La guerre s’installe entre l’Irak et l’Iran. La guerre au Moyen-Orient, sur les routes du pétrole, aux portes de l’Asie, peut faire craindre une extension dramatique. Il est facile d’imaginer l’extraordinaire crédit international que Sadam Hussein pourrait conquérir à l’Est comme à l’Ouest, en libérant de Khomeiny les américains d’un côté et les soviétiques de l’autre et enfin les conservateurs arabes. L’enjeu de cette guerre est donc en réalité la révolution khoméniste. Le conflit, situé au coeur des régions productrices de pétrole menace tant les Etats-Unis que l’Europe ou le Japon. Enjeu pétrolier, mais aussi volonté des grandes puissances d’empêcher l’émancipation politique et économique du Moyen-Orient. Mais plus fondamentalement cette guerre est le résultat du conflit qui oppose deux vastes mouvements idéologiques, le nationalisme arabe d’un côté et l’islamisme de l’autre dans un contexte anti-occidental. L’Europe est concernée par cette guerre compte tenu de sa dépendance énergétique. Si la France et la R.F.A ont freiné la volonté américaine d’envoyer une force navale occidentale dans le Golfe, il n’en demeure pas moins que l’incapacité européenne à avoir une autre politique énergétique l’entraîne comme structure de domination et d’exploitation.
Le témoignage publié ici a été écrit par un détenu politique marocain emprisonné pour 10 ans en 1972. Les 18 et 19 Juillet 1980, un certain nombre de prisonniers politiques ont été libérés. Il y en aurait 89 selon les sources vérifiées et non 91 comme annoncé par le gouvernement marocain. Le nombre de détenus politiques marocains ne se réduit pas à une centaine mais plutôt de 400. A Kenitra, il y a encore 135 détenus politiques de tous les âges et de toutes les conditions dont les peines vont de la réclusion pour 5 ans à la réclusion perpétuelle et à la peine de mort. Ceux-ci sont incarcérés depuis 1963,1972 et de 1974 à 1977. Il faut espérer, qu’au-delà du tapage fait autour de la libération de ces prisonniers, ces libérations, même si réduites, puissent redonner espoir à ceux qui sont encore en prison et à leur famille. Pour que tous ceux qui ne sont pas en prison, en exil, ou trop enfoncés dans leur misère, pour penser à autre chose, puissent avoir voix au chapitre.
A l’occasion du 20° anniversaire de la fondation du P.S.U., Claude Bourdet resitue la mobilisation contre la guerre d’Algérie, et les débats au sein du P.S.U. dans ses différents courants.