Mélancolie ouvrière

Mots-clés : Classe ouvrière, femmes, Usine

2012 • PERROT Michelle

Cote : PERR

«Je suis entrée comme apprentie chez MM. Durand frères. J’avais alors douze ans. » Ainsi commence le témoignage de Lucie Baud (1870-1913), ouvrière en soie du Dauphiné, femme rebelle et oubliée, en dépit de grèves mémorables. Une ouvrière méconnue peut-elle être une héroïne? Michelle Perrot s’efforce de comprendre son itinéraire en renouant les fils d’une histoire pleine de bruits et d’ombres, énigmatique et mélancolique. Mélancolie d’un mouvement ouvrier qui échoue, d’une femme acculée au départ et peut-être au suicide, de l’historienne enfin, confrontée à l’opacité des sources et à l’incertitude des interprétations.
Michelle Perrot Historienne du travail et des femmes, Michelle Perrot croise ici des chemins souvent parcourus. Elle a publié de nombreux ouvrages, codirigé, avec Georges Duby, L’Histoire des femmes en Occident. Son livre, Histoire de chambres (Seuil, « La Librairie du XXIe siècle » 2009 et « Points », 2013) a obtenu le prix Femina Essai (2009).

PERROT Michelle
2012
17,8 x 10,9 cm, 187 p.
Grasset

Écrits politiques – I. 1914-1920

Mots-clés : Culture, Gramsci, Socialisme, Syndicats, Usine

1974 • GRAMSCI Antonio - Choix et présentation : Robert Paris

Cote : GRAM

On trouvera dans ce volume un choix d’articles de Gramsci couvrant les années 1914-1920. Les  » Écrits de jeunesse  » (1914-1918) illustrent d’abord, à partir du fameux article « mussolinien » de 1914, l’itinéraire socialiste du jeune Gramsci : l’opposition à la guerre et les influences zimmerwaldiennes, le contact de la classe ouvrière turinoise et le spectacle de ses combats, l’effort pour élaborer une voie originale au marxisme par un retour à des positions hégéliennes, la rencontre avec la Révolution russe et l’effort — ici aussi combien original — pour définir la révolution bolchevique comme une révolution sans jacobinisme, une révolution aussi contre Le Capital de Marx. Mais ce sont à coup sûr les textes de la période de L’Ordine Nuovo (1919-1920) qui représentent le temps fort, le moment neuf de l’itinéraire gramscien. Il y a là, en effet, un effort pour définir et promouvoir un socialisme anti-autoritaire, un socialisme par en-bas : sur la base, précisément, des Consigli di fabbrica (Conseils d’usine), organes d’auto-gouvernement que le prolétariat s’est donnés spontanément et qui, pendant un moment privilégié, constituent, face au Parti et aux syndicats, l’expression du mouvement réel. L’ouvrage s’achève avec l’année 1920 : après l’échec de l’occupation des usines, Gramsci, converti enfin à la nécessité de la scission, se prépare à participer, aux côtés de Bordiga, à la fondation du Parti communiste d’Italie.

GRAMSCI Antonio – Choix et présentation : Robert Paris
1974
22,5 x 14 cm, 462 p.
Gallimard