La logique et le but de l’Internationale noire est évident. Il s’agit en Europe de déstabiliser les démocraties afin de favoriser la montée d’un pouvoir fort. L’attentat de la Rue Copernic a révélé aux Français la stratégie de l’Internationale noire. Il est légitime de se poser la question du comment on en est arrivé là. Ce qui est en cause, c’est un ensemble de comportement que le gouvernement Giscard et de son ministre Poniatowski ont laissé se développer, ont toujours toléré et même encouragé. La presse d’extrême-droite est florissante. La lutte contre l’extrême gauche a permis de négliger celle de l’extrême droite. Depuis 1974, se sont multipliés décrets, arrêtés, circulaires dont le caractère raciste est incontestable. Le gouvernement, par ses actes, a favorisé la progression du racisme et le recul du seuil de tolérance Français-Imigrés. D’ailleurs, le pouvoir se sert de l’attentat pour tenter de réhabiliter aux yeux de l’opinion la juridiction d’exception qu’est la Cour de sûreté de l’Etat.
L’expérimentation sociale, c’est-à-dire la construction de projet pour changer le quotidien, est-elle compatible avec l’autogestion ? L’expérimentation sociale s’accompagne d’une démarche qui propose d’évaluer les effets d’une innovation à petite échelle avant d’envisager sa généralisation. Serge Depaquit s’interroge sur le contenu politique à donner à l’expérimentation sociale. Pour lui, l’expérimentation sociale ne saurait en soi constituer un processus autogestionnaire. Car celui-ci exige son intégration à tous les niveaux de la lutte sociale, pour constituer une stratégie de changement dans les rapports de production. Pour cela il faut une rupture de principe avec les schémas dominants. Citant l’exemple du renouveau des luttes chez Lip ou l’émergence des radios libres, Serge Depaquit affirme que l’expérimentation sociale peut prendre un sens politique déterminé. Cependant il ajoute que la récupération capitaliste de ces expérimentations est un des dangers. La crise du capitalisme encourage la démarche à condition que les finalités politiques en soit clairement définies.
Septembre - Octobre 1980 • Bertrand Fruchey et Joël Sons, Paul Sztejn, Dominique Lambert, Jean Lesage, René Schulbaum
Transistors, informatique, télématique, ordinateurs… autant de termes de produits apparemment disparates mais pourtant liés par une même technologie. De nouvelles technologies qui vont progressivement transformer les conditions de travail, et notamment celles des femmes. Ces dernières pressentent les dangers qui les guettent au travers de la bureautique. On peut se demander si les progrès de l’informatique ne vont pas condamner les travailleurs à la déqualification et au chômage. La CFDT au cours d’un colloque le 25 septembre 1979, intitulé : « Quel avenir pour la valeur du travail ? » fait neuf propositions pour éviter le chômage, obliger les patrons à la formation sur les nouveaux postes, et pour mieux anticiper les investissements informatiques. L’Union départementale C.G.T de Paris s’exprime à l’occasion des journées de travaux et d’expression publique sur ce sujet et prône l’intervention des travailleurs sur le lieu du travail pour évaluer les évolutions des conditions de travail. Un cadre juridique, donné par deux nouvelles lois : informatique et libertés, construction de fichiers informatiques et protection de la vie privée, peut être un garde fou. Cependant ce contrôle législatif peut devenir aussi un instrument redoutable.