Mots-clés : Aménagement du territoire, discrimination, lien social, Politique de la ville
13 Octobre 2016 • Mimouna Hadjam
La deuxième intervention de la rencontre débat intitulée Femmes dans les quartiers populaires est un témoignage de Mimouna Hadjam.
Mimouna Hadjam est militante associative, politique, féministe. Elle appartient à la génération beur qui a grandi après la Guerre d’Algérie. Elle dirige l’association Africa 93, qui a mis en place des actions de soutien scolaire, des cours d’alphabétisation, une permanence juridique…
Elle dénonce les politiques de la ville qui contribuent à spatialiser le social, en mettant l’accent sur certains quartiers dans lesquels l’architecture est dominée par un communautarisme fondé sur le patriarcat qui amplifie les discriminations sociales, ethniques, sexistes, l’exclusion des femmes de l’espace public. Malgré tout, malgré des moyens limités, des femmes continuent à se battre.
Africa a mis en place des actions de soutien scolaire, des cours d’alphabétisation, une permanence juridique ; elle anime, notamment, un café des parents qui reçoit un grand nombre de familles monoparentales, un café citoyen qui donne la parole à des victimes de violences, des personnes sans papiers, etc.
Elle dénonce les politiques locales qui contribuent à l’inégalité entre filles et garçons, «les négriers des temps modernes» qui exploitent les femmes d’origine africaine en particulier.
Mots-clés : Aménagement du territoire, migrants, Politique de la ville
18 Juin 2015 • Michel Kokoreff
La paupérisation et la discrimination sont un fait dans les quartiers populaires appelés pudiquement « ZUS », Zones urbaines sensibles ou quartiers prioritaires. La pauvreté s’est accentuée dans ces territoires, elle est également très prononcée dans les camps de migrants ou zones de non droit dans les périphéries où les discriminations, la xénophobie et le racisme y sont plus marqués qu’ailleurs. Il est nécessaire d’aller au-delà du caractère réducteur des images des banlieues pour faire une analyse de la complexité des situations locales. Le diagnostic de la situation est pessimiste car on constate qu’en trente ans de politique publique en faveur de ces territoires, celles-ci n’ont pas réussi à entraver les processus de paupérisation, de ghettoïsation ; action sociale et rénovation urbaine ont du mal à s’accorder. Comment agir, ouvrir des possibles ? Des pistes existent, qui supposent de mettre l’accent plus sur les objectifs que sur les débouchés : l’important devrait être d’abord de « faire avec » en reconnaissant en premier lieu ces populations, en leur donnant les moyens d’expression et de formation.
Mots-clés : Aménagement du territoire, migrants, Politique de la ville
18 Juin 2015 • Evelyne Yonnet
Peu éloignée du centre de Paris, Aubervilliers est une ville populaire (76.800 habitants), avec un passé industriel important, qui semble aujourd’hui cumuler les difficultés : populations pauvres, chômage élevé, habitat dégradé, échecs scolaires, problèmes de santé . Aubervilliers est un voyage permanent avec 97 nationalités différentes sur son territoire.
Evelyne Yonnet y milite depuis longtemps. Conseillère municipale (aujourd’hui d’opposition), sénatrice, elle a fait partie de l’équipe municipale animée par Jacques Salvator, qui, de 2008 à 2014, a voulu « tirer Aubervilliers vers le haut », avec une population dont la diversité a été considérée comme un levier : éradication de l’habitat indigne, développement d’accès aux soins adaptés à la population, actions d’insertion dans tous le domaines, en prenant appui sur les associations, les conseils de quartier.
Mots-clés : cogestion, Politique de la ville, Politique familiale
26 Janvier 1978 • Héléne-Jacques Pierre
« South Side Story »
La proposition d’« États généraux de l’autogestion socialiste du 14e » faite par le PSU a été bien accueillie dans un quartier ou « prendre ses affaires en main » est à l’ordre du jour. Ceux-ci se sont déroulés le 14 janvier 1978, tout naturellement au coeur du quartier menacé de destruction, dans différents locaux de la rue de l’Ouest et de la rue Losserand (locaux d’associations, une boutique, un café-théâtre, une école parallèle…). Appelaient l’UL-CFDT, le MAN, le SMG, le café-théâtre « Au tout-à-la-joie », l’École parallèle du 68 rue de l’Ouest, le MIFAS, le PSU 14e , la LCR. Participaient également, «Vivre dans le 14e», Paris-écologie, le groupe Femmes 14e . Les partis traditionnels de gauche qui pourtant se disent « autogestionnaires » n’ont pas pris part à la préparation. Des forums et des échanges d’expériences ont rassemblé entre 200 et 300 personnes. Les thèmes de discussion portaient sur l’école et la crèche parallèle, sur les comités de rues ou les associations de squatters, sur le centre de santé qui va s’ouvrir et les consultations juridiques, sur le travail fait en liaison avec la population par l’Atelier populaire d’urbanisme, sur les expériences d’animation menées dans le quartier. Les habitants du quartier ont le sentiment d’appartenir à un « mouvement » dont l’enjeu dépasse mars 78.