Maurice Combes analyse les propos des syndicalistes algériens publiés par Jean Cau dans l’Express. Les critiques vis-à-vis de la C.G.T., du P.C. français, de F.O, de la S.F.I.O et même de la C.F.T.C. sont dures mais justes. L’U.G.T.A. reproche à la gauche française son manque d’engagement actif et ses déclarations théoriques. Elle souhaiterait un engagement unitaire, comme le P.S.U. et l’U.N.E.F. l’ont maintes fois réclamé. Ces faits illustrent naturellement la grande misère de la gauche française paralysée par ses divisions. Cependant au-delà des communiqués, il faut désormais user de tous les moyens propres à développer une pression populaire capable d’imposer la paix.
L’implantation d’une nouvelle usine Citroën à six kilomètres de Rennes s’inscrit dans le plan de décentralisation et d’aménagement du territoire. Cette réalisation qui va permettre de créer 6.000 emplois n’est pourtant pas sans poser de multiples problèmes. Face à une agriculture secouée par la politique des remembrements, à une explosion démographique et à la fuite des jeunes hors de la Bretagne, l’aménagement du territoire breton se doit d’assurer une expansion équilibrée. Pour l’auteur de l’article, la clé d’une véritable politique d’aménagement du territoire passe nécessairement par une formation très solide des jeunes, une réforme politique et économique avec le passage au socialisme démocratique et un accroissement des pouvoirs des collectivités territoriales.
Depuis début 1960, la guerre civile ravage le Vietnam. Les Viêt-Cong (partisans pro-communistes) se sont constitués en unités de guerre, équipées d’armements lourds et variés et sèment la terreur dans tout le pays. Quel que soit le rôle joué par Hanoï dans cette guerre civile qui sévit au Sud-Vietnam, il reste pas moins vrai que les Viêt-Cong bénéficient du soutien, même tacite, de la population. Dans la lutte contre le régime de Diem, le peuple sud-vietnamien et les Viêt-Cong sont unis, même si leurs intérêts divergent. Les Américains soutiennent Diem au nom de la lutte contre le communisme et s’accrochent à leur conviction plutôt que de reconnaître leurs erreurs d’analyse politique. Pourtant il semblerait, si M.Diem était renversé et si les Etats-Unis ne tentaient pas de le remplacer par un de leurs pions, qu’une ouverture économique et culturelle vers le Nord soit possible et qu’une réunification soit envisageable. Mais cette solution ne pourra se faire tant que Washington n’aura pas constaté sur le terrain l’échec de son plan.
Le 5 octobre 1961, le Préfet de police, Maurice Papon, impose le couvre-feu à tous les algériens de Paris et de sa région, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Pour protester contre ces mesures discriminatoires et racistes, plus de vingt-cinq mille Algériens occupent pacifiquement et en famille, à l’appel du F.L.N., durant trois heures, le centre de Paris, le 17 octobre. La répression policière s’intensifie. Des algériens sont matraqués puis entassés dans des bus de la RATP et internés dans les stades parisiens et les commissariats pour être expulsés vers l’Algérie. Beaucoup d’algériens arrêtés cette nuit là ont « disparus » et d’autres jetés à la Seine s’en sont parfois sortis et sont restés cachés. Bertrand Renaudot pour Tribune Socialiste témoigne : depuis plusieurs mois la police française et les partisans de l’Algérie française massacrent les algériens de France dans les rues, les cafés ou les hôtels. Un communiqué de l’A.G.T.A. (Association Générale des Travailleurs Algériens) en donne quelques exemples.