Mots-clés : Camps, Goulag, URSS
2005 • APPLEBAUM Anne
Cote : APPL
Contrairement aux camps nazis, le gigantesque univers concentrationnaire propre au régime soviétique demeure largement méconnu. Les Kontslaguer apparurent en Russie dès 1918, comme instrument de répression politique et bientôt comme réservoir de main-d’œuvre forcée pour l’industrialisation soviétique. De la Révolution à la Glasnost, 18 millions d’individus en furent les victimes; 4,5 millions n’en revinrent jamais. Si Soljénitsyne, avec son Archipel du Goulag, en a donné un inoubliable témoignage littéraire, aucun historien n’en avait encore entrepris la relation globale. Anne Applebaum, puisant dans une masse encore à peine explorée d’archives, de témoignages et interviews de survivants, nous propose ici une étude sociologique minutieuse de la vie quotidienne des millions de zeks: l’absurdité des arrestations, la cadence infernale des travaux, la terreur, les violences inouïes et la mort omniprésente, les effroyables conditions d’hygiène mais aussi les stratégies de survie, les tentatives d’évasion, l’espoir et la solidarité qui, en dépit de tout, subsistent. Les camps devinrent rapidement une nation à l’intérieur de la nation, presque une civilisation à part entière, avec ses propres lois, sa diversité sociologique, sa littérature, son folklore, son argot, ses coutumes : c’est au cœur ténébreux de ce monde clos que nous convie l’auteur. Anne Applebaum est née en 1964 à Washington. Après des études à Yale, à la London School of Economies et à Oxford, elle a longtemps été correspondante de The Economist à Varsovie. Ses travaux lui ont valu de nombreux prix dont le prix Pulitzer de l’essai 2004 pour Goulag. Aujourd’hui éditorialiste au Washington Post, cette historienne confirmée s’est imposée comme une spécialiste incontournable de l’ex-URSS.
APPLEBAUM Anne
2005
24 x 15,3 cm, 718 p.
Grasset
Mots-clés : Camps, Dissidence, Religion, URSS
1994 • WERTH Nicolas, MOULLEC Gaël
Cote : WERT
Nicolas Werth et Gaël Moullec ont su saisir l’instant, entre la fin de la fermeture absolue des archives et leur communication réglementée, pour accéder aux sources les plus fermées de l’État soviétique, les fonds des archives du Comité central, des Archives d’État, des Archives centrales du Parti. Dans la masse des documents qu’ils ont pu consulter et ont été autorisés à photocopier et à publier, ce sont les rapports internes de la bureaucratie soviétique sur ce que l’on pourrait appeler l’« état de l’opinion » qui leur ont paru les plus riches et les plus parlants ; les plus susceptibles de constituer un corpus cohérent ; les plus urgents aussi à mettre au jour pour saisir les relations entre l’État-Parti et la société russe, ses réactions ou son absence de réactions. Dans cette « civilisation du rapport », la note interne reste en effet la principale source d’information non officielle, quelle que soit pour l’historien sa difficulté d’interprétation. Adressés aux membres de l’appareil dirigeant, au Centre, à Moscou, c’est-à-dire au Comité central, au Soviet suprême, au gouvernement ou aux responsables des ministères, ces rapports proviennent principalement de la police politique (O.G.P.U., N.K.V.D., M.G.B., K.G.B.), des instructeurs du Comité central envoyés en inspection dans les provinces, de l’appareil central du Parti et des ministères. Ils jettent une lumière neuve et crue sur les agitations ouvrières et les résistances du monde paysan, sur les rapports du pouvoir et de la religion, sur la connaissance des « affaires » et de l’étranger, sur la dissidence comme sur une masse d’événements plus ou moins connus ou occultés. Ils apportent des précisions chiffrées sur une quantité de problèmes controversés, en particulier l’univers concentrationnaire. Sur longue durée, ils révèlent aussi bien les permanences des comportements sociaux que la complexité des mécanismes du pouvoir. Nicolas Werth, né en 1950, est chargé de recherches au C.N.R.S. Il est notamment l’auteur de Être communiste en U.R.S.S. sous Staline (coll. « Archives », Gallimard-Julliard, 1981), La Vie quotidienne des paysans russes de la Révolution à la collectivisation (Hachette, 1984), Les Procès de Moscou (Complexe, 1987), Histoire de l’Union soviétique (P.U.F., 1992). Gaël Moullec, né en 1962, vient d’être nommé directeur du Collège universitaire français de Saint-Pétersbourg. Il achève une thèse de doctorat sur les cadres du Parti communiste soviétique dans les années 1930.
WERTH Nicolas, MOULLEC Gaël
1994
24 x 15,3 cm, 700 p.
Gallimard