Mots-clés : Capitalisme, Répression, stratégie politique
19-25 0ctobre 1978 • Serge Depaquit
Six mois après le tournant des législatives, les radios libres, locales ou municipales s’imposent comme l’un des enjeux de la résistance populaire à la politique du pouvoir. L’année précédente a été marquée par la multiplication des émissions pirates. A l’époque, les pouvoirs publics ont un peu laissé faire, créant même à Montpellier, une radio giscardienne. Après les élections, l’heure était à la répression. Au-delà des radios municipales, la pression des radios locales indépendantes s’est intensifiée. Dans le contexte de gestion autogestionnaire les radios municipales doivent garantir l’expression de tous les groupes sociaux, de tous ceux qui sont différents ou minoritaires. Cela exclut l’idée de monopole en matière d’information. Les radios libres, en n’élargissant pas leur soutien, tout en conservant leur indépendance, risque aujourd’hui l’échec face à la détermination du pouvoir. Or les radios municipales apparaissent aujourd’hui comme un allié potentiel qu’il semble difficile d’ignorer et avec lequel le pouvoir pourrait avoir à compter en cas d’extension du mouvement. Tel est le débat qui s’ouvrira à Poitiers les 18 et 19 novembre 1978 dans le cadre des rencontres sur l’autogestion.
Mots-clés : cogestion, front autogestionnaire, Socialisme
29 Juin - 5 juillet 1978 • Louis Jouve
» Des prototypes du Front Autogestionnaire »
Les GAM, Groupes d’action Municipale, réunis au Ulis dans l’Essonne les 20 et 21 Mai 1978 ont fait le point sur leurs actions avec les associations, la population et les municipalités. Les G.A.M. dénoncent le cumul des mandats politiques et associatifs et demandent une plus large ouverture des commissions municipales à la population, ou une information sur les dossiers épineux. Ils suggèrent que la vie associative soit favorisée par un urbanisme convivial et des lieux de rencontres ouverts plutôt que par des subventions paternalistes. Ils souhaitent oeuvrer pour la résolution des contradictions entre population et représentants associatifs ou institutionnels dans un sens autogestionnaire. A travers ces deux jours de rencontre, on a pu remarquer plusieurs types de G.A.M.avec des évolutions différentes depuis les pionniers de la période 63-67. Certains ont été créé à la suite d’une lutte ponctuelle et rassemblent toutes les classes de la population, un second type est marqué par la concurrence avec le PS face aux communistes, et un troisième type résulte du refus des partis. Tous ces G.A.M par la multiplication de leurs interventions, un état d’esprit expérimental, la souplesse d’un discours décentralisé, l’action de masse, préfigurent les fronts autogestionnaires avec qui il faut compter.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Emploi, front autogestionnaire, Politique Économique
1-« Le rôle économique des communes »
Les Groupes d’Action Municipale ont tenu leur 15ème rencontre Nationale aux Ulis. Ils ont voulu débattre du rôle économique des communes dans un contexte de restructuration industrielle et de chômage élargi. Les conseils municipaux prennent de nombreuses initiatives pour faciliter l’implantation d’emplois dans la commune. Pour cela ils abaissent le coût du terrain pour les entreprises intéressées. D’autres communes créent des emplois et se substituent aux défaillances de l’entreprise privée pour satisfaire les besoins des usagers (poissonnerie municipale à Laval, boucherie à Rezé…). Des expériences existent aussi dans la production : Avrieux (Hautes-Alpes) a une municipalité qui soutient la coopérative de jouets pour permettre aux jeunes de vivre au pays. Enfin des communes étudient de près la nature des emplois proposés. Ainsi le choix d’une politique énergétique autonome se fait jour dans certaines communes. A cet égard, les cahiers des marchés de travaux publics à Meylan (Isère) prévoient des clauses sur les conditions de travail et d’habitat des travailleurs et la mairie (G.A.M) refuse les industries polluantes.
Mots-clés : Élections municipales, participation, stratégie politique
16-22 Février 1978 • Christophe Wargny
A la Roche-sur-Yon, l’équipe municipale de gauche (18PS, 10PC, 6 Autogestionnaires) au lendemain des élections de 77, a signé un accord pour favoriser la démocratie collective et partager le pouvoir avec les citoyens. Grâce à des assemblées de quartier, par l’information et la diffusion du pouvoir, les habitants participent et expriment leurs besoins. L’adjoint PSU, J.F. Morineau a créé un service dont la fonction est de former et d’informer pour donner aux citoyens tous les moyens et les éléments pour juger l’action municipale et favoriser l’expression de tous. Un an après les élections, 17 commissions fonctionnent et affrontent les difficultés inhérentes à ce type d’expression collective. Ce sont les habitants qui ont mobilisé toutes les forces sociales pour obtenir la préemption puis l’aménagement d’un grand espace vert. Cette politique autogestionnaire est la garantie d’application d’un programme choisi par tous. Le PSU joue un rôle important auprès des militants d’associations et dans les quartiers pour faire de la commune le lieu d’apprentissage des responsabilités, du contrôle et de la démocratie directe, éléments de base d’une société autogestionnaire.