La semaine Agricole

Mots-clés : Mouvements sociaux

23 Décembre 1961 • J.C.Barigel

La journée revendicative du 11 décembre, organisée par la FNSEA a largement mobilisé les paysans dans toute la France. À l’Assemblée, le projet de loi sur  les prix agricoles a finalement été adopté. Cette loi devrait permettre une réforme des circuits à la production au bénéfice des agriculteurs. Malgré tout, son application soulèvera des oppositions au sein de la profession elle-même comme le montre les affrontements du 14 Décembre à St Pol de Léon. C’est ainsi que dans cette ville,  le début de la campagne du choux fleur a été l’occasion d’affrontements entre primeuristes indépendants et agriculteurs fédérés à la Société d’intérêt collectif agricole (S.I.C.A.) .

La crise paysanne et le socialisme

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique agricole

7 et 15 Juillet 1961 • Serge Mallet

Face à la crise paysanne, quelle réponse peut donner le socialisme et en particulier le P.S.U.? Formation socialiste nouvelle, le P.S.U. ne peut se contenter d’une attitude passive en face de la révolte paysanne. Serge Mallet à la suite de son exposé au Conseil National Politique poursuit son analyse de la crise paysanne et interroge les acteurs du socialisme en marche. Cette crise n’est pas nouvelle : elle s’exprime depuis 1953. Elle se manifeste sous des formes diverses tels que les barrages de routes, les ventes directes ou encore les destructions de produits. En réalité cette crise n’atteint réellement que les petits et moyens exploitants qui souffrent des changements de méthode dans la production, la mécanisation, la production intensive ou encore la commercialisation décidée unilatéralement par les intermédiaires. La double nature du paysan, lié aux intérêts des ouvriers parce que producteur mais attaché au mode capitaliste parce que propriétaire, est en train de céder. Le rôle du P.S.U est d’approfondir sa connaissance du monde agricole et de détecter ce qui pousse le mouvement vers la mise en question du régime économique, trouver des formes d’action concrètes pour lier le mouvement paysan et le mouvement ouvrier.

La révolte des agriculteurs

Mots-clés : Économie, Mouvements sociaux

1er Juillet 1961 • Yves Tanguy-Prigent

Le 27 mai 1961, des centaines de kilos pommes de terres enduites de gasoil sont déversées dans les rues de Pont Aven ; le 4 juin, les urnes cantonales sont brûlées à Pont l’Abbé ; le 8 juin, près de 4 000 paysans bloquent la ville de Morlaix et investissent la sous-préfecture. L’arrestation le soir même d’Alexis Gourvennec et de Marcel Léon, les deux leaders de la manifestation, va galvaniser la colère des paysans bretons. Si l’effondrement des cours de la pomme de terre a mis le feu aux poudres, le conflit part en réalité de la volonté de jeunes syndicalistes d’imposer une nouvelle organisation des marchés. Le PSU encourage et soutient la révolte des agriculteurs pour l’organisation d’une société plus juste et condamne les réponses du gouvernement. A l’exemple de la Bretagne la lutte des agriculteurs s’exprime aussi dans le Sud-Ouest.

Les raisons de la colère…

Mots-clés : Économie, Mouvements sociaux

24 Juin 1961 • Gabriel Enkiri

Les paysans de l’Ouest ont de bonnes raisons d’être en colère. Comme dans les autres départements bretons, les cultivateurs du Morbihan sont passés à l’action. La manifestation de Pontivy fut la plus importante et la plus spectaculaire : sept mille paysans juchés sur leurs tracteurs défilèrent dans les rues tenant la ville toute une matinée. Des heures violents avec les CRS ont eu lieu. Né dans le Nord, le mouvement revendicatif a déferlé sur la Bretagne. L’effondrement des prix appauvrissant les paysans  est à l’origine du mouvement social. Alors que la Bretagne a investi pour se moderniser , les paysans vivent aujourd’hui la misère, la surproduction, le désintérêt de l’État pour leur cause et l’exil dans de nouvelles régions pour un travail plus rémunérateur dans les usines menacées, elles aussi, de fermeture. Une révolution bretonne menée par les jeunes avec une cohésion dans les revendications et une unité dans l’action.

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