Mots-clés : Écologie, Politique énergétique, Socialisme autogestionnaire
29 Décembre 1976 • Michel Martin
L’écologie s’inscrit dans la lutte anticapitaliste ainsi que le décrivent les deux articles signés Michel Martin pour Tribune Socialiste : les poubelles du capitalisme et un monde que nous détruisons. Le mouvement écologique se concentre sur les luttes anti nucléaires et parle peu des risques inhérents à la surpopulation et de la nécessité d’envisager une autre agriculture. La contestation écologique se condamne à l’inefficacité par son refus de globalisation des luttes. On ne peut pas dissocier le combat pour la sauvegarde des équilibres naturels de la bataille contre le capitalisme. Lutter contre la pollution des usines sans lutter contre le système de production ou se battre contre le gaspillage sans remettre en question les structures économiques c’est s’attaquer aux conséquences en ignorant les causes. Le socialisme autogestionnaire milite pour la déconcentration des moyens de production, pour une autre agriculture et s’oppose à l’écologie apolitique. Pour le PSU, la lutte écologique s’intègre dans la lutte des classes. C’est une lutte au présent pour une autre société.
Mots-clés : Écologie, Politique énergétique, Politique industrielle
2-8 Décembre 1976 • Yves Sparfel
Les assises du nucléaire ont eu lieu les 29 et 30 Novembre 1976 à Cherbourg et ont attiré des milliers de cherbourgeois et de militants syndicaux et écologistes de toute la France. Les grévistes de la Hague ont organisé ces assises pour dénoncer les conditions de travail dans l’usine de retraitement de la Hague et leur transfert à la COGEMA. Leur conflit a débordé aujourd’hui le cadre d’un simple conflit du travail. Il a permis une remise en cause de l’outil de travail, de la technique et de la science envisagés comme neutres. Il a permis la première grande confrontation sur le nucléaire en France, puisqu’y participaient des syndicats du nucléaire (CFDT, FO, SPAEN), des scientifiques, des groupes écologistes mais aussi le PS et le PSU. Etaient absents la CGT, la direction de l’EDF, du CEA, du ministère de l’Industrie. Sept débats autour du nucléaire et de ses conséquences ont été largement suivis. Ces débats devront se poursuivre.
11 au 17 Novembre 1976 • André Joxe
La gauche et plus exactement le PS depuis le comité directeur du PS du 7 novembre 1976 renonce à refuser l’armement nucléaire, alors que c’était inscrit dans le programme du PS et dans le Programme commun. En renonçant à attaquer le principe même de l’armement nucléaire français, le Parti socialiste opère une conversion politique. Le PSU seule force de gauche à maintenir son opposition au choix nucléaire risquerait d’être isolé et considéré comme utopique s’il n’avait pas au-delà, une réflexion différente sur la nécessité d’impulser une nouvelle stratégie de mobilisation et de dissuasion populaire capable de faire face aux véritables menaces qui pourraient survenir. Il y a un débat important à mener sur les stratégies militaires néoclassiques. C’est sur ce niveau stratégique que porte aujourd’hui l’effort principal de contrôle de l’empire américain sur les systèmes militaires des pays où la transition socialiste est à l’ordre du jour.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Répression, Socialisme autogestionnaire
Le programme nucléaire français fait l’objet d’un procès pour quinze opposants au titre de la loi anti-casseurs. Ce procès est la suite de deux actions menées par les agriculteurs et les antinucléaires de Braud-St-Louis contre les agissements d’EDF. Le 10 Avril 1975, EDF implante illégalement un pylône météorologique alors que le permis de construire n’est pas délivré. Le 11 Mai 1975 les antinucléaires occupent un terrain que devait utiliser EDF. Les opposants au projet de construction de la centrale dénoncent l’attitude de la SAFER qui gèle les terres et les propose à l’exploitation d’EDF niant par là-même tous les efforts de diversification de l’agriculture dans la région et participant à la désertification organisée de la région. La suppression de l’outil de travail et l’absence de contrôle sur les moyens de production vont entrainer une immigration des petits et moyens agriculteurs endettés et sans moyens de lutte contre EDF. C’est en ce sens que les inculpés plaideront non coupables et en état de légitime défense face à EDF et aux pouvoirs publics. Il sera l’occasion pour le PSU d’intensifier les campagnes d’information sur le programme nucléaire et d’élargir les bases du mouvement.