Pologne, été 80

Mots-clés : autogestion, Démocratie, Mouvements sociaux

24 septembre-23 Octobre 1980 • Huguette Bouhardeau, Jacek Kuron, Cardinal Wyszynski, Bernard Ravenel

Les grèves de l’été 1980 en Pologne ont été exceptionnelles par leur ampleur et leur signification politique. Tribune Socialiste retrace la chronologie des évènements du 9 juillet au 31 Août 1980. Jacek Kuron, un des fondateurs les plus connus et les plus populaires du KOR (comité d’auto-défense sociale) déclare que les polonais eux-mêmes, contre le gré du pouvoir, peuvent résoudre la crise et emprunter la voie de la démocratisation. Il se donne comme programme la construction d’une société démocratiquement organisée en associations professionnelles ou coopératives, économiquement et localement autogestionnaires. C’est sur cette base qu’Huguette Bouchardeau dans son éditorial analyse la construction politique proposée par les travailleurs polonais face à la crise du régime et aux risques de tension internationale avec le  pouvoir soviétique. La mise en place de l’autogestion de la représentation des travailleurs lancée par Lech Walessa ne peut qu’interpeler les militants PSU. Les 21 propositions définies par le comité central inter-entreprises de grève de Gdansk sont retranscrites dans ce dossier. Bernard Ravenel fait le point sur l’analyse de la Direction Politique Nationale à propos des évènements polonais

De Yalta à Gdansk

Mots-clés : Pologne

Septembre-Octobre 1980 • Bernard Ravenel, Aleksander Smolar

Les grandes idées du partage de Yalta, un monde libre contre le système totalitaire, risquent de s’effondrer après l’été polonais et ses mouvements de contestation des travailleurs. A Gdansk, la situation intérieure prend un tour inquiétant.  Lech Walessa, au lendemain de la réunion des représentants des syndicats indépendants, manifeste son inquiétude face à la volonté du pouvoir d’entraver l’application des accords et d’en annuler petit à petit les acquis. De son côté, la Pravda insiste lourdement sur la nécessité de rétablir la toute puissance de l’autorité du parti et dénonce les ingérences étrangères anti-socialistes. Le contexte international doit être pris en compte pour comprendre les risques qu’entraîneraient une intervention armée de l’URSS car la Pologne de 1980 n’est pas la Tchécoslovaquie de 1968. Ainsi se trouve posé la question de la remise en cause de la politique des blocs comme obstacle à une paix durable, à l’autodétermination, à l’autogestion. Les travailleurs polonais ont avec réalisme pris en compte cette difficulté et n’ont pas exigé une modification radicale des rapports avec l’URSS.