Le 24 Février 1966 le gouvernement, par la voix de Christian Fouchet, Ministre de l’Éducation Nationale, exposait sa réforme de l’enseignement, de la maternelle au doctorat et à la recherche scientifique. Si des points sont intéressants, il faut noter l’importance de la sélection tout au long du cursus scolaire jusqu’à l’université. Peu de structures professionnelles sont prévues pour faciliter l’orientation des jeunes. Par ailleurs, le budget national de l’éducation ne permettra pas la mise en place de cette réforme. La participation directe du patronat à l’enseignement, remise en cause de l’indépendance de l’Université, inquiète aussi les militants.
Un des points qui a dominé le premier trimestre 1966 est l’impulsion donnée au mouvement de fusion des entreprises. Ces fusions concernent la plupart des branches d’activité. La concentration et le profit recherché s’accompagnent inéluctablement du renforcement de la centralisation des décisions, des licenciements suite aux transferts d’activités ou de la mobilité forcée des travailleurs, ou encore de leur éparpillement au sein d’une même activité. C’est donc sur le plan de la lutte syndicale que le PSU devra esquisser les contre-attaques car l’État loin de s’opposer à ces fusions, se concertera avec les groupes et soutiendra les orientations conformes à un certain nationalisme économique.
Peut-elle conduire à une démocratisation de l'économie • Mars 1966
La Loi de Finances du 12 juillet 1966 prévoit la possibilité d’une appropriation par les salariés d’une partie de l’autofinancement des entreprises. Cet article de loi, proposé par MM. Vallon et Capitant est difficile à appliquer et reste à discuter. Les syndicats ont une attitude réservée sur l’association « capital-travail ». Les socialistes pensent que la réponse ne peut être que dans la planification démocratique. C’est dans cette optique que le P.S.U. a proposé un contre-plan qui prévoit un secteur public étendu et dynamique dans toutes les branches dominantes de la vie économique, et la gestion démocratique des entreprises. Il pose six principes pour une bonne appropriation collective de l’autofinancement avec la nécessité d’une gestion, à l’échelon national, par les salariés.
Après la reprise des bombardements au Vietnam, le débat contre la guerre est ouvert et s’élargit aux U.S.A. Plus personne, y compris Johnson, ne croit à la victoire et chacun pense que les forces armées vont s’enliser de plus en plus dans cette guerre sans issue à moins que les États-Unis ne prennent le risque d’attaquer la Chine, ce qui est fortement improbable. Le Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, M.Fulbright, et d’autre sénateurs ont posé des questions sur les résultats des énormes sacrifices en vie humaine et en argent. Cette nouvelle disposition d’esprit de la part de ceux qui ont toujours soutenu la politique indochinoise de Johnson résulte d’une part de l’opinion internationale qui pèse dans le sens de la paix et d’autre part d’une opinion publique américaine qui ne peut admettre l’effort de guerre alors que d’énormes besoins sociaux nécessiteraient plus de crédits. L’opposition à la guerre est de plus en plus présente aux États-Unis, ce qui est en soi, un succès politique pour le « Vietcong ».