Les GAM, Groupes d’action Municipale, réunis au Ulis dans l’Essonne les 20 et 21 Mai 1978 ont fait le point sur leurs actions avec les associations, la population et les municipalités. Les G.A.M. dénoncent le cumul des mandats politiques et associatifs et demandent une plus large ouverture des commissions municipales à la population, ou une information sur les dossiers épineux. Ils suggèrent que la vie associative soit favorisée par un urbanisme convivial et des lieux de rencontres ouverts plutôt que par des subventions paternalistes. Ils souhaitent oeuvrer pour la résolution des contradictions entre population et représentants associatifs ou institutionnels dans un sens autogestionnaire. A travers ces deux jours de rencontre, on a pu remarquer plusieurs types de G.A.M.avec des évolutions différentes depuis les pionniers de la période 63-67. Certains ont été créé à la suite d’une lutte ponctuelle et rassemblent toutes les classes de la population, un second type est marqué par la concurrence avec le PS face aux communistes, et un troisième type résulte du refus des partis. Tous ces G.A.M par la multiplication de leurs interventions, un état d’esprit expérimental, la souplesse d’un discours décentralisé, l’action de masse, préfigurent les fronts autogestionnaires avec qui il faut compter.
Les Groupes d’Action Municipale ont tenu leur 15ème rencontre Nationale aux Ulis. Ils ont voulu débattre du rôle économique des communes dans un contexte de restructuration industrielle et de chômage élargi. Les conseils municipaux prennent de nombreuses initiatives pour faciliter l’implantation d’emplois dans la commune. Pour cela ils abaissent le coût du terrain pour les entreprises intéressées. D’autres communes créent des emplois et se substituent aux défaillances de l’entreprise privée pour satisfaire les besoins des usagers (poissonnerie municipale à Laval, boucherie à Rezé…). Des expériences existent aussi dans la production : Avrieux (Hautes-Alpes) a une municipalité qui soutient la coopérative de jouets pour permettre aux jeunes de vivre au pays. Enfin des communes étudient de près la nature des emplois proposés. Ainsi le choix d’une politique énergétique autonome se fait jour dans certaines communes. A cet égard, les cahiers des marchés de travaux publics à Meylan (Isère) prévoient des clauses sur les conditions de travail et d’habitat des travailleurs et la mairie (G.A.M) refuse les industries polluantes.
A la Roche-sur-Yon, l’équipe municipale de gauche (18PS, 10PC, 6 Autogestionnaires) au lendemain des élections de 77, a signé un accord pour favoriser la démocratie collective et partager le pouvoir avec les citoyens. Grâce à des assemblées de quartier, par l’information et la diffusion du pouvoir, les habitants participent et expriment leurs besoins. L’adjoint PSU, J.F. Morineau a créé un service dont la fonction est de former et d’informer pour donner aux citoyens tous les moyens et les éléments pour juger l’action municipale et favoriser l’expression de tous. Un an après les élections, 17 commissions fonctionnent et affrontent les difficultés inhérentes à ce type d’expression collective. Ce sont les habitants qui ont mobilisé toutes les forces sociales pour obtenir la préemption puis l’aménagement d’un grand espace vert. Cette politique autogestionnaire est la garantie d’application d’un programme choisi par tous. Le PSU joue un rôle important auprès des militants d’associations et dans les quartiers pour faire de la commune le lieu d’apprentissage des responsabilités, du contrôle et de la démocratie directe, éléments de base d’une société autogestionnaire.
Les élections législatives des 12 et 19 Mars 1978 présentent une bipolarisation accrue de la vie politique. Le choix des électeurs se résume en une alternative entre la droite sortante (U.D.R. et R.I) et la gauche (P.C.F., P.S. M.R.G). Le programme commun n’a pu être réactualisé et l’union de la gauche est une façade. C’est dans ce contexte que le PSU veut donner la parole aux électeurs pour la construction d’une société autogestionnaire. Le front autogestionnaire est le moyen d’une mobilisation pour une politique différente. Le P.S.U appelle les électeurs à se prononcer pour le socialisme autogestionnaire. Le PSU cherche à rassembler tous ceux qui ont la même exigence, le même espoir de cette société différente.