Mots-clés : Années 70, Association, autogestion, Citoyen, Etat, Mouvement social, Parti, participation, Syndicat
2011 • Hélène HATZFELD
Cote : HATZ
Les années 70 sont souvent oubliées ou dénigrées : » Utopiques ! « , « Idéologiques », » Rien à voir avec aujourd’hui « . Et pourtant, de multiples fils nous rattachent à elles : discontinus ou recomposés, nous les avons démêlés. Mettre au jour les choix qui ont construit la force du Parti socialiste, c’est réentendre les multiples questions qui ont agité les clubs, la CFDT, des associations : à quoi servent des partis ? Peut-on mettre en cause la division des rôles entre parti, syndicat et association ? Nous avons retrouvé l’exigence de construire un parti ouvert, qui ferait participer les citoyens à l’élaboration d’un programme politique. Longtemps enfouie, elle a ressurgi avec les mobilisations du 21 avril 2002. Mouvement social : les années 70 réinventent l’expression, la chargent de dire les nouveaux thèmes de lutte. Avec les féministes et les écologistes, elle porte les exigences de nouveaux thèmes de lutte. Avec les féministes et les écologistes, elle porte les exigences de nouveaux rapports entre sexes, entre les hommes et la nature. Elle devient l’emblème de nouvelles formes d’engagement. Les années 70 interpellent le politique : de mai 68 à Lip, du mouvement de libération des femmes à la dénonciation du totalitarisme, elles explorent ses limites. De nouvelles figures se sont esquissées avec l’autogestion, la démocratie participative. Aujourd’hui reformulées avec l’expérience des années 80, ces questions fondent celles d’aujourd’hui : qu’est-ce qui donne sens à une vie en commun ? En redécouvrant ce passé, nous pouvons mieux comprendre les appels du monde d’aujourd’hui. Car » l’incompréhension du présent naît fatalement de l’ignorance du passé. » (Marc Bloch)
Hélène HATZFELD
2011
23 x 14 cm, 330 p.
ADELS
Mots-clés : Années 30, Années 50, Années 70, Désengagement, Gauche, Hitlérisme, L’après 81, L’individu, Mai 68, Narcissisme, Psychanalyse, Septennat, Simenon
1983 • MENDEL Gérard
Cote : MEND
L’événement politique majeur du septennat concerne la démobilisation des militants, la désaffection grandissante vis-à-vis de l’engagement syndical et, plus généralement, le « manque d’adhésion active » de l’électorat de gauche. Evénement paradoxal, apparemment, puisque l’essentiel des promesses a été tenu. Mais le problème est de fond : il tient, en Occident, à la montée en force de l’individu, qui prend à contre-pied le mouvement socialiste. L’individu moderne est né vers la fin du XV° siècle avec l’essor de l’économie marchande, quand le lien entre les membres de la société traditionnelle s’est relâché. A une appartenance totale à la communauté ont alors succédé des appartenances « partielles » et souvent contradictoires : nationale, professionnelle, économique, sociale, sexuelle, religieuse, et, aussi, inconsciente et irrationnelle. Depuis cinq siècles, l’histoire de l’Occident est marquée des crises de croissance de cet individu ou de ses « maladies infantiles », qui s’appellent le luthérianisme et l’hitlérisme, l’anarchisme et Mai 68, et que reflètent les romans de Simenon ou « la Foule solitaire ». Au terme de cette « Longue Marche » s’est dégagé, en chacun de nous, un « individu sans appartenance », solitaire et débranché du social, qui essaie d’harmoniser ses appartenances diverses, d’inventer la « petite musique » intérieure d’une identité personnelle, de faire face à la réalité. Dans cette lutte secrète, difficile, héroïque parfois, réside la grandeur humaine de l’individu contemporain. Indéniablement, cette lutte s’accompagne aujourd’hui d’un repliement sur soi, narcissique, frileux. Ce repliement est dû à l’impossibilité de participer à la société actuelle sans se perdre comme individu. En effet, à la coupure politique entre droite et gauche s’ajoute celle, ancienne mais qui s’aggrave, et qui n’épargne pas les organisations de gauche, entre un « En-Haut » de quelques dizaines de milliers de décideurs et un « En-Bas » de plusieurs dizaines de millions d’exécutants ayant perdu toute motivation individuelle. Or, à la différence de la droite, la gauche au pouvoir ne peut se passer du soutien actif de son électoral. Saura-t-elle comprendre à temps les aspirations nouvelles de l’individu à un accomplissement personnel et créatif dans le travail et dans la vie sociale, elle que tout son passé militant conduit à privilégier les « organisations » ? L’avenir du septennat, autant que d’une réponse à la crise économique, va dépendre de la capacité politique de libérer le considérable potentiel d’énergie, d’imagination, d’intelligence des individus de notre époque.
MENDEL Gérard
1983
21,5 x 13,5 cm, 228 p.
Robet Laffont