Cent trois délégations étrangères sont allées à Moscou pour célébrer l’anniversaire de la Révolution d’Octobre 1917 en URSS. Tous, ont rendu hommage au glorieux passé ; peu nombreux ont été ceux qui ont mis sur le même plan ce passé, devenu légendaire, et le présent de plus en plus contesté et même répudié. Brejnev, dans son discours a été à la fois ferme et conciliant. Si Berlinguer a été autorisé à montrer les désaccords entre le PCI et le PCUS, en revanche, Carillo, pour l’Espagne a du quitter la tribune. Les dirigeants communistes de l’URSS, par la voix de Brejnev, ne supporte pas l’ingérence, la remise en cause des choix économiques et politiques. Il serait, d’ailleurs, illusoire de croire qu’on s’oriente vers la libéralisation du régime comme en témoigne la nouvelle Constitution, encore plus répressive que celle de Staline en 1936. Brejnev a cependant proposé la suspension de toutes les expériences nucléaires et la réduction progressive des stocks d’armes de destruction massive, mais n’a pas proposé la réduction des armes classiques. Pour Victor Fay, la poussée des générations nouvelles, avides de pouvoir, laisse présager, malgré les efforts tendant à figer l’état des choses existant, une évolution inévitable, à plus ou moins long terme, que nulle répression ne pourra empêcher.
28 Avril-4 Mai 1977 • Claude Roy, propos recueillis par José Sanchez et Fabian Gastellier
La parole est donnée à Claude Roy qui s’exprime sur la politique de la gauche, le communisme, l’autogestion et le PSU. Claude Roy parle de sa génération (celle de la guerre contre Hitler, de l’anti colonialisme en Algérie, des communistes déçus et exclus comme lui), de ses illusions, de ses espoirs aussi. Pour lui aujourd’hui, la remise en question de tout l’ordre établi et le questionnement sur les valeurs consacrées, est une bonne chose. Il pense que la gauche critique n’est pas celle des appareils et que si la gauche arrive au pouvoir ce ne sera ni facile ni gai. Car pour lui être de gauche, c’est une volonté et non un état d’âme. Il croit que les notions de démocratie, d’autogestion et de pouvoir des hommes sur leur propre vie, sont des valeurs de gauche développées par le PSU et dénonce les manipulations des gouvernants de gauche ou de droite. Enfin il se réjouit de la lucidité de la classe ouvrière.
10-16 février 1977 • André Laudouze ; Yves Barou ; collectif national du mouvement des Chrétiens-marxistes
Le PSU et les chrétiens : un débat sur la place des chrétiens dans la lutte révolutionnaire et sur l’importance de la lutte idéologique, à l’occasion des états généraux pour l’autogestion socialiste en juillet 1976. Des militants d’horizons divers : Action catholique ouvrière (ACO), Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), Vie nouvelle. Témoignage chrétien (TC), Chrétiens pour le socialisme (CPS), Chrétiens critiques, athées, avaient participé au carrefour sur « Lutte de classes et Eglise » C’est dans le cadre de sa stratégie d’unité populaire pour le pouvoir aux travailleurs que le PSU aborde cette question de l’Eglise et des chrétiens. Les « Chrétiens pour le socialisme » (CPS) interroge. Sans devenir un parti politique chrétien de gauche, il s’agit sans se couper des églises de pouvoir dénoncer les blocages de droite, les compromissions des Eglises avec la politique de la classe dominante, et de faire entendre un courant qui n’est ni celui du réactionnaire Mgr Lefevre, ni celui réformiste de la masse des chrétiens et de la majorité du clergé. Le dossier aborde également la question des pratiques chrétiennes et de la pratique marxiste. Lire les réactions suscitées chez les chrétiens à la lecture de ce dossier et le rectificatif du collectif national du mouvement des Chrétiens-Marxistes.