
PSU
8ème Congrès, Toulouse
13 Décembre 1972

Victor Fay intervient dans les débats du 8ème Congrès national du PSU. Dans cette intervention il s’agit de savoir comment les partisans du socialisme autogestionnaire conçoivent le nouvel état prolétarien. La révolution socialiste commence avec la conquête du pouvoir par le prolétariat. Le socialisme autogestionnaire veut dire qu’à tous les niveaux et dans tous les domaines, des conseils surgissant de la volonté populaire tisseront des liens d’interdépendance entre les divers aspects de l’activité sociale. Cette conception de la démocratie s’oppose à celle décidée par le suffrage universel car elle fait appel aux travailleurs dans leurs fonctions économiques et sociales. Le socialisme autogestionnaire est une série d’équilibres qui doit progresser pour permettre à la société de parvenir au socialisme.
Ce texte est présenté par les militants qui se réclament du courant « Socialisme Unitaire ». Il est contradictoire avec l’orientation présentée par le Bureau National et la G.O.P.. Il fait le point sur la situation politique et sociale du pays et montre que l’union PS-PCF entraîne un nombre d’adhésions important en particulier à la CGT, au PC et surtout au PS. Le P.S.U. ne peut se tenir à l’écart de ce mouvement et doit donc réorienter sa politique vers l’Union de la Gauche, même si le « Programme Commun » n’est pas révolutionnaire. Il offre cependant une chance de pouvoir assurer une transition vers le socialisme.
Dans le cadre de la préparation du 8ème Congrès à Toulouse, Tribune Socialiste donne la parole aux militants. Le projet de manifeste « Contrôler aujourd’hui pour décider demain » sera l’axe important des discussions au Congrès. C’est le projet d’élaboration de la transition au socialisme. Le P.S.U. ne veut pas se limiter à la seule définition d’une stratégie anti-capitaliste et pose la question du pouvoir dans une société socialiste. Le débat sur l’autogestion est l’élément de cohérence de l’ensemble du manifeste. Il refuse la conception de l’autogestion qui évacuerait la question de la prise du pouvoir et l’appropriation collective des moyens de production. L’objectif du socialisme autogestionnaire s’articule directement avec le contrôle des travailleurs sur l’organisation de leur travail et de leur vie.