La nationalisation des entreprises avec un contrôle ouvrier devient une question politique à poser de façon urgente dans un contexte de restructuration de l’économie française. Le PSU ne considère pas pour autant que la nationalisation soit la seule solution. Sa perspective est celle de l’appropriation collective des moyens de production. Ce qui est visé c’est la socialisation et non l’étatisation. La volonté et la capacité des travailleurs concernés d’intervenir dans la gestion de l’entreprise est essentielle. C’est ainsi que les travailleurs de Lip posent la question de la nationalisation de leur entreprise, non par souci corporatiste, mais pour être un lieu d’unification des intérêts de tous les travailleurs de l’industrie horlogère. La question à se poser est celle de que produire ? et pour qui ?. Sur la base de l’établissement d’un programme établi par les travailleurs et les usagers les conseils d’administration pourraient étudier les reconversions nécessaires et les évolutions des conditions de travail à envisager. C’est une des réponses à construire pour l’avenir du socialisme.
Le PSU estime que de larges nationalisations sont nécessaires pour briser le contrôle des grands groupes capitalistes sur l’économie. C’est pourquoi, en cas de victoire électorale de la gauche, il appuiera la nationalisation immédiate des entreprises mentionnées par le Programme Commun et de celles exigées par les travailleurs. Cependant il estime que les modalités de la mise en oeuvre du programme des nationalisations sont sujets à des interprétations divergentes et qu’il faut être prudent au regard des expériences passées. C’est dans ce sens que Michel Mousel, en tant que Secrétaire national du PSU s’adresse par courrier à la CGT, à la CFDT, à la FEN, au Parti Socialiste et au Parti Communiste pour que soient débattues, de manière concertée, les questions autour des nationalisations dans l’intérêt des travailleurs.
16-23 septembre 1976 • José Sanchez, Direction Politique Nationale
La sécheresse en France à l’été 1976 a touché de très nombreuses régions agricoles. La Direction Politique Nationale du PSU réagit aux mesures gouvernementales et propose une réflexion politique au-delà de la crise. La situation dans les campagnes est difficile, catastrophique même dans beaucoup d’exploitations. La sécheresse de 1976 survient après deux années difficiles au cours desquelles le pouvoir d’achat paysan a baissé dangereusement. Cette sécheresse va accélérer le départ d’un certain nombre d’agriculteurs qui déposent le bilan. Les mesures d’aide gouvernementales annoncées le 25 Août par le Ministre de l’Agriculture font figure d’aumône. Ces aides seront financées par un supplément d’impôts sur les revenus de tous. Cette mesure dresse les travailleurs les uns contre les autres et accroît l’injustice fiscale. Le PSU plaide pour un revenu minimum pour tous les agriculteurs, expose son programme de gestion des sols et dénonce un système fiscal qui entretient les inégalités actuelles.
En Grande-Bretagne on approche des 1 500 000 chômeurs et ce sous un gouvernement travailliste, émanation de l’énorme syndicat unique, le TUC. Le 23 juillet 1976, le chancelier Denis Healey, leader de la droite travailliste et homme lige des USA, annonçait une réduction des dépenses publiques de plus d’un milliard de livres, imposant la « profitabilité » de l’industrie privée. Quelques jours plus tard, la direction des syndicats conclut un accord antigrève de trois ans avec le gouvernement approuvé de justesse par la direction du Parti. La gauche syndicale et politique combat ouvertement cette politique de collaboration de classe. Elle le dit à la Xème conférence national pour le Contrôle ouvrier, le 3 juillet à Keele. Le PSU y était. Le contrôle ouvrier est l’enjeu et l’outil de cette longue lutte à venir.