« Il ne s’agit pas de se livrer à une étude détaillée de chaque article de la Loi, mais d’examiner ses lignes de force, tout au moins telles qu’elles apparaissent dans le texte adoptée par l’Assemblée Nationale en première lecture »….
« Il ne s’agit pas de se livrer à une étude détaillée de chaque article de la Loi, mais d’examiner ses lignes de force, tout au moins telles qu’elles apparaissent dans le texte adoptée par l’Assemblée Nationale en première lecture »….
Après les contestations de Mai, Edgar Faure affichait sa volonté de coller aux revendications des étudiants. Au cours des semaines, de comités ministériels en conseils des ministres on a pu assister à des reculs successifs. Le projet d’Edgar Faure est dénaturé par les amendements. Marc Heurgon affirme que le ministre appliquera sa réforme sans les étudiants qui ne peuvent accepter ce projet réactionnaire, répressif et qui s’inscrit comme un règlement de compte du régime. Jacqueline Giraud, plus optimiste, incite les étudiants à profiter de la brèche ouverte par le Ministre pour imposer leurs revendications. Robert Chapuis dénonce la réforme et aborde la question de la formation des maîtres et des réformes du primaire.
Le texte d’Edgar Faure réussit à concilier à la fois les intérêts du régime et les revendications de Mai. Les principes d’autonomie, de cogestion, du droit d’expression politique sont posés mais le détail des modalités d’application montre qu’entre le plan Fouchet et cette loi rien n’a changé. Les étudiants devront utiliser les brèches ouvertes pour décider d’une stratégie nouvelle. Les conseils paritaires ne sont pas le « pouvoir étudiant », mais seront un lieu où les revendications devront s’exprimer.
L’U.N.E.F., sous la plume de son Vice-Président Universitaire J.Sauvageot, prend position contre cette nouvelle réforme : « Qui aurait dit, avant la révolution de mai, qu’un ministre de l’éducation nationale de la V• République en viendrait à reconnaître la faillite complète de la réforme Fouchet et proposerait l’absence de barrage à l’entrée de l’enseignement supérieur, l’autonomie financière des universités, la suppression des chaires, la création de départements à directions élues, enfin la reconnaissance du droit des étudiants dans la désignation des responsables universitaires ? Mais combien est grande la distance entre les intentions proclamées et les réalités de la rentrée !… »