Les quartiers populaires, en trente ans, ont changé avec le déclin des emplois ouvriers traditionnels, le développement du groupe « employés », notamment avec les emplois de service. La population de ces quartiers est très diverse ; la part de populations « étrangères » et « issues de l’immigration » a beaucoup augmenté. Ce sont des quartiers dans lesquels la ségrégation spatiale est à la fois sociale et ethno-raciale. C’est à partir des années 80 que s’est développé un discours de discrimination autour du « problème des quartiers » : les quartiers populaires ouvriers sont devenus des quartiers « difficiles ». D’où les demandes de reconnaissance mises en avant dans les mouvements qui se sont développés surtout après 2005. Le rapport écrit en 2013 par Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache (« Pour une réforme radicale de la politique de la ville… ») met l’accent sur le pouvoir d’agir des citoyens, la nécessité de démocratiser la politique de la ville en co-décidant réellement avec les habitants, en créant des possibilités de rencontres entre ceux qui habitent et ceux qui travaillent dans ces secteurs.