Co-organisé par
Le réseau (AAAEF), l’Association Autogestion, ATS, l’OMOS et le Temps des Lilas
Nous contestons le pouvoir donné aux actionnaires de diriger une entreprise dans laquelle ils ne travaillent pas, pouvoir qu’ils justifient par l’investissement qu’ils ont réalisé.
Dans le cadre d’une économie sans actionnaires, quels seraient les outils de financement qui pourraient être à la disposition des unités de production ? Quelles seraient les formes juridiques possibles pour une unité de production ? Comment favoriser la liberté d’entreprendre ?
Cette soirée d’échanges et de débats sera organisée à partir d’une double introduction d’Emmanuel Dockès (auteur de Voyage en Misarchie, Essai pour tout reconstruire,Éditions du Détour, 2017) et de Benoît Borrits (auteur d’Au-delà de la propriété, pour une économie des communs,La Découverte, 2018).
La « financiarisation » peut être définie dans une première approche comme un mode de gestion des entreprises où la valorisation des actions devient l’indicateur de gestion principal, voire exclusif. Cela renvoie l’entreprise au marché des capitaux en contre-point du capitalisme industriel qui recherchait avant tout le développement matériel.
Ce nouveau modèle modifie profondément la place des travailleurs au sein de l’institution mais aussi leurs relations réciproques.
Tristan AUVRAY
Le débat
Se dirige-t-on vers la fin du travail, Le plein emploi peut-il encore être un objectif ?
Une rencontre débat avec Raphaël Liogier et Sabina ISSEHNANE dans le cadre du cycle des séminaires FACE AUX GRANDES TENDANCES DU CAPITALISME CONTEMPORAIN QUE PEUT ETRE AUJOURD’HUI UNE POLITIQUE « A GAUCHE » ? 10ème séminaire
Raphaël Liogier est sociologue et philosophe. Pour lui le plein emploi est certes possible, mais est-il vraiment désirable ?
Il pense qu’il faut sortir d’un vocabulaire économique qui nous empêche de voir ce qui se passe dans le réel. Ainsi en est-il, pour lui, de la notion d’emploi, qui passe à côté du fait que la valeur se crée dans ce qui donne un sens à notre vie. Aujourd’hui il est possible de produire plus avec moins de travail ; avec les techno-sciences nous pouvons produire de plus en plus de richesses tout en réduisant les coûts et les efforts humains nécessaires.
Raphaël Liogier propose notamment trois pistes permettant de transformer l’ensemble de la société où l’accroissement de la prospérité n’aille pas de pair avec l’accroissement de l’exclusion :
– un revenu d’existence, à un haut niveau financier, permettant à toutes-tous de se distinguer non sur la base de contraintes mais sur la base de désirs ;
– la remise en cause d’un droit du travail fondé sur les diversités d’emplois et non sur le développement d’un champ d’activités multiples ;
– des mesures fiscales : impôt progressif sur le capital, abolition de l’impôt sur le revenu, recomposition de la TVA dans le sens d’une TVA vraiment sociale et écologique.
Raphaël LIOGIER est philosophe, professeur à Sciences Po Aix-en-Provence et, à Paris, au Collège international de philosophie. Ses recherches portent sur les croyances, la globalisation, la laïcité, les conséquences éthiques et sociales de l’évolution des technosciences. Il a publié récemment : Sans emploi. Condition de l’homme post-industriel (Les Liens qui Libèrent, 2016)