La parole à Charles Fiterman et Gilles Martinet

Mots-clés : Élections municipales, Parti Communiste, stratégie politique

29 décembre 1976 - 12 Janvier 1977

La parole est donnéeCouverture TS N° 724, 29 Décembre 1976 au 12 Janvier 1977 à Charles Fiterman, secrétaire du Parti communiste français et Gilles Martinet, secrétaire national du Parti socialiste dans le contexte politique de la préparation aux élections municipales. Les réponses permettent d’apprécier les positions respectives des deux grandes forces politiques de la gauche sur quelques-uns des problèmes essentiels de l’heure : Plan Barre en Janvier, Municipales en Mars, élections européennes en Avril. Sur la question de la participation du PSU à des listes communes pour les élections municipales, la réponse de Charles Fiterman est plus ouverte, sans que celle de Gilles Martinet, quelque peu « récupératrice » soit négative. Chacun des responsables de Parti s’exprime sur l’érosion des forces de la coalition de droite au pouvoir et la montée du mouvement populaire d’opposition. Gilles Martinet propose un débat plutôt sur un programme qu’autour des institutions. L’un et l’autre s’exprime sur la question de l’Europe et notamment l’élection d’un parlement européen au suffrage universel.

Europe occidentale : la fronde communiste

Mots-clés : Eurocommunisme, Parti communiste espagnol, Parti Communiste Français, Parti communiste italien

29 Décembre 1976 • Victor Fay

La fronde communiste en Europe occidentale s’est manifestée lors de la conférence des 29 partis communistes européens, tenue à Berlin-Est en juin dernier.  L’invasion de la Yougoslavie, l’existence des goulags etc… ne sont plus cautionnés par les partis communistes européens et la tutelle de l’Union Soviétique est rejetée, sauf par les pays qui lui sont subordonnés par la force. On n’est pas allé jusqu’à la scission, mais le fossé s’est élargi entre ceux qui défendent les situations acquises et se complaisent dans le statu quo, et ceux qui se préparent à assumer  les responsabilités du pouvoir. Le Parti Communiste italien, espagnol et français ont marqué leur différence.

La souveraineté absolue de chaque parti, le respect de non ingérence dans les affaires d’un parti frère, le droit de critique réciproque, comme le droit, pour les partis et mouvements alliés des communistes de préserver leur autonomie, tout cela a été non seulement proclamé, avec une sereine assurance, mais mis en application sans attendre l’approbation du « frère aîné » soviétique. Et ce frère aîné a dû s’incliner pour éviter la rupture et admettre l’existence, sans le dire, d’un eurocommunisme, si différent du sien propre.

22ème Congrès : quand le PCF théorise

Mots-clés : Congrès, Parti Communiste, stratégie politique

25 Juin - 1er Juillet 1976 • Maurice Najman

Le 22e  congrès du PCF théorise la politique du Parti pour lever toute contradiction entre le discours orthodoxe et la pratique réformiste du Parti. Parmi les « formules dépassées » figure au premier plan celle de la nécessité de briser l’appareil d’Etat bourgeois comme condition sine qua non de la construction du socialisme. L’interprétation de cette formule par François Hincker, théoricien du Parti, est de porter au pouvoir politique les forces rassemblées autour du Programme commun. Pour le PCF, l’appareil d’Etat bourgeois n’est plus la machine de domination dont la nature, est de perpétuer, organiser, reproduire, les apports sociaux d’exploitation et d’oppression, mais un simple ensemble d’administrations mal gérées. Maurice Najman s’oppose à cette analyse, dénonce l’idée de « violence pacifique » théorisée par Hincker. Ligne nouvelle, abandon des références, contorsion avec la théorie marxiste sont dénoncées par Maurice Najman.

22ème Congrès du PCF, la ligne passe mal

Mots-clés : Élections municipales, Socialisme autogestionnaire, stratégie politique

5-11 Juin 1976 • Léo Goldberg

Au  22ème Congrès du PCF la nouvelle ligne établie par Georges Marchais passe mal. La tonalité chauvine de certaines interventions des dirigeants du PCF, la chasse frénétique aux voix de la petite bourgeoisie, la défense de la petite propriété (lors du débat sur la taxation des plus-values), la surenchère nationaliste et la main un peu trop tendue aux gaullistes, inquiètent bon nombre de militants communistes. D’autre part, l’abandon de la dictature du prolétariat comme le conflit larvé avec le PC de l’URSS posent des problèmes aux cadres les plus anciens. Nombre de militants communistes ressentent déjà comme un échec le refus du PS et du MRG de conclure un accord national pour les municipales, et comprennent que le grignotage des positions électorales du PCF se poursuit. Face aux contradictions internes du PCF les révolutionnaires, les militants favorables à l’autogestion socialiste peuvent se saisir de cette situation pour l’infléchir, en rappelant aux militants communistes que seul un puissant mouvement de masse sur des objectifs anticapitalistes dans l’unité d’action peut garantir aux travailleurs que leurs espérances ne seront pas trahies.

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