Ecologie, le minimum vital

Mots-clés : Aménagement du territoire, Élections, front autogestionnaire

23 Février -1er Mars 1978 • Front autogestionnaire

Couverture TS N°775, 23 Février au 1er Mars 1978Pour que l’écologie soit prise en compte concrètement, les militants du Front autogestionnaire proposent un train de mesures qui représente le minimum vital. Car l’écologie porte en elle l’espoir d’une transformation radicale : économique, sociale et culturelle de notre société. Bien plus que la simple défense de l’environnement, la revendication écologique vise à l’avènement de nouveaux rapports de l’homme à la nature, à son cadre de vie, à la collectivité. Pour échapper à la récupération réformiste, la revendication écologique doit s’allier à l’action des militants autogestionnaires.  Les écologistes du Front autogestionnaire situent clairement leurs exigences à gauche et sont conscients que seule une politique de gauche peut y répondre. Le Front autogestionnaire propose 70 mesures concrètes, qui dans le cas d’une victoire de la gauche, devront être négociées avec le gouvernement. Ces mesures concernent les pollutions et nuisances, la protection de la faune et de la nature, l’aménagement du territoire, la consommation et l’information, les problèmes d’énergie et du gaspillage, la circulation et les transports.

L’écologie politique face aux élections

Mots-clés : Écologie, Elections législatives, front autogestionnaire

2-19 Février 1978 • Serge Depaquit, C.M.Vadrot

L’écologie devient politique aux élections législatives de 1978 au gré des accords électoraux, elle dérange et menace de bousculer les rapports politiques. La signature en décembre 1977 d’un accord électoral avec Ecologie 78 avait permis à SOS-Environnement de s’affirmer comme composante de la mouvance écologique. SOS-Environnement compte dans ses rangs de nombreux transfuges ou sympathisants du RPR ou du PR et entend s’imposer en région parisienne en présentant 42 candidats Ecologie 78-SOS-Environnement. Ainsi serait jeté les bases de la création d’un véritable parti de la droite écologique. Les militants qui ont animé sur le terrain les luttes écologiques n’acceptent pas ces parachutages électoraux d’une organisation singulièrement limitée dans son implantation locale et absente de l’action contre le nucléaire civil et militaire. C’est pourquoi nombre d’écologistes refusent ces manoeuvres d’état-major et rejoignent le front autogestionnaire.

Appel pour le front autogestionnaire

Mots-clés : Elections législatives, Pouvoir populaire, Répression, Socialisme, stratégie politique

2-8 Février 1978 • Front autogestionnaire

Michel Mousel, Pascal Gollet et Victor Leduc pour le PSU, avec des responsables syndicaux, des militants de Témoignage Chrétien, les Amis de la Terre, et le mouvement pour une alternative non-violente, lancent un Appel pour la constitution d’un front autogestionnaire, afin de faire émerger une nouvelle gauche socialiste, écologiste et autogestionnaire. Les objectifs du front autogestionnaire sont la socialisation des moyens de production, le développement du contrôle ouvrier et du contrôle populaire dans les entreprises, les quartiers et les villages ; la remise en cause de la croissance pour un autre développement ; la démilitarisation de la société pour une défense populaire ; le refus du nucléaire civil et militaire ; l’autodétermination des minorités nationales ; le droit des femmes. « Nos désaccords fondamentaux avec les partis de la gauche traditionnelle ne constituent pas pour nous une raison de faire le jeu de la droite. Bien au contraire, c’est en prenant toute sa place dans le combat contre la droite que le courant socialiste, écologique et autogestionnaire pourra s’imposer à gauche, et changer ainsi la politique. »

La guérilla écologique

Mots-clés : Élections, Nucléaire, Politique industrielle

5-11 Janvier 1978 • C-M.Vadrot

La guérilla écologique est apparue à l’occasion des élections législatives de 1978. A partir de 1974, la politisation de l’écologie et des questions de la protection de la nature a été implicitement ou explicitement reconnue par tous les partis politiques de droite ou de gauche. Pourtant, les écologistes ont une fonction dérangeante ; ils remettent en cause la société de consommation et l’impérialisme du capitalisme.  Par leurs actions de plus en plus soutenues ils agacent les formes traditionnelles de la politique. La question du nucléaire a renforcé leur détermination dans la protection de la nature, dans la remise en cause de la société industrielle. La question politique de l’écologie est une révolte non pas appuyée sur des états-majors mais sur les citoyens agressés pour que naissent les alliances contre toute forme de l’agression productiviste et destructrice. C’est en raison de l’urgence à agir que la guérilla écologique pose la question des actions à mener. En refusant les fichiers, en bloquant les circuits administratifs ou en luttant contre les pollueurs, les écologistes souhaitent casser le système pour montrer à l’opinion publique les dangers qu’on lui fait courir.