Mots-clés : Années 30, Années 50, Années 70, Désengagement, Gauche, Hitlérisme, L’après 81, L’individu, Mai 68, Narcissisme, Psychanalyse, Septennat, Simenon
1983 • MENDEL Gérard
Cote : MEND
L’événement politique majeur du septennat concerne la démobilisation des militants, la désaffection grandissante vis-à-vis de l’engagement syndical et, plus généralement, le « manque d’adhésion active » de l’électorat de gauche. Evénement paradoxal, apparemment, puisque l’essentiel des promesses a été tenu. Mais le problème est de fond : il tient, en Occident, à la montée en force de l’individu, qui prend à contre-pied le mouvement socialiste. L’individu moderne est né vers la fin du XV° siècle avec l’essor de l’économie marchande, quand le lien entre les membres de la société traditionnelle s’est relâché. A une appartenance totale à la communauté ont alors succédé des appartenances « partielles » et souvent contradictoires : nationale, professionnelle, économique, sociale, sexuelle, religieuse, et, aussi, inconsciente et irrationnelle. Depuis cinq siècles, l’histoire de l’Occident est marquée des crises de croissance de cet individu ou de ses « maladies infantiles », qui s’appellent le luthérianisme et l’hitlérisme, l’anarchisme et Mai 68, et que reflètent les romans de Simenon ou « la Foule solitaire ». Au terme de cette « Longue Marche » s’est dégagé, en chacun de nous, un « individu sans appartenance », solitaire et débranché du social, qui essaie d’harmoniser ses appartenances diverses, d’inventer la « petite musique » intérieure d’une identité personnelle, de faire face à la réalité. Dans cette lutte secrète, difficile, héroïque parfois, réside la grandeur humaine de l’individu contemporain. Indéniablement, cette lutte s’accompagne aujourd’hui d’un repliement sur soi, narcissique, frileux. Ce repliement est dû à l’impossibilité de participer à la société actuelle sans se perdre comme individu. En effet, à la coupure politique entre droite et gauche s’ajoute celle, ancienne mais qui s’aggrave, et qui n’épargne pas les organisations de gauche, entre un « En-Haut » de quelques dizaines de milliers de décideurs et un « En-Bas » de plusieurs dizaines de millions d’exécutants ayant perdu toute motivation individuelle. Or, à la différence de la droite, la gauche au pouvoir ne peut se passer du soutien actif de son électoral. Saura-t-elle comprendre à temps les aspirations nouvelles de l’individu à un accomplissement personnel et créatif dans le travail et dans la vie sociale, elle que tout son passé militant conduit à privilégier les « organisations » ? L’avenir du septennat, autant que d’une réponse à la crise économique, va dépendre de la capacité politique de libérer le considérable potentiel d’énergie, d’imagination, d’intelligence des individus de notre époque.
MENDEL Gérard
1983
21,5 x 13,5 cm, 228 p.
Robet Laffont
Mots-clés : Exclusion, Marx, Psychanalyse
1958 - 1978 • GORZ André - Avant-propos de Jean-Paul Sartre
Cote : GORZ
« Voici un livre qui, à peine dans vos mains, devient une bête vivante : le seul mouvement de la lecture va’ susciter un événement imprévisible dont ni les moments ni la fin ne sont donnés d’avance. Vous croyez lui prêter votre propre durée et c’est lui qui vous impose la sienne; vous découvrirez les lois de ce discours hasardeux dans le moment même où il les engendre, mais vous saurez, en même temps, qu’elles ne cesseront pas de changer… Vous tenez dans vos mains cet objet surprenant : un ouvrage en train de créer son auteur. » Jean-Paul Sartre « La solution des problèmes de l’existence est dehors (s’il y en a une), la liberté est dehors, auprès des choses moyennant lesquelles elle peut se faire libre, et sans lesquelles elle n’existe pas… On a le plus de chance de se trouver, en s’intéressant au monde, en entreprenant quelque chose, en s’oubliant, c’est-à-dire en cessant de se chercher un être conforme à quelque norme. » André Gorz
GORZ André – Avant-propos de Jean-Paul Sartre
1958 – 1978
18 x 11,7 cm, 316 p.
Seuil
Mots-clés : Conscience, Ethique, Psychanalyse
1978 • JAMBET Christian - LARDREAU Guy
Cote : JAMB
Dans l’Ange, Guy Lardreau et Christian Jambet demandaient: «A quelle condition la révolution est-elle possible ? » Cette question, ce livre-ci la met entre parenthèses, comme fait l’époque elle-même – qui paraît en revanche faire resurgir cette autre : « A quelle condition une morale est-elle aujourd’hui possible ? » Et nul doute qu’au cœur de cette morale vienne s’inscrire la question : « Qu’est-ce que les droits de l’homme ? » Que depuis deux siècles, on les exhibe comme talisman partout où un sujet proteste n’implique pas qu’on soit au clair là-dessus. C’est aussi, c’est surtout une question transcendantale dont on ne peut pas faire l’économie, et où le philosophe reconnaîtra sa tâche propre. Soit, d’un même mouvement : que faut-il que soit l’homme pour qu’il soit possible de lui attribuer des droits ? Et : que faut-il que soient ces droits pour que ce soit à l’homme que l’on puisse les rapporter ? Affronter ces problèmes contraint le philosophe à élaborer, non pas une «philosophie morale», mais une attitude morale. Cette attitude morale, Lardreau et Jambet la tirent, jouant sur les mots de Kant et sur ceux que l’époque nous propose : une autonomie douce. Guy Lardreau et Christian Jambet sont les auteurs de l’Ange qui fit grand bruit lors de sa publication en 1976 et qui demeure au cœur du débat sur la « nouvelle philosophie ». Agrégés de philosophie, ils enseignent tous deux à Auxerre.
JAMBET Christian – LARDREAU Guy
1978
20,5 X 12,5 cm, 288 p.
Grasset & Fasqelle
Mots-clés : Ecole, Enseignement, Parti, Psychanalyse
1978
Cote : MISE
Nous vivons désormais un temps où — avec le concours de la sociologie dominante — les hommes sont gérés par l’Etat ou la « science », alors que pourtant se multiplient partout les mouvements contestataires : écologie, régionalisation, femmes, jeunes, etc. Pourquoi toutes ces luttes, tous ces efforts tournent-il court ? Pourquoi cette impuissance alors que tant de richesse est contenue dans ces refus et ces aspirations ? Pourquoi cette impossibilité à dépasser le plan du vécu et à s’organiser ? C’est sur le terrain, dans le cadre d’une pratique méthodique que le Groupe Desgenettes de socio-psychanalyse a choisi de travailler sur ces problèmes. Ce bilan de sept années permet de mieux comprendre les problèmes du pouvoir au niveau quotidien et local de chaque Organisation (école, parti politique, dispensaire, etc.), lieux privilégiés car intermédiaires entre l’individu et la société globale. L’intention du livre est de contribuer à dégager des formes d’organisation différentes de celles qui aujourd’hui ne sont que les formes de la misère politique. Car il est temps de passer du vécu au conçu, seule manière de transformer le réel. 1. Le pouvoir dans les institutions-organisations 2. Ce qu’est la sociopsychanalyse en théorie et en pratique 3. L’autorité dans les institutions 4. A partir des avancées de l’anti-misère politique, de nouvelles formes d’organisation institutionnelle
1978
17,7 x 11 cm, 224 p.
Petite bibliothèque Payot