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Les débats de l’ITS 3

Mots-clés : Élections, lien social, Mouvements sociaux, participation

23 Mars 2016 • Hélène Hatzfeld, Emmanuel Terray, Alain Bertho, Roland Cayrol, Michèle Riot-Sarcey, Patrice Cohen-Seat, Daniel Richter, Serge Depaquit

Couverture Débats de l'ITS N°3, Mars 2016Ce numéro des Débats de l’ITS aborde à nouveau la question de la crise de la démocratie, – des crises de la démocratie – tant les niveaux auxquelles elles se manifestent sont nombreux et variés.
En posant la question « Au nom de quoi ? », Hélène Hatzfeld réfléchit aux limites de la représentation démocratique qui supposent une articulation entre les intérêts particuliers et l’intérêt général. Elle démontre la transformation du politique, amorcée dans les années 70, dont le développement aujourd’hui atteste d’une mutation de la démocratie.
Emmanuel Terray , à la suite de Jean-Jacques Rousseau, interroge la notion de la légitimité de la représentation, du vote comme expression de la volonté générale. Son histoire personnelle lui a permis d’observer le fonctionnement des délibérations africaines et il pose la question d’une société qui ne serait pas fondée sur l’acceptation passive mais au contraire sur des interventions actives.
En s’interrogeant sur les élections, au-delà des chiffres, Alain Bertho, Roland Cayrol et Michèle Riot-Sarcey cherchent à comprendre les vraies raisons de la désaffection électorale et de la montée des violences sociales.
Patrick Cohen-Seat esquisse quelques pistes pour passer à une nouvelle forme de République fondée sur un droit permanent d’intervention des citoyens. Daniel Richter, prenant l’exemple de l’immigration, montre comment malgré la multiplication des actions sur le terrain, en faveur des immigrés, les fossés continuent à se creuser et la démocratie à souffrir. Serge Depaquit évoque en conclusion la nécessité d’une vraie révolution démocratique.

Editions Bruno Leprince, Mars 2016 – 73p.

Mouvements sociaux et quartiers populaires

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, participation

14 Janvier 2016 • Marie-Hélène Bacqué

Les quartiers populaires, en trente ans, ont changé avec le déclin des emplois ouvriers traditionnels, le développement du groupe « employés », notamment avec les emplois de service. La population de ces quartiers est très diverse ; la part de populations « étrangères » et « issues de l’immigration » a beaucoup augmenté. Ce sont des quartiers dans lesquels la ségrégation spatiale est à la fois sociale et ethno-raciale. C’est à partir des années 80 que s’est développé un discours de discrimination autour du « problème des quartiers » : les quartiers populaires ouvriers sont devenus des quartiers « difficiles ».
D’où les demandes de reconnaissance mises en avant dans les mouvements qui se sont développés surtout après 2005.
Le rapport écrit en 2013 par Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache (« Pour une réforme radicale de la politique de la ville… ») met l’accent sur le pouvoir d’agir des citoyens, la nécessité de démocratiser la politique de la ville en co-décidant réellement avec les habitants, en créant des possibilités de rencontres entre ceux qui habitent et ceux qui travaillent dans ces secteurs.

Marie-Hélène Bacqué est sociologue et urbaniste, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense : elle dirige le laboratoire Mosaïques LAVUE. Elle travaille notamment sur les transformations des quartiers populaires et la démocratie urbaine en France et aux États-Unis. Elle a co-rédigé un rapport sur la participation dans les quartiers populaires (remis à François Lamy, alors ministre de la Ville, en juillet 2013). Elle a co-dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont, à La Découverte, Le Quartier. Enjeux scientifiques, actions politiques et pratiques sociales (avec Jean-Yves Authier et France Guérin, 2007) et Démocratie participative, histoires et généalogies (avec Yves Sintomer, 2011). Elle a par ailleurs participé, avec Mohamed Mechmache, à la création de la coordination nationale des quartiers populaires « Pas sans nous. »

Faire de la politique autrement. Les expériences inachevées des années 1970

Mots-clés : Années 70, Association, autogestion, Citoyen, Etat, Mouvement social, Parti, participation, Syndicat

2011 • Hélène HATZFELD

Cote : HATZ

Les années 70 sont souvent oubliées ou dénigrées :  » Utopiques ! « , « Idéologiques »,  » Rien à voir avec aujourd’hui « . Et pourtant, de multiples fils nous rattachent à elles : discontinus ou recomposés, nous les avons démêlés. Mettre au jour les choix qui ont construit la force du Parti socialiste, c’est réentendre les multiples questions qui ont agité les clubs, la CFDT, des associations : à quoi servent des partis ? Peut-on mettre en cause la division des rôles entre parti, syndicat et association ? Nous avons retrouvé l’exigence de construire un parti ouvert, qui ferait participer les citoyens à l’élaboration d’un programme politique. Longtemps enfouie, elle a ressurgi avec les mobilisations du 21 avril 2002. Mouvement social : les années 70 réinventent l’expression, la chargent de dire les nouveaux thèmes de lutte. Avec les féministes et les écologistes, elle porte les exigences de nouveaux thèmes de lutte. Avec les féministes et les écologistes, elle porte les exigences de nouveaux rapports entre sexes, entre les hommes et la nature. Elle devient l’emblème de nouvelles formes d’engagement. Les années 70 interpellent le politique : de mai 68 à Lip, du mouvement de libération des femmes à la dénonciation du totalitarisme, elles explorent ses limites. De nouvelles figures se sont esquissées avec l’autogestion, la démocratie participative. Aujourd’hui reformulées avec l’expérience des années 80, ces questions fondent celles d’aujourd’hui : qu’est-ce qui donne sens à une vie en commun ? En redécouvrant ce passé, nous pouvons mieux comprendre les appels du monde d’aujourd’hui. Car  » l’incompréhension du présent naît fatalement de l’ignorance du passé.  » (Marc Bloch)

Hélène HATZFELD
2011
23 x 14 cm, 330 p.
ADELS

Stratégies de la rue. Les manifestations en France

Mots-clés : Manifestation, Ordre public, participation, Police, Protestation

1997 • FILLIEULE Olivier

Cote : FILL

Qui manifeste en France, pourquoi et sous quelles bannières ? Quelle est la place du recours à la rue parmi les formes classiques de la participation politique ? Quel sens donner à la violence qui, parfois, accompagne la protestation ? Par quels moyens le pouvoir politique et les forces de police essaient-ils de concilier le droit de manifester avec le maintien de l’ordre public ? Autant de questions auxquelles ce livre cherche à répondre. Ce livre propose une interprétation dynamique des conflits de rue qui replace les événements dans leur environnement politique et recherche l’explication de leur succès ou de leur échec dans le jeu à trois qui, sur le terrain, fait se rencontrer les autorités politiques, les forces de l’ordre et les manifestants. L’approche choisie ici permet de rompre avec les études classiques sur les mobilisations en montrant comment l’ordre public et l’action collective sont les deux faces d’un même phénomène par lesquelles s’expriment les demandes et les incertitudes d’une société. L’ouvrage repose sur des documents inédits : les archives de la préfecture de police de Paris, du service central des CRS et de deux commissariats centraux de province. La richesse de ces sources révèle un véritable continent immergé des pratiques de participation directe (sans doute plus de dix mille manifestations par an) et invite à ne plus seulement retenir du phénomène ses traductions les plus visibles, celles qui induisent ou accompagnent des crises politiques. L’occupation de la rue s’inscrit dans les pratiques les plus quotidiennes des Français. Leur étude, à laquelle se livre l’auteur, fait surgir toute une souffrance sociale, à travers les litanies de la plainte, de la haine et du désir. OLIVIER FILLIEULE, docteur en science politique, a été Jean Monnet Fellow à l’Université européenne de Florence et enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris. Il a publié notamment Sociologie de la protestation. Les formes de l’action collective dans la France contemporaine (L’Harmattan, 1993) et, avec Cécile Péchu, Lutter ensemble. Les théories de l’action collective (L’Harmattan, 1993).

FILLIEULE Olivier
1997
22 x 13,5 cm, 435 p.
Presses de Sciences Po

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