Journée nationale d’action

Mots-clés : Mouvements sociaux, stratégie syndicale

22 Novembre 1974 • Jacques Thibault

La journée nationale d’action s’est déroulée à Paris comme en province sous l’impulsion des postiers, suivis par une forte proportion de travailleurs de la fonction publique et du privé engagés dans les luttes où les enjeux sont clairement identifiés. Les appréciations sur l’impact et le succès de ce mouvement varient chez les commentateurs mais aussi chez les militants ouvriers. On a pu remarquer, au travers des slogans de la manifestation, une indétermination des manifestations quant au but de leur action. Il semblerait que le mouvement ouvrier se cherche des perspectives. Si on est prêt à se battre pour répondre au défi Chirac et pour l’ouverture de négociations salariales, il semble que le manque de réponses politiques et syndicales pour l’élargissement des luttes comme le manque de propositions sur les alternatives aux conditions économiques n’ont pas permis une mobilisation résolue du mouvement ouvrier.

Lip un an après

Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique

15 - 21 Juin 1974 • Alain Rannou

Couverture TS N°623Lip, un an après, a comme un goût de victoire, mais ce n’est pas fini et le mouvement ouvrier a encore beaucoup de leçons à tirer de cette affaire. Il est temps d’analyser les stratégies de luttes et négociations qui ont permis d’imposer des manières de travailler décidées par les ouvriers eux-mêmes. Les combats des Lip ont été une nouvelle façon de concevoir la démocratie qui a permis à chacun de s’exprimer en amont des A.G. et des votes. Le PSU a fait beaucoup pour cette victoire de la classe ouvrière mais ne doit pas ignorer l’après, c’est-à-dire le prolongement politique même si le choix du « contrôle ouvrier, contrôle populaire »a été concluant. Pourtant, le PSU, parti d’action, parti de propositions, n’a pas la crédibilité nécessaire, pas la force suffisante, pour que cette victoire se concrétise en terme de pouvoir. Il faut regrouper les différentes composantes du mouvement autogestionnaire pour qu’il soit une force déterminante.

Questions à Pierre Héritier

Mots-clés : Élections présidentielles, Mouvements sociaux, stratégie syndicale

9 Juin 1974

Quatre questions sont posées à Pierre Héritier, responsable CFDT de la région Rhône-Alpes, membre du bureau national de la confédération, et représentatif de ce qu’on a coutume d’appeler « la gauche syndicale » pour expliquer sa position sur les échéances qui sont celles du mouvement ouvrier après la campagne présidentielle. Pour lui, s’il est difficile de présager de l’avenir, il n’en demeure pas moins que les conditions sociales et politiques sont réunies pour renforcer les luttes sociales déjà fortement engagées avant les élections. Depuis 1968, la seule alternative au régime ne peut être qu’une alternative de gauche. Les luttes sociales – comme l’élection de 1974 – traduisent avec une netteté de plus en plus grande une situation d’affrontement de classe. Cela oblige à une restructuration de la gauche socialiste, seule réponse pour créer les conditions de nouveaux dépassements.

Sur le débat PC-PSU

Mots-clés : Socialisme, stratégie politique, stratégie syndicale

28 Mars - 3 Avril 1974 • Robert Chapuis

Couverture TS N°612Depuis plusieurs semaines un débat entre le PC (Parti Communiste) et le PSU s’est instauré. S’il n’y a pas d’accord stratégique envisageable, il est apparu que pour faire face à la politique réactionnaire du pouvoir les deux organisations ont défini de part et d’autre des objectifs concrets d’action et que des convergences entre elles se manifestent. On peut penser que l’unité d’action offensive, sur une base populaire, a fait de grands pas. Un accord, même limité entre le PCF et le PSU, sur un certain nombre d’objectifs communs contribuerait à une mobilisation populaire, manifesterait une étape nouvelle dans la prise de conscience des masses, enfin, ouvrirait au socialisme une chance de réalisation supplémentaire. Robert Chapuis insiste sur le fait qu’il ne faut pas seulement s’en tenir sur des accords entre partis mais y associer les organisations syndicales qui doivent être parties prenantes de l’unité d’action. A travers ce débat s’ébauche la contre-offensive des forces populaires pour faire face aux échéances sociales et politiques.

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