La résolution finale du Conseil National affirme la perspective révolutionnaire de l’autogestion socialiste. Cette perspective implique que la transition au socialisme ne peut être envisagée sur la base des structures étatiques actuelles. Cet Etat devra donc être progressivement remplacé par les organes du pouvoir créés par les travailleurs. Structurer et renforcer le courant autogestionnaire est donc fondamental pour la stratégie du Parti. L’axe stratégique du contrôle ouvrier correspond aux nécessités de la société et aux aspirations d’une grande partie des travailleurs. Mais cette stratégie ne peut déboucher sur la prise du pouvoir qu’à condition d’être étendue à l’ensemble de la classe ouvrière. C’est le sens de l’objectif d’Unité ouvrière et populaire approuvé lors de ce Conseil National. Le rapport de force ainsi créé pourra permettre l’élaboration d’un programme de gouvernement offensif, favorisant les conditions d’une transition au socialisme. Le PSU ne s’y dérobera pas mais il considère que la réalisation d’un tel programme n’est possible que si les luttes sociales sont d’abord prises en charge politiquement dans cette plateforme d’action anticapitaliste.
Ce rapport politique a été écrit par le Bureau National pour le Conseil National des 23 et 25 Novembre 1973 après les élections législatives de 1973 et le Congrès de Toulouse. Il fait le point sur les orientations politiques du PSU depuis ce congrès : élections, luttes populaires et enjeux nouveaux du mouvement ouvrier. Après les échos soulevés par le manifeste « Contrôler aujourd’hui pour décider demain » et la naissance du Comité de Liaison pour l’Autogestion Socialiste (C.LA.S) le parti est maintenant doté d’un axe stratégique de lutte, le contrôle populaire, et d’un objectif qui est celui de la construction de l’unité populaire. Le Bureau national note que l’objectif central qui s’impose au mouvement ouvrier est l’amélioration du rapport de forces à son profit. L’outil principal de ce renforcement est la stratégie de contrôle ouvrier et populaire inscrite dans la perspective de l’autogestion socialiste. Cela suppose la consolidation de cette stratégie par des victoires partielles aussi bien sur le plan social que politique et institutionnel. Les deux annexes explicitent les concepts de force politique autogestionnaire et de contrôle ouvrier et populaire.
10 Octobre 1973 • Vers le communisme, A.Béhar, M.Fontès, Frémeaux, Gass, Dalbert....
Cette contribution, préparatoire aux débats du Conseil National du PSU des 23 et 25 Novembre 1973, est un texte de réflexion sur les propositions du rapport politique du Bureau National par les camarades de la Direction Politique Nationale élus sur le courant « vers le communisme ». Il y a encore quelques mois, la stratégie d’unité ouvrière – unité populaire, développée par ce courant, s’appuyait sur des conflits isolés, aujourd’hui, après Lip, Noguères, Cerizay, Fos, après les grèves d’immigrés, après le Larzac, cette stratégie est devenue une réalité sociale avec laquelle la bourgeoisie doit compter. Refusant le mythe autogestionnaire, ce courant met l’accent sur la priorité de la lutte contre l’idéologie technocratique. Après une analyse de ce qui change dans le capitalisme et les conclusions à tirer pour les mouvements de luttes, il apparaît qu’il faille, plutôt, lier cette stratégie à la construction d’une organisation révolutionnaire centralisant politiquement les luttes d’aujourd’hui dans la perspective de la conquête du pouvoir d’Etat.
Le socialisme autogestionnaire rencontre dans les milieux des travailleurs syndiqués et politisés un intérêt de plus en plus net. Ceci s’explique parce que les travailleurs ne veulent plus supporter les conditions de vie qu’on leur impose. Il y a souvent confusion entre les notions d’autogestion et de cogestion. Présents dans les Conseils d’administration, les ouvriers doivent utiliser leur présence pour contrôler la gestion de l’entreprise, la critiquer et la faire connaître aux travailleurs pour dénoncer la duperie de la cogestion, en un mot pour transformer la cogestion en contrôle ouvrier. L’autogestion ouvrière, n’est pas le socialisme, c’est une forme d’organisation sociale qui permet de construire un socialisme dans la liberté, en assurant aux travailleurs la possession et la gestion des moyens de production. Ce n’est pas un but mais un moyen.Publication à la suite de l’article des textes édictés lors de la Révolution d’Octobre.