« Lip vit, Lip vivra » est le slogan de la journée « Portes ouvertes » du 6 Novembre sur le site. 13 000 travailleurs de la région sont venus pour voir comment le secteur de l’horlogerie franc-comtoise pouvait vivre et comment les ouvriers et ouvrières de Lip ont trouvé d’autres débouchés à l’horlogerie. Les travailleurs par leur recherche et leur initiative, notamment dans la perspective de fabriquer du matériel médical de pointe, ont établi un contre-plan au plan capitaliste de démantèlement. Ils ont expliqué que seule la diversification de la production pouvait sauver la situation de l’industrie horlogère. La préparation de cette journée en liaison avec les usines en lutte apporte le témoignage de l’immense solidarité qui anime la classe ouvrière. Il faut qu’un mouvement de masse s’organise pour que les travailleurs occupant leur usine ne se sentent pas isolés et puisse avoir du travail et vivre au pays.
16-23 septembre 1976 • José Sanchez, Direction Politique Nationale
La sécheresse en France à l’été 1976 a touché de très nombreuses régions agricoles. La Direction Politique Nationale du PSU réagit aux mesures gouvernementales et propose une réflexion politique au-delà de la crise. La situation dans les campagnes est difficile, catastrophique même dans beaucoup d’exploitations. La sécheresse de 1976 survient après deux années difficiles au cours desquelles le pouvoir d’achat paysan a baissé dangereusement. Cette sécheresse va accélérer le départ d’un certain nombre d’agriculteurs qui déposent le bilan. Les mesures d’aide gouvernementales annoncées le 25 Août par le Ministre de l’Agriculture font figure d’aumône. Ces aides seront financées par un supplément d’impôts sur les revenus de tous. Cette mesure dresse les travailleurs les uns contre les autres et accroît l’injustice fiscale. Le PSU plaide pour un revenu minimum pour tous les agriculteurs, expose son programme de gestion des sols et dénonce un système fiscal qui entretient les inégalités actuelles.
Lip a continué sa lutte pendant l’été, comme beaucoup d’autres entreprises en France. Le 27 juillet les travailleurs de Lip ont déplacé le stock de montres hors de l’entreprise jusqu’à une destination inconnue. Cette action a été très réfléchie et préparée techniquement. Cette action marque une nouvelle phase dans la lutte engagée contre le pouvoir et le déplacement des montres fabriquées constituent un stock de guerre utilisé comme moyen de pression. Les travailleurs entendent ainsi répondre au démantèlement programmé de l’usine en 5 unités séparées économiquement et géographiquement pour la réalisation d’une opération immobilière sur le site de l’usine de Palente. C’est un projet de destruction physique de l’usine que les travailleurs refusent. A cela les travailleurs répondent par un élargissement de la popularisation de leur mouvement et la coordination entre toutes les usines en lutte. Au moins 20 entreprises en lutte pour l’emploi et 20 entreprises occupées seront présentes à Besançon les 10 et 11 septembre pour la deuxième réunion de coordination.
A Brest les rencontres pour l’autogestion ont réuni de nombreuses et diverses organisations dans le cadre de la préparation des états-généraux de l’autogestion des 3 et 4 juillet 1976. Depuis quelques années on voit sur Brest se dégager un courant politique autogestionnaire en dehors des organisations du Programme Commun qui prend des positions fermes sur la lutte contre la répression des militants bretons, les assassinats franquistes, la solidarité aux marins emprisonnés, la lutte anti nucléaire… Une série de carrefours a eu lieu au mois de juin à Brest sur l’avancée des luttes et la définition des objectifs de contrôle populaire. Le refus des exclusives et l’ouverture très large des débats pratiqués par la section de Brest a porté ses fruits. Il est décidé de coordonner des rencontres par thèmes pour faire avancer les débats et des délégués de Brest seront présents aux Etats-généraux de l’autogestion socialiste.