Quelles stratégies syndicales face à la précarisation de l’emploi et du travail ?

Mots-clés : action syndicale, Organisation du travail, Précarité

6 Novembre 2015 • Sophie Béroud

Les stratégies syndicales sont remises en cause par le processus de précarisation et de mutation de l’emploi. Il  est de plus en plus difficile pour le syndicat de représenter l’ensemble du salariat et en particulier les segments les plus fragilisés de celui-ci du fait de la sous-traitance, de l’externalisation du travail  ou de ce qui se passe dans les grandes entreprises publiques ou privées telle la Poste. Le mouvement syndical contemporain est particulièrement désarmé face à l’éclatement des statuts d’emploi et des statuts juridiques au sein de ce qui constitue, de fait, une même communauté de travail et ne peut évoluer aussi vite qu’il le serait souhaitable, même si des réponses commencent à exister. Ce nouveau contexte oblige à repenser une nouvelle structuration syndicale, sur le modèle du syndicalisme d’entreprise comme la CGT par exemple ou par le lancement et l’animation de nouvelles structures syndicales adaptées au périmètre d’un site de production ou d’une zone commerciale incluant parfois des structures publiques. Si des réponses – du côté de l’adaptation des structures syndicales ou du lancement de campagnes ciblées – commencent à exister face au processus de précarisation et aux multiples déstabilisations qu’il induit, celles-ci demeurent encore  trop limitées pour modifier de façon substantielle le rôle du syndicalisme auprès des salariés précaires.

Sophie Béroud  est maître de conférence de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a co-dirigé Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives? (La Dispute)

Pour sauver l’UNEF

Mots-clés : action syndicale

1er Février 1967 • Jean-François Pertus

Où va l’UNEF ?

Pour sauver l’UNEF, suite aux différentes crises structurelles qui ont agité le syndicat étudiant depuis quelques années, les étudiants socialistes unifiés (ESU) s’investissent dans le bureau national de l’UNEF. Jean-François Pertus, secrétaire national des ESU précise les raisons et les formes de cette participation à l’UNEF. Il affirme qu’il ne peut y avoir de cloisons étanches entre syndicats et partis politiques. Le syndicat ne peut être réduit à  simple un moyen de défense des intérêts à court terme de ses adhérents, il ne peut pas non plus être une simple courroie de transmission du Parti. L’objectif des ESU en tant que militants politiques travaillant à  l’intérieur du syndicat étudiant est de créer les conditions d’une pratique syndicale non corporatiste. Pour sauver l’UNEF il faut engager un processus de reconstruction politique et organisationnelle afin qu’une nouvelle distanciation puisse s’opérer entre l’organisation politique et l’organisation syndicale.