Larzac, apprendre en marchant

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux

Couverture TS N°806, 7 au 13 Décembre 1978Les paysans du Larzac sont arrivés à Paris. « Apprendre en marchant » car ils ont pu mesurer la force de la mobilisation, la résistance et la mauvaise foi des politiques, ils ont affronté la répression organisée mais ils ont fait des rencontres et noué des contacts. Pourtant ils ne croient pas aux conseils extérieurs, à tous ceux qui veulent s’approprier leur lutte. Ils écoutent mais ils restent eux-mêmes et vivent une démocratie authentique à l’intérieur de leurs groupes, ce qui ne les empêche pas de dire à quel point la lutte et l’aide des autres les ont aidés. Ils n’ont pas d’illusions sur l’avenir mais affirment qu’ils continueront à se battre pour garder le Larzac tel qu’il est. Ils se préparent à résister physiquement et économiquement à l’asphyxie dont ils vont être les cibles. A partir du moment où leurs terrains ne seront plus « terres agricoles », ils perdront leurs qualités d’agriculteurs et les droits sociaux s’y référant. Ils ont donc besoin d’aide et vont souscrire des parts auprès du Groupement Foncier Agricole dont la fonction est de compliquer les opérations d’expropriation.

Pour que vive le Larzac

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique Économique

9-15 Novembre 1978 • Les Paysans du Larzac

Couverture TSN°802, 9-15 Novembre 1978Les paysans du Larzac décident une marche à travers la France jusqu’à Paris pour que « Vive le Larzac ». Sur les communes de La Roque-Sainte-Marguerite et de la Cavalerie, le tribunal de Grande Instance de Rodez a pris des ordonnances d’expulsion  à l’encontre de 27 personnes, cinq exploitations, sept foyers, pour permettre l’extension du camp militaire. Rejoints dans leur combat par des travailleurs confrontés aux difficultés économiques quotidiennes nées de la politique d’austérité et de régression sociale, les paysans veulent expliquer les raisons de leur opposition au projet. Ils dénoncent l’atteinte à la démocratie, la ruine de la région par l’accélération de la désertification suite aux fermetures d’entreprises et la suppression des emplois. Ils veulent proposer une réflexion sur un autre type de défense contre l’exploitation capitaliste du territoire et sur la possibilité d’une autre définition collective des besoins et de la production. La Direction Politique Nationale du PSU réunie le 5 Novembre 1978 affirme son soutien aux paysans et appelle au renforcement des comités Larzac, à soutenir et à populariser toutes initiatives dans ce sens.

Larzac, les labours de la colère

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Répression

12-18 Octobre 1978 • Dominique Rivière

Couverture Tribune Socialiste N°798, 12-18 Octobre 1978Au Larzac les paysans organisent la riposte et donnent rendez-vous le 28 Octobre pour les labours de la colère sur les terrains convoités par l’armée. Après 7 ans de luttes, les paysans font un bilan positif et affirment que l’armée a dynamisé la région agricole. Depuis 1970 cette région s’est développée malgré les tentatives de destruction : 17 bergeries ont été construites dont trois sur le terrain acquis par l’armée, le troupeau de brebis laitières a augmenté de 6%… La contestation spectaculaire s’étend et les paysans savent qu’ils peuvent compter sur d’autres forces que les leurs. Les ouvriers de Millau sont solidaires et posent le problème fondamental des régions défavorisées. Malgré la tactique de l’étouffement et de la dissuasion engagée par l’armée, le succès des labours qui ont rassemblé 5 000 personnes, augure d’une riposte forte le 28 Octobre prochain.