Document d’orientation du Bureau National au Congrès de Toulouse, ce texte présente une approche théorique des problèmes de l’Action Universitaire de Base. Il s’appuie sur la critique de la structure féodale du pouvoir de décision dans les facultés, pour revendiquer la participation des étudiants au processus de la prise de décision. Il demande aux étudiants d’avoir une pratique d’analyses des méthodes et du contenu de l’enseignement.
Après quatre numéros sur des interviews d’auteurs ou d’artistes, la revue étudiante « 21 x 27 » tire les conclusions et amène les étudiants à réfléchir sur les rapports, contradictoires, entre les progrès techniques, permettant un accès à la culture plus facile, et la permanence des valeurs ou repères culturels. L’affirmation : « se cultiver c’est comprendre » nourrit la réflexion des auteurs qui posent la question des modes d’éducation et de formation à la culture, de la diffusion culturelle et du rôle de l’université dans l’apprentissage et l’ouverture à la culture.
Le rapport final de la commission, adopté par une large majorité, porte sur l’allocation d’études, la modernisation du contenu de l’enseignement, et sur l’adaptation nécessaire de l’Université aux exigences professionnelles. Outre ces thèmes, la discussion a porté sur la nécessité de l’action syndicale. Pour amener les étudiants à prendre conscience que l’Université dispense avant tout un enseignement théorique, loin des réalités professionnelles, la pratique syndicale, dénommée « pratique universitaire de base » et l’action revendicative sont à développer. La pratique intersyndicale pour concrétiser et élargir les revendications devra être réfléchie et recherchée tout comme le rapprochement avec d’autres mouvements de jeunesse. Bernard Schreiner est élu président. La FGEL passe dans l’opposition et constitue la tendance dite » gauche syndicale » .
Marc Kravetz, Président de la F.G.E.L. analyse le mouvement syndical étudiant à une période où celui-ci se trouve face à une crise et cherche un second souffle après les mobilisations pour l’Algérie. Les formes de luttes doivent s’adapter à une société qui avec l’industrialisation connaît les affres de la production et subit le profit et ses revers : chômage, fermeture des charbonnages, problème du logement. Il explicite les transformations du milieu universitaire peu politisé qui subit l’enseignement sans remettre en cause ni l’inadaptation des études ni celle de l’université. Il préconise une orientation syndicale axée sur une structure syndicale de base ancrée dans la vie quotidienne des étudiants et revendique l’action d’une gauche syndicale forte.