L’Avant-garde des O.S.

Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique

13 Mai 1971 • Jean-Marie Vincent

Tribune Socialiste N°496, 13 Mai 1971Les grèves à l’usine Renault du Mans, aux usines Berliet de Venissieux et de Montplaisir, à la Rodhia-Belle Étoile concernent le statut des O.S., leurs revendications salariales et leurs conditions de travail, elles secouent un système hiérarchique qui exploite aussi les ouvriers professionnels et les mensuels. Elles interrogent car ce ne sont pas des luttes catégorielles mais des luttes qui attaquent le capitalisme dans ses fondements.  Depuis 1968 la productivité du travail qui est le principal instrument de mesure du progrès technique et économique, a fait un bond en avant considérable. Pour beaucoup cela entraîne l’opulence et une vie plus agréable. Pour les travailleurs, par contre, produire plus ne signifie pas libération, mais bien augmentation de leur dépendance par rapport à l’organisation capitaliste du travail. Cette situation, qui est commune à l’ensemble du prolétariat industriel moderne, pèse particulièrement sur les ouvriers spécialisés ou O.S. Considérés comme une masse d’hommes interchangeables par le patronat, voués aux travaux les plus pénibles et les plus monotones, frappés les premiers par les licenciements. Si ces grèves étaient gagnées, elles réduiraient la marge de manoeuvre du patronat, limiteraient son arbitrage dans la manipulation des salaires et des primes, des horaires et des cadences de travail.

1ère marche sur le Larzac

6 Mai 1971

En 1971, le gouvernement, sans concertation préalable, prend la décision d’agrandir le camp militaire du Larzac de 14 000 hectares. Cette décision entraîne un mouvement de contestation et de résistance de 10 ans ponctué de grands rassemblements et de très nombreuses manifestations, de blocages des manoeuvres militaires, d’entraves aux enquêtes administratives, de recours juridiques systématiques, d’action de désobéissance civile (refus de payer l’impôt, renvois de livrets militaires). L’élection de François Mitterrand en 1981 met fin au projet d’extension.