Mots-clés : Aménagement du territoire, Écologie, Mouvements sociaux, Nucléaire
22 Août 1975 • Yves Sparfel, Maguy Guillen
Des Larzac partout… des territoires qui perdent leur identité et qui souffrent d’un manque de réflexion sur l’aménagement du territoire au profit des intérêts militaires. Fontevraud est invité à mourir pour laisser place à un camp militaire, Braud St Louis et le collectif des comités anti-nucléaires de la région ont organisé un rassemblement sur le site EDF en signe de protestation contre l’implantation d’une centrale nucléaire au bord de la Gironde, Vaumeilh, dans le Sud manifeste contre le projet d’un aérodrome pour super-jets. Partout la CFDT, le PSU, le CDJA avec les paysans et les travailleurs s’unissent pour protéger l’outil de travail de chacun. L’extension des camps militaires est réelle dans toute la France. 14 grands camps couvrent actuellement 110 400 hectares. Ils sont implantés dans l’Est, l’Ouest, le Sud. A cela s’ajoute les 35 000 hectares occupés par l’armée sur le plateau d’Albion. De nombreux camps de moindre importance se partagent le reste, notamment Avon, Chateaulin, le Larzac et Fontevraud.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Écologie, Mouvements sociaux, Nucléaire
8 Mars 1975 • Commission nationale agricole, G.Yverres,
Au Larzac, le pouvoir politique ne peut céder devant le mouvement anti-militariste. De leur côté, les paysans luttent contre la destruction organisée de leur territoire : expropriation, destruction des sites naturels, spéculation foncière…. Ils organisent la riposte en conséquence : rassemblement à Rodez le 14 Juillet 1972, marche sur Paris en tracteur en janvier 1973, rassemblement à Rajal del Corp en Août 1973, participation à la marche sur Lip le 29 septembre 1973, Fête des moissons en Août 75. Le Larzac est devenu le symbole de tous ceux qui luttent pour conserver leur emploi, pour vivre et travailler au pays. Dorénavant l’affaire Larzac est une affaire nationale, d’un côté l’inutilité totale et de l’autre la transformation en désert de tout le sud Aveyronnais sur fond de crise économique catastrophique pour cette région qui n’a pas pu s’adapter à cause de décisions prises par le pouvoir pour être présent sur le plan militaire.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Économie
3-8 Février 1975 • Fabrice Clément
Vu de Calais, l’arrêt des travaux du tunnel sous la Manche n’arrache pas des larmes. La Chambre de Commerce de Calais, une des plus riches de France, pourra continuer à s’enrichir grâce aux taxes perçues sur les transits et du côté des travailleurs on note une certaine indifférence. Le tunnel, c’était la politique des grands travaux qui permettait de repousser un aménagement du territoire attendu. Calais c’est 75 000 habitants avec 3 200 demandeurs d’emplois et autant d’habitants qui doivent chaque jour aller travailler à Dunkerque et où chaque mois est marqué par la fermeture d’une nouvelle entreprise. C’est une ville sous-équipée dans tous les domaines. Le tunnel n’aurait rien changé car il aurait servi quelques grands intérêts privés sans rien apporter aux agriculteurs qui ont largement souffert des travaux préparatoires et n’aurait amené aucun moyen de redressement économique. Le recul de la construction du tunnel signifie pour les calaisiens le développement d’une politique industrielle et portuaire au profit de Dunkerque, sans que rien ne soit mis en place pour sauver les entreprises locales aujourd’hui à l’agonie.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique énergétique
3-8 Février 1975 • Section PSU de Royan
« Des asperges…au nucléaire »
En décembre 1973, le préfet de la Gironde annonce l’installation d’une centrale à Braud et Saint Louis, petit village de 1041 habitants, sur la rive droite de la Gironde, au nord de Bordeaux et à 70 kilomètres de Royan. Dés juillet 1974, les agriculteurs de la région s’organisent et forment le SYDAM (Syndicat de défense des agriculteurs menacés). Ils mobilisent toute la région contre la politique énergétique du gouvernement. Les élus municipaux des communes environnantes, les paysans et les ostréiculteurs du bassin de Marennes Oléron unissent leurs forces contre le projet. Le maire de Royan, de Lipkowski, ancien ministre UDR du cabinet Messmer dénonce publiquement la politique du fait accompli de l’administration. Le 15 janvier, un arbre de vie est planté à l’endroit des forages par les 3000 opposants venus des quatre coins de la Gironde. Le mouvement populaire qui se développe ne répond pas encore aux questions que se posent les militants du PSU de Royan engagés dans cette action anti-nucléaire. Le passage du social au politique est long et le refus d’accepter ce type de production implique nécessairement la prise du pouvoir par les travailleurs.