Octobre 17, Octobre 77

Mots-clés : Mouvements révolutionnaires, Répression, URSS - Débats politiques

17-23 Novembre 1977 • Victor Fay

Cent trois délégations étrangères sont allées à Moscou pour célébrer l’anniversaire de la Révolution d’Octobre 1917 en URSS. Tous, ont rendu hommage au glorieux passé ; peu nombreux ont été ceux qui ont mis sur le même plan ce passé, devenu légendaire, et le présent de plus en plus contesté et même répudié. Brejnev, dans son discours a été à la fois ferme et conciliant. Si Berlinguer a été autorisé à montrer les désaccords entre le PCI et le PCUS, en revanche, Carillo, pour l’Espagne a du quitter la tribune. Les dirigeants communistes de l’URSS, par la voix de Brejnev, ne supporte pas l’ingérence, la remise en cause des choix économiques et politiques. Il serait, d’ailleurs, illusoire de croire qu’on s’oriente vers la libéralisation du régime comme en témoigne la nouvelle Constitution, encore plus répressive que celle de Staline en 1936. Brejnev a cependant proposé la suspension de toutes les expériences nucléaires et la réduction progressive des stocks d’armes de destruction massive, mais n’a pas proposé la réduction des armes classiques. Pour Victor Fay, la poussée des générations nouvelles, avides de pouvoir, laisse présager, malgré les efforts tendant à figer l’état des choses existant, une évolution inévitable, à plus ou moins long terme, que nulle répression ne pourra empêcher.

L’eurocommunisme, vers un schisme ?

Mots-clés : Eurocommunisme, Parti communiste espagnol

7 au 13 Juillet 1977 • Léo Goldberg

L’eurocommunisme est un mouvement de critique ouverte contre le communisme du bloc soviétique. Il défend une gauche européenne unie qui pourrait aller jusqu’à supplanter le Parti Communiste. Il est animé par Georges Marchais pour le Parti communiste français (PCF), Enrico Berlinger pour le Parti Communiste Italien (PCI) et Santiago Carrillo pour le Parti communiste espagnol (PCE). Dans la perspective d’une nouvelle étape du mouvement communiste d’Europe Occidentale, Santiago Carillo, propose des actions sur des objectifs communs (coordination des luttes ouvrières, lutte contre les blocs, lutte anti-impérialiste). La violence de l’attaque contre les déclarations de Santiago Carillo dans les Temps Nouveaux montre la désapprobation des partisans d’un communisme doctrinal, tant en URSS qu’en Espagne.

Althusser et son parti

Mots-clés : Congrès, marxisme, Parti Communiste, Pouvoir populaire

16-22 Juin 1977 • François Turquan

Althusser vient de publier une brochure intitulée 22ème congrès. Celle-ci rassemble les remarques exposées au Cercle de l’Union des étudiants communistes de la Sorbonne, autour de l’abandon de la dictature du prolétariat lors du dernier congrès du PCF. Cependant, au cours de la lecture de ces remarques, on note qu’Althusser envisage de façon plus large les problèmes posés par l’évolution stratégique du PCF. Sa réflexion est critique et apparait essentiellement comme une confrontation entre la stratégie du PCF et l’orthodoxie marxiste-leniniste telle que la conçoit Althusser. Il semble qu’Althusser n’est pas prêt à rompre définitivement avec l’héritage doctrinal du stalinisme, même s’il en rejette les pratiques. Le regard critique que jette Althusser sur son parti, la liberté de discussion qu’il réclame ne sont pas négligeables et sont signes d’une évolution. Mais les limites de sa critique et sa conception du rôle de l’Etat montrent que les communistes français ne sont pas encore tout à fait sortis de la longue nuit du stalinisme.

Le PCF et le PCI face à l’Europe

Mots-clés : Elections européennes, Parti Communiste, stratégie politique

2-8 Juin 1977 • Alain Chataignier

Le PCF (Parti communiste français) et le PCI (Parti communiste italien) ont deux positions stratégiques et politiques différentes par rapport aux prochaines élections du Parlement européen au suffrage universel.

Le 17 avril dernier, Georges Marchais, vient de proposer à Giscard un accord sous condition. Il fait savoir qu’il accepterait le projet en échange de l’insertion dans la loi électorale d’un engagement contraignant les élus à ne pas dépasser le cadre du Traité de Rome.  Ainsi il demande que les pouvoirs du Parlement européen soient respectueux de l’indépendance nationale.

Enrico Berlinguer, pour le PCI prône une attitude en accord avec sa stratégie de « compromis historique » à l’intérieur de l’Italie. Il souhaite la pleine indépendance nationale de l’Italie dans le cadre d’une Europe pacifique, démocratique et indépendante, dans la perspective d’un abandon progressif des blocs militaires opposés et leur suppression totale. En bref il souhaite une attitude positive vis-à-vis des institutions européennes en participant à son fonctionnement.

Il revient au PSU d’être clairement le seul parti d’opposition à l’Europe qui choisit de se battre pour l’Europe des travailleurs.

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