ORTF, pour les beaux yeux du privé

Mots-clés : audiovisuel, Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique, presse

15 Juin - 3 Juillet 1974 • Jacques Buthiers, Robert Chapuis, Françoise Claire

Logo ORTF 1964Toutes les catégories de travailleurs de l’ORTF dénoncent les conditions de travail, les salaires et les moyens de production incompréhensibles. Pourtant la grève à l’ORTF n’est pas comprise du public car cette structure n’est pas lisible dans son fonctionnement et la réforme en cours n’est que difficilement compréhensible. En faisant éclater l’O.R.T.F. en sept sociétés nationales, le gouvernement conserve les apparences des monopoles et du service public, mais en réalité, il change la nature et le contenu. Le monopole sert seulement à fournir le soubassement public au libre jeu des intérêts privés, dans la production comme dans la diffusion. Le service public laisse place à la concurrence entre des entreprises indépendantes de radio ou de télévision qui chercheront à développer leur financement propre, à partir de la publicité et des contrats qu’ils pourront obtenir. La Pre­mière et deuxième chaîne de télévision se développeront sur cette base et rien n’interdira — et c’est pourquoi il y faut une loi — que de nouvelles sociétés apparaissent pour une 4ème ou une 5ème chaîne, mettant fin ainsi au monopole, déjà singulièrement amoindri par le système des périphériques. Le gouvernement et les intérêts privés ont conclu un mariage de cœur et de raison : il leur faut désormais gérer leur patrimoine commun.  La Direction Politique Nationale du PSU demande une réflexion pour organiser une politique démocratique de l’audiovisuel dans son ensemble.

La presse à la botte

Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique

28 mars- 3 avril 1974 • Gilbert Hercet

On assiste actuellement à une volonté accrue du pouvoir de mettre la presse et l’ensemble des moyens d’information à son service.  Le projet de réforme de l’O.R.T.F. en est un des exemples. La toute nouvelle « Délégation à l’information » doit devenir une véritable agence de presse gouvernementale. La crise récente de l’Agence France Presse a rappelé la précarité de son indépendance, sa fragilité et sa vulnérabilité aux pressions gouvernementales. Compte tenu de l’importance de cette source d’informations pour les journaux, l’indépendance de l’A.F.P. doit être pourtant un principe absolu. La privatisation des moyens de production des émissions télévisées et de radio et de tous les procédés de télécommunications ajouté au monopole de l’Etat quant à leurs diffusions préparent le lit des privatisations à venir comme cela a été fait pour les autoroutes. C’est pour faire face à cette aggravation de la situation que le PSU entend faire de la lutte pour libérer l’information un thème majeur de la lutte politique. La dernière DPN du PSU a adopté des propositions d’action dans ce secteur névralgique avec un souci de l’unité la plus large.