Victor Fay intervient dans les débats du 8ème Congrès national du PSU. Dans cette intervention il s’agit de savoir comment les partisans du socialisme autogestionnaire conçoivent le nouvel état prolétarien. La révolution socialiste commence avec la conquête du pouvoir par le prolétariat. Le socialisme autogestionnaire veut dire qu’à tous les niveaux et dans tous les domaines, des conseils surgissant de la volonté populaire tisseront des liens d’interdépendance entre les divers aspects de l’activité sociale. Cette conception de la démocratie s’oppose à celle décidée par le suffrage universel car elle fait appel aux travailleurs dans leurs fonctions économiques et sociales. Le socialisme autogestionnaire est une série d’équilibres qui doit progresser pour permettre à la société de parvenir au socialisme.
Dans le cadre de la préparation du 8ème Congrès à Toulouse, Tribune Socialiste donne la parole aux militants. Le projet de manifeste « Contrôler aujourd’hui pour décider demain » sera l’axe important des discussions au Congrès. C’est le projet d’élaboration de la transition au socialisme. Le P.S.U. ne veut pas se limiter à la seule définition d’une stratégie anti-capitaliste et pose la question du pouvoir dans une société socialiste. Le débat sur l’autogestion est l’élément de cohérence de l’ensemble du manifeste. Il refuse la conception de l’autogestion qui évacuerait la question de la prise du pouvoir et l’appropriation collective des moyens de production. L’objectif du socialisme autogestionnaire s’articule directement avec le contrôle des travailleurs sur l’organisation de leur travail et de leur vie.
15 Novembre 1972 • Bureau Fédéral du Rhône
Après l’exclusion des militants de la Gauche Révolutionnaire et de la Fédération de Paris, les militants révolutionnaires s’interrogent sur leur place au P.S.U.et leur tâche au sein des luttes. Il pose la question de l’autogestion et de la construction d’un parti révolutionnaire qui pourrait se faire rencontrer et travailler ensemble les noyaux d’ouvriers les plus avancés politiquement avec les militants politisés de la gauche syndicale et de la gauche paysanne pour qu’ils fassent l’analyse politique de leurs luttes. Ils pensent que mener le débat politique dans le P.S.U. c’est manifester la volonté de voir ce projet révolutionnaire, dénommé « vers le communisme », repris et adopté par les militants ouvriers et paysans qui luttent contre l’État bourgeois.
15 Novembre 1972 • A. Béhar, F.Dalbert, M.Mazoyer - Cl. Colin
Le groupe de tendance « communiste » s’oppose aux majoritaires sur la question de l’autogestion, axe fort des discussions au Congrès. Il dénonce le mythe de l’autogestion qui contribuerait à faire progresser l’unité de la classe ouvrière car, pour lui, on ne peut faire passer dans un ce seul projet l’ensemble des aspirations de la classe ouvrière. Il propose plutôt la création de comités de travailleurs en lutte fédérant les syndiqués et les non syndiqués et des comités de soutien capable d’élargir et de fédérer les luttes contre l’ennemi déclaré qu’est l’appareil d’État. La stratégie d’unité populaire est explicitée par Cl. Colin de la Fédération du Rhône.