Syndicalisme étudiant : le point

17-23 Octobre 1980 • Luc Douillard

Le syndicalisme étudiant depuis 1968 a évolué et les UNEF de 1980 souffre d’un manque de perspectives politiques. Un bilan critique des expériences passées du courant autogestionnaire doit être fait. Le texte du débat syndical présenté ici, diffusé par l’UNEF i.d. de Nantes concerne aussi les étudiants du PSU. La création du M.A.S. en 1976, inaugura l’intervention du syndicalisme étudiant anticapitaliste et autogestionnaire. Ce courant existe toujours même s’il est morcelé et diffus. La difficulté est de traduire le projet autogestionnaire en syndicalisation massive. Il semble nécessaire de synthétiser l’esprit qui a concouru aux deux démarches de 76 et 80 et d’envisager à cet effet des formes organisationnelles inédites dans le mouvement étudiant. Des propositions d’organisations et d’objectifs sont proposés. Les tendances de l’UNEF i.d. sont également présentées dans ce texte qui permet de faire le point sur la situation du syndicalisme étudiant en 1980.

Une réunification des syndicats étudiants

Mots-clés : syndicalisme étudiant, UNEF

19 Juin 1980 • Luc Douillard, Joël Barthélémy

Les 3, 4 et 5 Mai, se tenait à Nanterre un congrès de réunification de l’UNEF.
Le congrès de Nanterre s’est ouvert sur les résultats des votes des congrès locaux de réunification. Une nette majorité a été donnée pour le bureau national de l’UNEF Unité Syndicale (59%), 14% pour le bureau du MAS, 26% pour un texte présenté par les minorités des deux syndicats. On pourra déplorer que les étudiants du PSU n’aient pas eu une présence plus éclatante à ce congrès. Joël Barthélémy pour le secteur Jeunes regrette également la discrétion des étudiants PSU lors des grèves à Grenoble, Caen, Rennes, Jussieu et affirme que le mouvement étudiant comme le mouvement ouvrier ne peuvent imposer l’auto-organisation en permanence et doit se donner les moyens d’étendre les luttes. Pour lui, il est nécessaire d’avoir une structure qui assure la continuité des luttes, leur coordination et qui défende en permanence les intérêts des étudiants. Les deux UNEF, l’une stalinienne et sectaire, l’autre dominée par des bureaucrates pour qui la fin justifie les moyens, sont des caricatures de syndicats. Il faut que se développe un courant syndical autogestionnaire, luttant par le contrôle étudiant, pour une autre université. Il souhaite qu’un vrai débat sur ces questions s’ouvre.