Perspectives autogestionnaires

Mots-clés : CFDT, CLAS, Congrès, Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale

14 Juin 1973 • Entretien avec André Jeanson, propos recueillis par Gérard Feran

Après le congrès de la CFDT et les initiatives du Comité de Liaison pour l’autogestion socialiste, André Jeanson, fait le point sur les perspectives autogestionnaires abordées lors de ce 36ème congrès. La CFDT veut préciser sa place dans le courant socialiste autogestionnaire et le rôle qu’elle entend y jouer, et préciser quel sera la nature de ses contacts avec les formations politiques et toutes les organisations qui ont pris l’autogestion comme thème d’action. La CFDT a pris l’initiative de lancer un comité permanent pour organiser plusieurs colloques sur l’autogestion. La démarche du C.L.A.S. est d’inventer autre chose qu’un parti politique traditionnel. Il s’agit plutôt d’inventer un mouvement politique qui serait autogestionnaire dans ses structures, son style d’action, dans les types de liens qu’il essaye de construire avec des organisations qui ne sont pas directement politiques. Il s’agit de construire un mouvement au sein duquel chacun pourra conserver sa spécificité, syndicale, politique ou culturelle et où puissent s’exprimer les différents aspects d’un même combat.

Par les luttes, pour l’autogestion

Mots-clés : CFDT, Congrès, Socialisme autogestionnaire

6 Juin 1973 • Alain Rannou, Edmond Maire et Hubert Lesire-Ogrel

Le 36ème Congrès de la C.F.D.T. a apporté sa contribution au courant pour l’autogestion socialiste qui s’ébauche. S’il les débats laissent malgré tout un goût d’inachevé, il n’en demeure pas moins qu’à partir du projet de société défini lors du précédent congrès, il a défini les modes d’action, les revendications et la stratégie de la centrale. Les débats ont été un échange d’expériences et d’analyses pour permettre de définir une politique revendicative en fonction d’objectifs intermédiaires entre un projet de société et la réalité. Lors de la résolution générale, la question de la transition et des comités de grève ont été âprement discutés. Ce n’est que si l’ensemble de ceux qui croient que le socialisme sera autogestionnaire qu’il sera possible de créer une force politique capable d’organiser ce courant et de préciser son contenu. C’est dans la compréhension de ces questions par les délégués, leur prise en charge par l’ensemble de l’organisation, leur traduction sur le plan des luttes sociales, leur avancée dans la prise de conscience de l’ensemble des travailleurs que se situent les véritables enjeux.

La famine en Afrique

Mots-clés : Afrique, Économie, Politique agricole

30 Mai 1973 • Tribune Libre de René Dumont

La famine en Afrique occidentale est la conséquence d’une stratégie colonialiste organisée qui profite du silence des Africains car ils se sentent responsables. Cette famine est le résultat d’une économie dominée par quelques privilégiés. Les coopératives et les offices d’Etat sont devenus les nouvelles structures d’exploitation des paysans pour la plupart analphabètes et donc incapables de contrôler et de participer au pouvoir.  Les intérêts étrangers et la minorité urbaine, commerce et industries, professions libérales et surtout fonction publique prélèvent une part excessive d’un revenu national très modeste, ce qui ne permet pas d’envisager des investissements productifs pour l’agriculture et l’industrie.
Au-delà des conditions d’exploitation de l’Afrique, René Dumont montre la faillite du système de consommation et de production qui engendreront à terme la destruction des richesses naturelles par la pollution, l’épuisement des sources énergétiques, la dégradation des sols. La solidarité s’impose à l’échelle de la planète en vue de réduire les inégalités et il faut organiser l’économie mondiale sur la base d’une allocation centralisée des ressources rares sous peine de les voir disparaître.

L’automobile en question

Mots-clés : Politique Économique

16 Mai 1973 • Julien Fabre, Hervé Michaël, Pascal Honoré

L’usage de l’automobile est remise en question dans un ouvrage signé Julien Fabre et Hervé Michel paru au Mercure de France en Mai 1973. Après avoir évoqué tour à tour le poids économique, politique et idéologique de la voiture et les possibilités techniques qui permettraient de vivre dans un  monde sans automobile, ils proposent quatre objectifs à court terme que le contrôle populaire pourrait imposer. Ces objectifs pourraient être : l’interdiction du centre des villes aux voitures, la priorité aux transports en commun, un temps de transport compris dans le temps de travail et la nationalisation des entreprises de location de voitures. Pascal Honoré démontre aussi que l’ivresse de la possession d’une voiture est d’autant plus ressentie qu’on se trouve dans une zone défavorisée. La voiture devient une manière d’éviter l’ennui, surtout quand le bricolage de celle-ci devient permanent, elle est aussi un moyen d’élargir sa personnalité sociale. Le pouvoir économique et politique a pourtant tout intérêt à encourager le toujours plus d’automobile et il en sera ainsi jusqu’à ce qu’une autre société transforme les rapports économiques et au-delà, l’environnement du destin humain.

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