Crise de la sidérurgie

Mots-clés : Aménagement du territoire, Capitalisme, Politique industrielle

14-20 Avril 1977

Couv.TS N°739, 14-20 Avril 1977La sidérurgie est touchée vivement par la crise économique et la récession que connaissent les pays capitalistes depuis 1974.  Après une phase de pleine expansion, elle connaît aujourd’hui une chute importante. La concurrence sévit notamment au Moyen-Orient, en Iran, en Espagne et au Brésil. Les licenciements massifs, le chômage partiel, la mise au rebut et le gaspillage des équipements sont le résultat d’une gestion qui n’a pas tenu compte du contexte international en développement, et qui a tout misé sur le profit immédiat. La gestion capitaliste avec des regroupements d’entreprises, la fixation de quotas contractuels de production par grand groupe et des prix planchers, n’ont pas permis de faire reculer la crise structurelle du secteur. Cependant les patrons utilisent à leur profit au mieux la crise. C’est pour eux l’occasion de laisser tomber tout ce qui rapporte peu, de peser sur les salaires et d’augmenter les taux de production. Les grandes manœuvres amorcées en Lorraine en sont une illustration.

Lip : des emplois, pas de flics

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique Économique, Répression

17-23 février 1977 • Yves Sparfel

A Lip, l’expulsion est imminente et les ouvriers attendent l’affrontement avec les forces de l’ordre. Des solutions existent pour que Lip reste une entreprise viable mais les pouvoirs publics se montrent réticents à toute aide financière. Le patronat local s’organise pour briser toute résistance ouvrière tant dans les industries métallurgiques et mécaniques (GIMM) de la région de Besançon, qu’à l’entreprise MODEL ou encore chez PEUGEOT. La répression est partout présente et si les ouvriers sont solidaires ils pourraient espérer plus de soutien de la part de la gauche. Cependant en période électorale, l’évocation des luttes de la classe ouvrière ne peut être que discrète…

Une épine pour les sociétés de production

Mots-clés : Mouvements sociaux, presse

17-23 Février 1977 • Françoise Claire

Les sociétés de production sont paralysées par la grève des artistes-interprètes. Il y a huit jours, les artistes-interprètes prolongeaient leur grève, reconductible, par un vote quasi unanime jusqu’au 13 février. Ce dimanche 13, c’est avec la même unanimité (mais tout en se posant de sérieux problèmes, spécialement financiers) qu’ils ont décidé, en assemblée générale, de continuer la grève jusqu’au jeudi 17 février minuit, par 584 voix sur 627 votants. Cette longue grève des artistes a servi de déblocage à celles menées par les réalisateurs de télévision. Toute cette semaine, les réalisateurs vont mener une grève tournante pour obtenir une télévision de qualité réalisée dans des conditions de travail décentes. C’est donc toute la radio et la télévision qui vont être désorganisées. L’avenir de la profession est en jeu et dans un contexte d’élections municipales à venir les négociations devront être rapides mais encore faudra-t-il que les accords obtenus soient, à terme, effectifs.

Lip : dix mois après

Mots-clés : Aménagement du territoire, Capitalisme, Mouvements sociaux, Politique Économique

10-16 Février 1977

Lip  :  dix mois après les luttes, l’usine vit encore. Les Lip veulent durer et s’organisent en conséquence. Les fabrications artisanales ont toujours lieu dans les ateliers et apportent un complément de salaire tout en popularisant le conflit. Les assemblées générales ont lieu tous les jours depuis dix mois. Trois cent cinquante personnes y participent en permanence (près de six cents passent à l’usine par roulement). Lip 73, c’était la première grande lutte pour l’emploi mais c’était aussi la dernière dans le cadre de l’économie capitaliste en phase d’expansion. Aujourd’hui, les Lip subissent la crise comme les autres. La stratégie du gouvernement et du patronat, c’est le pourrissement. Dans le contexte actuel, tout est fait pour ne laisser aucun espoir, pour n’offrir aucune perspective de solution à moyen ou à long terme. Pour « éclaircir » les effectifs, les patrons misent sur la lassitude. Les Lip veulent durer et s’organisent en conséquence. La communauté forgé il y a trois ans, malgré la fragilité des hypothèses de relance, les créances et les charges locatives, garde tout son sens. Le mot d’ordre reste : Lip vivra avec tous ses travailleurs.