Ecologie : un siècle de tentation apolitique

Mots-clés : Élections, Politique énergétique

6-12 Octobre 1977 • Claude-Marie Vardot

Couverture TS N°756Entre la protection des espèces et la lutte écologique d’aujourd’hui un siècle de tentation apolitique demeure encore bien vivante. Les premières préoccupations autour de la nature, dès 1874, regroupaient des scientifiques dans des sociétés savantes,  complètement apolitiques,  qui ne se préoccupaient que de sciences ou de protection des espèces sans vouloir ni pouvoir mêler les hommes ou l’organisation économique et sociale à leurs études ou spéculations. Il a fallu attendre le début des années soixante pour que commencent à se former de nombreuses associations de défense de la nature, tout aussi apolitiques. Mais, très rapidement, des précurseurs passèrent de la protection de la nature à une nouvelle notion, celle de la défense de l’environnement. En 1974, une nouvelle génération que l’on désigne sous le nom d’écologiste commence à émerger et à se politiser. Ceci tout particulièrement au moment de la candidature de René Dumont qui affirme que l’écologie est politique. Les élections législatives et la candidature d’Ecologie 78 montre toute l’ambiguïté du courant écologique.

L’écologie est loin à gauche de la gauche

Mots-clés : Politique énergétique, Socialisme autogestionnaire

23-29 Juin 1977 • René Dumont ; Propos recueillis par José Sanchez

L’écologie est loin à gauche de la gauche déclare René Dumont. Son dernier ouvrage Seule l’écologie socialiste précise cette déclaration. Le socialisme sera écologique ou ne sera pas. Depuis les années 70, il apparaît de plus en plus clairement que la gestion capitaliste de l’économie et de la gestion des richesses est une menace très grave pour la survie de la planète. Les promesses électorales de la gauche ne sont que des mensonges car la gauche devra changer fondamentalement la manière de gouverner et devra imposer une autre manière d’exploiter les richesses et l’énergie. La question de l’exploitation des richesses du tiers-monde ne devrait plus être envisagée. Tout cela demandera des efforts qu’aucun gouvernement de droite ou de gauche n’est prêt à imposer. L’autogestion socialiste n’est qu’une réponse partielle à la manière de produire car il est nécessaire de repenser les dépenses d’énergie.

Les écologistes aux municipales

Mots-clés : Élections municipales, Nucléaire, Politique énergétique

23 Février-2 Mars 1977 • Claude-Marie Vadrot ; Michel Martin

Les écologistes présentent des listes aux municipales. Ils réclament des fleurs à la place du béton et des transports publics à la place des voitures. ils se positionnent de plus en plus comme une force contre la droite et le PS ou le PC qui ne sont pas en mesure de répondre aux aspirations écologiques. Cette radicalisation du mouvement écologique apparait comme irréversible. Changer quelques uns des termes de la démarche technocratique ne suffit pas pour changer tous les rapports de l’homme avec son milieu. Le PSU, quant à lui, s’inquiète de l’attitude des écologistes qui rejettent toute union et ne veulent donner aucune consigne de vote au second tour. Au-delà des revendications avancées par les groupes qui se réclament de l’écologie politique, on observe un retour offensif des associations apolitiques. Au cours des débats de la campagne électorale, il est important que chaque candidat réponde clairement sur les choix énergétiques, la croissance capitaliste et la société que cela impose. Après l’épreuve électorale, il apparait clairement que l’écologie demeurera à l’ordre du jour.