Il faut organiser les luttes sociales et politiques à l’échelle européenne, tel est le point de vue du PSU pendant la campagne sur la ratification du traité d’adhésion aux communautés européennes du Danemark, de l’Irlande, de la Norvège et du Royaume-Uni. La construction européenne est essentiellement une union douanière qui tend à restructurer l’économie européenne au profit des grands trusts. Cela veut dire que les concentrations sont favorisées et entraînent la fermeture des entreprises plus petites. C’est l’organisation d’un déséquilibre entre les régions et les zones de production. Le résultat c’est aussi un accroissement de l’immigration sans protection. Le PSU s’abstient pour montrer son opposition à l’Europe des patrons. L’Europe des travailleurs signifie que tous ceux qui vivent en Europe doivent bénéficier des mêmes droits politiques et syndicaux que ceux qui travaillent dans leur propre pays.
Le P.S.U. appelle à boycotter le vote pour l’élargissement de l’Europe, pour dire non à l’Europe capitaliste du Marché Commun. Il envisage une campagne d’information et la mise en place d’une coordination des luttes ouvrières à l’échelle européenne pour l’égalité des droits des travailleurs. La coordination et la solidarité des luttes c’est empêcher que le patronat lutte contre une grève dans un pays, en faisant fonctionner ses autres usines dans d’autres pays. Les conditions de travail et de vie (durée du travail, congés payés, sécurité sociale…) sont différentes d’un pays à l’autre et le patronat n’hésitera pas à opposer les travailleurs entre eux, à faire le chantage au chômage en menaçant de fermeture d’usines et de délocalisation. L’avenir des travailleurs passe par la construction du socialisme dans une Europe où le pouvoir des travailleurs français aurait une dimension européenne.