte récapitulatif des orientations fondamentales du PCF. Le PCF en critiquant de façon systématique le PS a beaucoup perdu et s’est isolé, allant jusqu’à offrir une cible privilégié aux attaques de la droite. L’orientation proposée vise à ne fermer aucune porte et à ne pas figer la politique du Parti. Le Parti Communiste Français s’affirme comme un Parti ouvrier révolutionnaire mais il choisit la voie légale d’accès au gouvernement, sa stratégie repose sur l’union de la gauche et reproche au PS sa collaboration de classe. Face aux conséquences de la crise le PCF n’offre aucune perspective à la situation des travailleurs. La « participation » est le mot-clef en ce qui concerne le rôle et le pouvoir des travailleurs dans la société socialiste mais celle-ci se fait par l’intermédiaire des représentants du Parti. De la gestion démocratique à l’autogestion le pas reste difficile à franchir sur cette base.
Mots-clés : Parti Communiste, Pouvoir populaire, Socialisme autogestionnaire, stratégie politique, transition
22-29 Novembre 1975 • François Turquan, Maurice Najman
PC, Parti Communiste, orthodoxie et autonomie explicite pourquoi et comment le mouvement communiste international ne correspond plus à l’image traditionnelle d’un bloc monolithique dirigé de Moscou. La publication successive de deux documents stratégiques communs, signés, le premier par les PC espagnol et italien, le second par le même PCI et le PCF, en est la preuve. L’évolution de la situation internationale et des rapports Est-Ouest, la conquête d’une base de masse, le poids des situations particulières à chaque pays, tout cela a accéléré la mutation de nombreux partis communistes de l’Europe capitaliste. Le document préparatoire au 22e congrès du PCF s’inscrit dans cette démarche. Le document du comité central mentionne bien que le PCF sera au premier rang dans le combat contre la politique du pouvoir et les conséquences de la crise… mais il n’offre aucune perspective de lutte précise, aucune proposition d’action unitaire adaptée à la situation. La réaffirmation du rôle décisif des orientations fondamentales du PCF réconfortera peut-être ses militants. Elle sera d’un faible secours pour les travailleurs confrontés à une situation économique toujours plus difficile et à un patronat résolu.
Mots-clés : Socialisme autogestionnaire, stratégie politique
28 Juin au 5 Juillet 1975 • Gilbert Hercet
La Convention nationale du PS sur l’autogestion a présenté un texte constitué de 15 thèses sur l’autogestion, adopté à l’unanimité par le bureau exécutif du Parti (CERES compris). L’aspect nouveau et peut-être porteur d’avenir, de cette Convention du PS est que pour la première fois, un véritable débat politique a eu lieu. La stratégie autogestionnaire déplait aux Conventionnels et Poperenistes et tous les militants présents n’en n’ont pas forcément saisi les implications à venir. Néanmoins le ralliement autour de l’autogestion a eu lieu comme un moyen de s’affirmer différent du PC et comme une façon de sortir de l’étiquette « social-démocrate ». La Convention a permis de poser de nouvelles questions, la plus importante est celle qui lie militantisme et doctrine. A cet égard, les jalons posés à cette Convention sont un premier rapprochement entre les « deux gauches » du parti.
Mots-clés : Parti Communiste, Répression, stratégie politique, URSS - Débats politiques
25 Avril - 3 Mai 1975 • Victor Fay
Les dissensions au sein du mouvement communiste sont apparues lors de l’éviction de Chélépine du bureau politique soviétique. Brejnev, qui était dit malade, a repris en main la direction et a mis en route les préparatifs du 25ème Congrès. Il serait aventureux de croire que la chute de Chélépine annonce la libéralisation et une ouverture de l’URSS. Il ne faut pas s’attendre à des concessions majeures en ce qui concerne la libre circulation des hommes et des idées, ni à la diminution effective de leur présence militaire en Europe, ni à une libéralisation de la politique intérieure. Seule une ouverture à la technologie occidentale, par nécessité, tend à élargir les échanges de l’URSS avec les grands pays industriels. L’accueil chaleureux de Mitterrand à Moscou ne change rien. Le PCF, qui ne compte pas prendre le pouvoir en France, parait peu pressé de jouer un rôle de second dans un gouvernement dominé par les socialistes. Ceci explique leur raidissement tactique qui, se greffant sur la division des forces ouvrières, contribue au maintien du statu quo politique en France.