1 2 3 23

La servitude volontaire hier et aujourd’hui

Mots-clés : Amérique, Décolonisation, Mai 68, Révolution, URSS

2008 • BAUMGARTEN Jean

Cote : BAU

Le choix du titre du livre de Jean Baumgarten n’est pas dû au hasard. Il n’est pas non plus le fruit d’un phénomène de mode. Quand il avait 17 ans, en 1949, il avait lu avec grand intérêt « La servitude volontaire » d’Etienne de la Boëtie. Soixante ans après, le déroulement des événements dans le monde doit amener les révolutionnaires à regarder les comportements des opprimés et des puissants avec un regard plus critique et moins complaisant. Voici comment Blanqui il y a 150 ans décrivait à la fois la recherche du « communisme » et montrait dans la démarche des gens la difficulté d’y arriver : « Que la soif de l’égalité soit le premier, le plus irrésistible effet de l’instruction, il suffit pour s’en convaincre, de jeter les yeux autour de soi et sur soi. Qui, parmi les gens éclairés, voudrait souffrir une prédominance quelconque, s’il n’y était contraint par la force ? L’habitude de cette contrainte donne l’habitude de la résignation. On n’y songe même pas, ou si l’on y songe, c’est avec un haussement d’épaules, geste éloquent de l’impuissance. »

BAUMGARTEN Jean
2008
21 x 14,5 cm, 184 p.
J. Baumgarten

Pierre Naville (1904-1993). Biographie d’unn révolutionnaire marxiste

Mots-clés : Armée, Chine, Mai 68, PCF, PSU, Sociologie, Surréalisme, Trotskisme, UGS, URSS, Vietnam

2007 • CUENOT Alain

Cote : CUEN

Témoin de son époque, Pierre Naville participe à tous les débats qui agitent la gauche révolutionnaire et le monde des lettres et des sciences, de 1924 à nos jours. Membre du mouvement surréaliste, directeur avec Benjamin Péret de la Révolution surréaliste, Pierre Naville s’efforce d’unir la pensée subversive d’André Breton à l’action politique révolutionnaire. Découvrant Marx, Hegel, la révolution d’Octobre, Lénine et Léon Trotsky, il rompt avec sa classe d’origine et devient un leader éminent de l’opposition de gauche en France, de 1929 à 1939. Prenant ses distances par rapport au mouvement trotskiste à l’été 1945, il se tourne avec passion vers la recherche scientifique. Alliant marxisme et scientificité, il prône un objectivisme radical. Traducteur de l’œuvre de Watson, il se présente comme un théoricien reconnu du béhaviorisme. Praticien de l’orientation professionnelle, il met en lumière le poids des déterminants sociaux et économiques dans l’orientation de l’élève au sein de l’appareil scolaire. Cofondateur de la sociologie du travail avec Georges Friedmann, il s’applique à démontrer, par ses enquêtes et ses nombreuses publications, le degré d’aliénation qui s’abat sur l’ouvrier confronté au circuit économique du capitalisme. Spécialiste de Clausewitz, il analyse tous les rouages de l’appareil militaire et de son impérialisme déployés dans le cadre des guerres de Corée et d’Indochine. Animateur de la nouvelle gauche, membre fondateur du PSU, Pierre Naville défend sans relâche une pensée socialiste rénovée et pluraliste, reposant sur l’union des forces communistes et non communistes. Il se bat sur tous les fronts. Contre le jeu des blocs, il oppose le neutralisme et la construction d’une Europe sociale au service des peuples. Il combat sans cesse la répression coloniale de la IVe et de la Ve République, le pouvoir gaullien, son capitalisme d’État et son complexe militaro-industriel. Il lutte sans répit contre le socialisme soviétique et son arbitraire politique. Dans cette entreprise de défrichage de nouvelles perspectives socialistes, Pierre Naville se fait l’interprète d’un marxisme innovant qui débouche sur une recherche fertile, sur l’autogestion et sur l’application nouvelle d’une planification démocratique et décentralisée où l’ouvrier, le consommateur, le syndicaliste deviennent des acteurs politiques privilégiés, fondement premier d’une démocratie citoyenne à construire. Professeur agrégé d’Histoire, Alain Cuenot est titulaire d’un doctorat de 3e cycle et d’un doctorat d’université. Spécialiste d’Histoire culturelle, il a animé de nombreux colloques universitaires consacrés à Victor Serge, Louis Aragon, Tristan Tzara, Aimé Césaire, Pierre Naville. Il travaille actuellement à la publication prochaine d’une histoire politique et intellectuelle de la revue Clarté d’Henri Barbusse.

CUENOT Alain
2007
24 x 16 cm, 688 p.
Bénévent

Goulag. Une histoire

Mots-clés : Camps, Goulag, URSS

2005 • APPLEBAUM Anne

Cote : APPL

Contrairement aux camps nazis, le gigantesque univers concentrationnaire propre au régime soviétique demeure largement méconnu. Les Kontslaguer apparurent en Russie dès 1918, comme instrument de répression politique et bientôt comme réservoir de main-d’œuvre forcée pour l’industrialisation soviétique. De la Révolution à la Glasnost, 18 millions d’individus en furent les victimes; 4,5 millions n’en revinrent jamais. Si Soljénitsyne, avec son Archipel du Goulag, en a donné un inoubliable témoignage littéraire, aucun historien n’en avait encore entrepris la relation globale. Anne Applebaum, puisant dans une masse encore à peine explorée d’archives, de témoignages et interviews de survivants, nous propose ici une étude sociologique minutieuse de la vie quotidienne des millions de zeks: l’absurdité des arrestations, la cadence infernale des travaux, la terreur, les violences inouïes et la mort omniprésente, les effroyables conditions d’hygiène mais aussi les stratégies de survie, les tentatives d’évasion, l’espoir et la solidarité qui, en dépit de tout, subsistent. Les camps devinrent rapidement une nation à l’intérieur de la nation, presque une civilisation à part entière, avec ses propres lois, sa diversité sociologique, sa littérature, son folklore, son argot, ses coutumes : c’est au cœur ténébreux de ce monde clos que nous convie l’auteur. Anne Applebaum est née en 1964 à Washington. Après des études à Yale, à la London School of Economies et à Oxford, elle a longtemps été correspondante de The Economist à Varsovie. Ses travaux lui ont valu de nombreux prix dont le prix Pulitzer de l’essai 2004 pour Goulag. Aujourd’hui éditorialiste au Washington Post, cette historienne confirmée s’est imposée comme une spécialiste incontournable de l’ex-URSS.

APPLEBAUM Anne
2005
24 x 15,3 cm, 718 p.
Grasset

Le siècle soviétique

Mots-clés : Bureaucratie, Collectivisation, KGB, Kroutchev, Lénine, Staline, URSS

2003 • LEWIN Moshe

Cote : LEWI

L’URSS n’est plus. Pourtant, son histoire nous concerne toujours, aujourd’hui plus que jamais. Une histoire longtemps impossible à écrire, non seulement faute de documents fiables, mais aussi parce qu’elle a été au cœur d’affrontements idéologiques qui, entre réquisitoire et apologie, ont largement contribué à occulter les soixante-quinze années qu’a duré le régime soviétique. Il y a peu, l’ouverture des archives a de nouveau rendu possible cette entreprise. Dans Le Siècle soviétique, Moshe Lewin s’attache à cerner ces années dans toute leur complexité. Multipliant les éclairages – démographie, économie, travail, culture, camps et répression -, il nous conduit dans les « entrailles » d’un système encore largement méconnu et bouscule les idées reçues sur les dirigeants, le parti-État ou encore la bureaucratie, pieuvre tentaculaire qui détenait le véritable pouvoir. Histoire sociale de l’URSS, Le Siècle soviétique montre que, même aux pires heures de la dictature stalinienne, la société a conservé, par de multiples biais, une certaine autonomie. Profondément rurale au début de la période, elle a aussi connu de gigantesques bouleversements, devenant en quelques décennies une société moderne à dominante urbaine. Aux antipodes d’une histoire linéaire, ce livre permet de prendre toute la mesure des continuités et des ruptures qui mènent, à travers un cheminement complexe, de la révolution fondatrice d’octobre 1917 à l’implosion finale, en passant par la dictature stalinienne et les impossibles réformes des années khrouchtchéviennes.
Né en 1921, Moshe Lewin a été, entre 1978 et 2000, professeur d’histoire à l’université de Pennsylvanie (États-Unis). Parmi ses ouvrages traduits en français : Le Dernier Combat de Lénine (Minuit, 1967), La Formation du système soviétique (Gallimard, 1987).

LEWIN Moshe
2003
23,5 x 15,3 cm, 526 p.
Fayart / Le Monde diplomatique

1 2 3 23