Programme de crise et programme socialiste

Mots-clés : Élections présidentielles, Politique Économique

15 Novembre 1974 • Pierre Naville

Face à la vague de grèves et de manifestations qui agitent le pays depuis le début d’octobre dans tous les secteurs d’activités comment le parti socialiste, s’il arrivait au pouvoir, pourrait-il concilier des perspectives socialistes (autogestionnaires) et une conjoncture de crise économique mondiale ? Le programme commun n’apporte pas de réponse. Les propositions économiques de Michel Rocard sont-elles une solution ?

Le patronat veut gérer la crise

Mots-clés : Économie, Emploi

1er Novembre 1974 • E.Charles

Début Octobre le patronat, au cours de ses Assises, a analysé la crise économique et a tenté d’élaborer une stratégie pour la gérer au mieux de ses intérêts. Le changement de la situation économique a été brutal après une année de larges profits en 1973. La récession mondiale a compromis la stratégie de production et de profit et a créé de larges disparités selon les secteurs, tant sont contradictoires les intérêts en jeu. Cette diversité de situations et de stratégies patronales doivent être prises en compte dans les mots d’ordre lors de conflits sociaux. Il est difficile de se contenter de slogans pour défendre le pouvoir d’achat quand une entreprise licencie massivement. La logique du patronat est avant tout d’accroître la capacité de production et donc d’investir pour financer les nouveaux équipements nécessaires à la production. Il lui faut donc de larges profits, des crédits importants et bon marché et parfois même des aides de l’Etat. Dans cette optique, le patronat s’oppose à toute réglementation sur le droit de licenciement et préfère maintenir une réserve de chômeurs disponible selon les besoins. Le patronat ne veut, malgré tout, pas d’intervention dirigiste de l’Etat et se méfie de l’idéologie de la croissance ralentie.

Les problèmes monétaires internationaux

Mots-clés : Politique Économique

12 octobre 1974 • Denis Clerc

« De Nairobi à Champs-sur-Marne »

Les problèmes monétaires internationaux intéressent souvent peu de monde. Or ces questions sont des terrains de lutte et de contrôle auxquelles il est temps de s’intéresser car on ne peut pas laisser les spécialistes décider. Après une explication simple des mécanismes de la parité du dollar et de l’étalon-or, l’auteur montre que la crise monétaire internationale est la traduction de difficultés et des contradictions qui secouent le monde capitaliste. Car la monnaie fait partie intégrante d’un système social qu’elle reflète. La spéculation engendre aujourd’hui d’énormes profits, ce qui accroît d’autant le chaos monétaire. Il s’agit là d’une perversion du capitalisme qui est des plus dangereuse pour le système car elle menace l’investissement et la production.

Vers la crise ?

Mots-clés : Emploi, Politique Économique

28 Septembre 1974 • Jacques Gallus ; Michel Rocard

Est-il juste de craindre une crise économique et financière si on se limite au calcul du nombre de chômeurs ? Il semble qu’il faille aller plus loin dans l’analyse et noter que les difficultés présentes sont d’ordres économique et financier. L’inflation galopante menace les équilibres économiques et touchent fortement les petites entreprises. La politique gouvernementale de blocage du crédit lamine l’activité économique. A court terme les fermetures d’usines vont entraîner un ralentissement économique qui pèsera sur la croissance générale et menacera l’emploi. Le PSU dans son Manifeste de Toulouse a dénoncé cette impasse et a proposé une autre forme de développement qui tienne compte des nouvelles conditions mondiales de l’organisation économique. Sur le plan financier, la crise monétaire internationale aggravée par la question pétrolière peut entraîner une véritable crise des liquidités par la nécessité pour les banques de prêter à long terme des dépôts qu’elles ont reçus à court terme. Mais c’est l’impasse pétrolière de notre commerce extérieur qui constitue le plus grave danger. Elle est porteuse d’une grave crise de l’emploi si on ne se décide pas à modifier notre système de croissance.

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