Nationalisation et contrôle ouvrier

Mots-clés : Catalogne, Politique Économique, Pouvoir populaire

29 Décembre 1976-12 Janvier 1976

La nationalisation des entreprises avec un contrôle ouvrier devient une question politique à poser de façon urgente dans un contexte de restructuration de l’économie française. Le PSU ne considère pas pour autant que la nationalisation soit la seule solution. Sa perspective est celle de l’appropriation collective des moyens de production. Ce qui est visé c’est la socialisation et non l’étatisation. La volonté et la capacité des travailleurs concernés d’intervenir dans la gestion de l’entreprise est essentielle. C’est ainsi que les travailleurs de Lip posent la question de la nationalisation de leur entreprise, non par souci corporatiste, mais pour être un lieu d’unification des intérêts de tous les travailleurs de l’industrie horlogère. La question à se poser est celle de que produire ? et pour qui ?. Sur la base de l’établissement d’un programme établi par les travailleurs et les usagers les conseils d’administration pourraient étudier les reconversions nécessaires et les évolutions des conditions de travail à envisager. C’est une des réponses à construire pour l’avenir du socialisme.

Liberté de la presse et révolution socialiste

Mots-clés : Socialisme autogestionnaire

13 -19 Mai 1976 • Jacques Leroux

La question de la liberté de la presse dans un contexte de révolution socialiste doit d’emblée être replacée dans le cadre de la société nouvelle à construire. La phase d’instauration d’un pouvoir révolutionnaire doit être une phase de liberté pour l’ensemble des activités sociales et politiques et notamment des moyens d’expression, longtemps étouffés par la censure économique, le contrôle politique ou la répression. Il faudrait instaurer une liberté d’expression pour tous dans une perspective dynamique par la création d’une nouvelle presse répondant aux besoins variés des lecteurs. Il est par ailleurs, nécessaire de rétablir l’égalité des chances pour toutes les presses en donnant des moyens réels à tous. Pour garantir le bon usage des fonds versés il faut imaginer un dispositif institutionnel et financier de contrôle sur les moyens en prenant en compte l’enjeu spécifique du secteur. Enfin il faudrait définir un statut de la presse. Un pouvoir socialiste favorable à l’établissement d’une société autogestionnaire doit reconnaître le droit à la différence mais aussi à la divergence. La liberté absolue du droit d’expression doit être garantie.

le marxisme leninisme en question

Mots-clés : Répression, Socialisme, Socialisme autogestionnaire

13-20 Mars 1976 • Guy Perrin

La critique marxiste du léninisme et de la révolution d’Octobre est désormais à l’ordre du jour. Le mouvement communiste international débat de la nature du socialisme à construire. Ce débat est à l’ordre du jour dans la logique de la déstalinisation et des révoltes ouvrières de Berlin (1953), Budapest (1956), Prague (1968), Gdansk (1970), des suites de mai 1968, de l’automne italien de 1969, du mouvement des commissions de base au Portugal… Tous ces mouvements remettent d’actualité les questions autour du socialisme. Pierre Daix, après Soljénitsyne, vient de publier un ouvrage qui dénonce les pratiques politiques de Lénine, l’incapacité du régime à prendre en compte les intérêts des masses paysannes, à tolérer leur expression autonome, l’échec de la révolution à libérer le travail ouvrier (livret de travail, taylorisation, militarisation). Ancien stalinien en rupture de ban, Pierre Daix cherche à faire la lumière sur ses illusions d’hier. Au-delà du livre de Pierre Daix, il semble que plus les témoignages des oppositions socialistes et démocratiques dans les pays dits socialistes seront connus, plus le mouvement ouvrier de l’Ouest-européen sera obligé de se définir. Un seul combat se déroule donc malgré des situations différentes qui met à jour la question du socialisme démocratique.

25ème Congrès du PCUS

Mots-clés : Congrès, Socialisme

13-20 Mars 1976 • Victor Fay

Le XXVème  congrès du PCUS (Parti Communiste de l’Union Soviétique) s’est tenu à Moscou du 24 février au 5 mars 1976. Sa clôture a coïncidé avec l’anniversaire de la mort de Staline, survenue le 5 mars 1953, et avec le vingtième anniversaire du discours « secret » de Khrouchtchev, prononcé au XXème congrès du parti inaugurant la « destalinisation » du régime. Ce fut un congrès de stabilisation du régime et de consolidation du parti. Il serait abusif cependant de parler de la restalinisation , car le régime a évolué et il paraît peu probable que, sauf danger immédiat, on revienne à la terreur de masse pratiquée par l’ancien dictateur. Brejnev, réélu secrétaire général, sort renforcé du congrès. Un congrès marqué par l’immobilisme et l’autosatisfaction dont l’objectif essentiel était de conserver et de préserver un équilibre au sommet de la hiérarchie. Ce parti présente des signes d’usure des hommes et des institutions. Les décisions, prises par le congrès, ne font que perpétuer l’état de choses existant ; elles n’offrent pas, pour le proche avenir, la possibilité de révolution, a fortiori de la libéralisation, du régime.

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