Les représentations des classes populaires

Mots-clés : Mouvements sociaux, Sociologie

Jeudi 10 Mars 2016 • Paul Bouffartigue

Les classes populaires ont remplacé la classe ouvrière dans les représentations savantes (sociologiques), et, dans une certaine mesure, dans les représentations politiques et médiatiques. Ces dernières se souviennent que nous ne sommes pas – ou pas seulement – une société de classes moyennes, à chaque fois que ces classes populaires rappellent leur existence : régulièrement par leur poids et leurs pratiques électorales – entre abstention de masse et vote FN –, et parfois par leurs luttes. Réintroduire la question des classes dans l’analyse de la situation actuelle n’est pas faire un retour en arrière mais faire un retour sur des questionnements susceptibles de comprendre ce qui s’est passé et analyser les formes de résistances possibles aujourd’hui.

Paul BOUFFARTIGUE est sociologue, directeur de recherches au CNRS, membre du LEST (Laboratoire d’Economie et de Sociologie du travail). Il a publié notamment Le retour des classes sociales  (La Dispute, 2014) et publiera prochainement (avec Sophie Béroud, Henri Eckert et Denis Merklen) : En quête des classes populaires. Essai politique

 

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Laude

Mots-clés : Algérie, Aménagement du territoire, Mai 1968, Mouvements Etudiants, Mouvements sociaux, Politique Culturelle, Socialisme

André Laude (1936 – 1995) est qualifié souvent d’  « anarchiste » et de « poète » : c’est un résistant au « désordre » établi. Sa vie est partagée entre voyages et écriture, poésie et militantisme.
Son premier combat est pour l’indépendance de l’Algérie : insoumis, lié au réseau Jeanson, il fut emprisonné un an en Algérie ; après l’indépendance, il y travaille comme journaliste jusqu’à la chute de Ben Bella.
Il a été lié aux mouvements libertaires et anarchistes, fréquenté et rencontré André Breton, Benjamin Péret, Isidore Isou, Guy Debord, Raoul Vaneigem… collaboré à de nombreuses publications : Le Monde, les Nouvelles littéraires, Le Canard enchaîné, Esprit, Le Libertaire, Spartakus, Le nouvel Observateur, Le Point, Contrejour…
Adhérent du PSU à la fin des années 60, il est l’auteur de nombreux articles dans Tribune Socialiste, de 1967 à 1969.

Mouvements sociaux et quartiers populaires

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, participation

14 Janvier 2016 • Marie-Hélène Bacqué

Les quartiers populaires, en trente ans, ont changé avec le déclin des emplois ouvriers traditionnels, le développement du groupe « employés », notamment avec les emplois de service. La population de ces quartiers est très diverse ; la part de populations « étrangères » et « issues de l’immigration » a beaucoup augmenté. Ce sont des quartiers dans lesquels la ségrégation spatiale est à la fois sociale et ethno-raciale. C’est à partir des années 80 que s’est développé un discours de discrimination autour du « problème des quartiers » : les quartiers populaires ouvriers sont devenus des quartiers « difficiles ».
D’où les demandes de reconnaissance mises en avant dans les mouvements qui se sont développés surtout après 2005.
Le rapport écrit en 2013 par Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache (« Pour une réforme radicale de la politique de la ville… ») met l’accent sur le pouvoir d’agir des citoyens, la nécessité de démocratiser la politique de la ville en co-décidant réellement avec les habitants, en créant des possibilités de rencontres entre ceux qui habitent et ceux qui travaillent dans ces secteurs.

Marie-Hélène Bacqué est sociologue et urbaniste, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense : elle dirige le laboratoire Mosaïques LAVUE. Elle travaille notamment sur les transformations des quartiers populaires et la démocratie urbaine en France et aux États-Unis. Elle a co-rédigé un rapport sur la participation dans les quartiers populaires (remis à François Lamy, alors ministre de la Ville, en juillet 2013). Elle a co-dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont, à La Découverte, Le Quartier. Enjeux scientifiques, actions politiques et pratiques sociales (avec Jean-Yves Authier et France Guérin, 2007) et Démocratie participative, histoires et généalogies (avec Yves Sintomer, 2011). Elle a par ailleurs participé, avec Mohamed Mechmache, à la création de la coordination nationale des quartiers populaires « Pas sans nous. »

Précarités et mouvements syndicaux

Mots-clés : lien social, Mouvements sociaux, Politique Économique

26 Mars 2015 • Sophie Béroud

Les précarités deviennent le lot commun des salariés : précarité de l’emploi, du travail, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Elles interrogent et modifient les processus de production, créent des divisions sociales internes au salariat, questionnent le mouvement syndical axé sur le syndicalisme d’entreprise marqué par la présence dans les instances « représentatives » et accordant peu de place à l’interprofessionnel. Faut-il l’interpréter simplement comme une dégradation d’acquis sociaux et de normes salariales, et en conclure à l’affaiblissement généralisé du mouvement syndical, à l’incapacité des salariés à s’organiser et à se défendre.

Pourtant, hier invisibles, les précaires sont  parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salariés : dans le commerce, le nettoyage, la restauration rapide, les chantiers navals… Peut-on maîtriser la précarité pour conquérir de nouvelles marges de liberté, livrer des batailles intégrant la sécurisation du travail et des conditions d’existence ?

Sophie Béroud est maître de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a codirigé : « Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives ? » (La Dispute)

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