Votée à l’unanimité par 2500 professeurs et étudiants de l’Université de Bordeaux, la motion dénonce les menaces, les attentats et tortures et la dégradation croissante de la démocratie en France.
Le Congrès de Reims reste dans la continuité de celui de Caen. Avec la signature des accords d’Evian le problème algérien devient une question parmi d’autres. En revanche, les attaques dont l’U.N.E.F. a été l’objet de la part du gouvernement : sursis, retrait de la subvention, brimade vis-à-vis de son président (arrêt Wallon), création artificielle d’une organisation rivale (la F.N.E.F.) obligent le syndicat à organiser sa défense. Tout ceci a provoqué une coupure de la « minorité » écartelée entre l’action syndicale revendicative et des prises de position plus politiques. Le mandat du bureau est principalement de continuer à agir sur le plan national dans le cadre où l’U.N.E.F. agissait déjà mais en accompagnant cela d’un énorme travail de réflexion et de formation. C’est un bureau de transition, un bureau de réflexion.
Le syndicat étudiant s’est affirmé dans la lutte pour la paix en Algérie. Les accords d’Evian présageant la paix, la lutte revendicative se recentre sur le quotidien des étudiants. Cependant l’action revendicative du jeudi 22 Mars organisée par la F.G.E.L (Fédération des Groupements d’Études de Lettres (Sorbonne) pour dénoncer l’exiguïté des locaux a peu mobilisé les étudiants. Une coupure au sein de l’U.N.E.F. se fait jour entre une avant-garde qui s’oppose au régime et veut se rapprocher du syndicalisme ouvrier et une tendance plus gestionnaire qui revendique des actions autour des questions matérielles. Si la « mino » qui détient la majorité veut s’imposer, il lui faudra réaliser une synthèse entre ces deux tendances.
En 1961-1962 la question algérienne a pesé lourdement sur la vie du mouvement étudiant. La fin de la guerre d’Algérie ouvre une nouvelle période au syndicat étudiant. Ce congrès souligne la nécessité du développement de coopérations internationales sur de nouvelles bases, et, sur un plan général, le retour à des revendications plus traditionnelles. Dominique Wallon, Président sortant, fait le compte rendu du congrès pour Tribune Socialiste.