12h : débat Il y a 50 ans : du Congrès d’Orléans (avril 1970) à la scission de l’UNEF (janvier 1971) : en trois actes les ESU et la fin de « l’UNEF unitaire ». Le dossier préparatoire (Contact ESU n° 160) sera envoyé aux inscrits
13h Pot de l’amitié des anciens ESU ; buffet conforme à la mode Covid de la rentrée 202015h Débat avec Bernard Ravenel sur la non-violence ; présentation de son livre (Cahiers ITS à paraitre en septembre)
17h Clôture de la journée
Inscription préalable obligatoire en raison de la Covid: « contact@institut-tribune-socialiste.fr » en mentionnant : Réunion ESU Précisez si vous participez ou non au pot de l’amitié
Ou par courrier à : Association ESU – 40 rue de Malte – 75011 Paris
Jean-Marie DEMALDENT est décédé le 26 août à Paris
Né en 1943, Jean-Marie DEMALDENT appartient à une génération profondément marquée par la guerre d’Algérie même s’il était trop jeune pour être appelé au contingent lors de son épilogue. Mais c’est seulement en 1968, après un passage par le Parti communiste, qu’il rejoint le PSU dans la section du XVIème arrondissement de Paris et il n’est pas anodin de constater que son premier travail universitaire cité dans son CV est un mémoire de DES de science politique portant sur « Le PSU, courant autogestionnaire après 1968 ».
En 1975, Jean-Marie participe activement à la création par le PSU du « Centre populaire de formation socialiste » : ce dernier, qui est « ouvert aux travailleurs, aux étudiants, aux intellectuels, aux militants syndicalistes et politiques, se propose d’aborder à travers quatre cycles d’études (marxisme et philosophie, analyse marxiste de l’économie, histoire du mouvement ouvrier, critique des pratiques sociales) les principaux thèmes de la réflexion marxiste autogestionnaire d’aujourd’hui. Enrichir la formation politique et théorique, étendre les connaissances, pour permettre une meilleure intervention consciente dans la lutte des classes, telle est la fonction que le Centre populaire de formation socialiste voudrait jouer. » Cette annonce résume bien les motivations politiques qui ont été depuis lors celles de Jean-Marie, même si le CPFS lui-même n’a vécu que quelques années.
Assistant en Sciences juridiques en 1969 à l’Université Paris Nanterre (future Paris X), il est titularisé en 1979 maître assistant en science politique à cette même université. Il y intègre en 1985 le corps des Maîtres de Conférence, puis y est titularisé professeur de science politique en 1994 et promu à la Classe Exceptionnelle du corps des professeurs en 2005. En 2011, à sa retraite, il est nommé à l’éméritat, renouvelé en 2015 pour 5 ans.
Dans la longue liste de ses travaux universitaires, figurent bien sûr ses travaux sur le marxisme et le socialisme qui l’amènent notamment au cours des deux décennies suivantes à collaborer à des revues (Critique Socialiste, revue du PSU ; Politique Aujourd’hui ; Devenir). A partir de la fin des années 80, et tout en poursuivant ces centres d’intérêt il devient un spécialiste reconnu des pays issus de l’ex-Empire ottoman.
Il fut élu à la « Direction politique nationale » (DPN) du PSU lors de trois Congrès successifs : à Amiens pour la première fois en décembre 1974, puis à Strasbourg en janvier 1977 et à Saint Etienne en janvier 1979.
Compagnon d’idées et de combat de Victor FAY, il l’appuya lorsque celui-ci fit, à l’occasion du vingtième anniversaire du PSU, en 1980, le bilan critique de cette expérience, et en général de celle d’un tiers parti. Il rejoignit avec lui le comité national de soutien de la candidature de Mitterrand, et adhéra ensuite au Parti socialiste avec un groupe de membres du PSU.
Tout en militant activement ensuite au PS, notamment dans sa section de Courbevoie, il continua son compagnonnage intellectuel avec Victor FAY dont il devint au fil des ans le meilleur disciple, entretenant avec lui une relation quasi-filiale qui l’amènera après la mort de Victor à co-diriger l’édition de certains de ses écrits et à les préfacer*. Il participa aussi à la création de l’Association des Amis de Victor Fay dont il était premier vice-président ; à ce titre il avait encore tenu conférence l’an dernier au Maltais rouge sur le thème « Victor Fay, la révolution d’octobre et le léninisme ».
A partir de la commémoration du cinquantième anniversaire de la création du PSU, en avril 2010, Jean-Marie s’était impliqué dans l’évocation des combats d’idées menés par le PSU. Il était depuis 2013 Vice-président de l’Institut Tribune Socialiste (ITS), où ses interventions vives et caustiques, pétries de références théoriques et pratiques, étaient appréciées de toutes et tous ; c’est ce souvenir vivant et chaleureux de Jean-Marie que nous garderons dans nos mémoires.
* Préface de « Contribution à l’histoire de l’URSS », Paris, éd. La Brèche, 1994 Préface de « Marxisme et socialisme. Théorie et stratégie », pp.9-27, Paris, L’Harmattan, 1999
Notre ami, notre camarade, Michel MOUSEL, n’est plus !
Il a courageusement supporté la détérioration de sa santé au cours des dernières années, continuant à apporter au collectif militant sa détermination comme sa vivacité intellectuelle intacte. Depuis une décennie, il oeuvrait sans relâche à transmettre les idées et les valeurs du patrimoine intellectuel hérité du Parti Socialiste Unifié (PSU) dans les réflexions et les débats actuels, ainsi qu’il avait souhaité le faire dès 2010 : on réécoutera avec plaisir à ce sujet ce qu’il en disait dans un interview donné lors de la commémoration du 50ème anniversaire de la création du PSU (voir ci-dessous). Premier président de l’Institut Tribune Socialiste, de 2013 à 2016, il en était depuis le président d’honneur et il a continué de participer pleinement à ses activités jusqu’en fin d’année dernière, où la maladie l’en a décidément empêché.
Michel incarnait pour nous le PSU depuis si longtemps que sa disparition marque la fin d’une époque ; il y avait adhéré à sa création, il y a soixante ans, alors qu’il n’avait lui-même que 20 ans et qu’il était déjà vice-président de l’UNEF à l’IEP de Paris, avant d’en être président, puis successivement vice-président universitaire au bureau national de l’UNEF en 1962/63, et enfin Président de l’UNEF en 1963-64. Parallèlement à une vie professionnelle active et marquée de responsabilités de plus en plus importantes, il fut ensuite de tous les combats du PSU et secrétaire national du congrès d’Amiens en décembre 1974, jusqu’à celui de Saint Etienne en janvier 1979. Mais ce n’est pas le lieu ici de détailler son parcours ; on se réfèrera pour cela à la notice biographique qui lui a été consacrée par le Dictionnaire MAITRON, que l’on trouvera ci-après.
Mais surtout, nul ne peut oublier l’homme sincère et droit qu’il était, la grande exigence intellectuelle qu’il mettait au service des actions collectives, l’intensité de ses convictions au service des causes qu’il défendait, et la cohérence de celles-ci ! Personnalité inspirant confiance, il fut une figure de référence pour de nombreuses générations militantes du PSU ; aujourd’hui encore, il symbolisait et faisait vivre leur engagement.
De tout cela, Michel tu nous as fait cadeau depuis 60 ans, de tout cela nous te sommes redevables ! Nous continuerons à suivre ton exemple ; au revoir, Michel !
Institut Tribune Socialiste
Né le 11 mars 1940 à Mantes (Seine-et-Oise) ; haut fonctionnaire, syndicaliste étudiant et président de l’UNEF (1963-1964), secrétaire national du PSU (1974-1979) ; président du Comité français pour le sommet mondial sur le développement durable (2002), a exercé d’importantes responsabilités nationales dans les domaines de l’environnement, la maîtrise de l’énergie et l’effet de serre ; fondateur de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) en 1993.
Le 10 avril 2010, lors du 50ème anniversaire de la création du PSU, Michel Mousel se présentait …
L’itinéraire syndical, politique et professionnel de Michel Mousel correspond à celui d’une génération de gauche qui a eu vingt ans en pleine guerre d’Algérie et dont le conflit orienta, au moins en partie, le destin.
Michel Mousel est né dans une famille aux origines modestes. Ses grands parents étaient de simples employés, tandis que ses parents, ascension sociale oblige, décrochaient l’agrégation de lettres et firent une carrière d’enseignant. Son père, Jean Mousel, adhéra au SGEN/CFTC en 1947. Il en fut le secrétaire pour le second degré en 1950 avant d’occuper, pour de longues années (1954-1973), les fonctions de secrétaire général adjoint de Paul Vignaux. Il participa aux côtés de ce dernier à l’animation du groupe « Reconstruction ». Son père et sa mère ont également travaillé sur les questions d’ « aggiornamento » de l’Église catholique. Michel Mousel a conscience aujourd’hui d’avoir appartenu « à une très petite minorité de (son) école primaire, celle à qui le lycée était ouvert, et de représenter, dans ce même lycée grand-bourgeois, une petite minorité d’enfants de la banlieue, celle qui galérait avec les transports en commun, les dispensaires, « la vie chère », les déserts culturels et sportifs ». Une maladie contractée pendant l’adolescence l’obligea à se tenir à distance d’une actualité foisonnante (Mendès, le Front républicain, le poujadisme, la Hongrie, l’Algérie…), mais paradoxalement l’amèna ensuite à sur-réagir. Il expliqua ainsi sa « radicalisation » par rapport à la moyenne des attitudes politiques de ses proches.
Jean-Marie SCHWARTZ, né le 21 mars 1947 à Boulogne-Billancourt et décédé accidentellement à Paris le 29 mai 2020, était un scientifique et un militant engagé.
Diplômé de l’ENS Saint Cloud 1967, il fut “Vice-président universitaire adjoint UNEF” (c’est à dire délégué par l’UGE au BN UNEF) dans le Bureau national UGE (Union des Grandes Écoles) de 1968/69, au titre des relations d’association entre l’UNEF et l’UGE ; il fut ainsi membre de l’équipe militante du Bureau de l’UNEF qui géra l’organisation étudiante sur le plan national pendant la « révolte étudiante » de mai-juin 68.
L’année universitaire suivante (1969/70), il fut Vice-président de l’UGE dans un Bureau national UGE de même orientation que celle de l’UNEF de 1967 à 1970, autour des étudiants du PSU ; c’est en continuité avec cet engagement que Jean-Marie avait participé en 2010 à la création de l’association des anciens étudiants du PSU, dont il était trésorier depuis 2013. C’est dans le même état d’esprit de continuité avec ses convictions de jeunesse qu’il était également devenu trésorier à la même date de l’association des Anciens de l’UNEF, et qu’il avait activement contribué à l’organisation de la célébration par cette association du cinquantenaire de mai 68, en 2018.
C’est aussi en compagnie de nombre de ses camarades de mai 68, dont Jacques Sauvageot (accidentellement décédé en 2016), que Jean-Marie s’était activement impliqué dans la création et le développement de l’Institut Tribune Socialiste – ITS, fonds de dotation ayant pour objet d’entretenir le patrimoine intellectuel hérité du Parti Socialiste Unifié (PSU), d’encourager la recherche historique à son sujet et de transmettre les idées et les valeurs de ce patrimoine dans les réflexions et les débats actuels.
INSTITUT EDOUARD DEPREUX – IED 40 rue de Malte – 75011 Paris
14h : ouverture du colloque
14h15 : « Derrière l’affiche : être militant du PSU (1960-62) »
Une exploration des profils politiques, sociaux et culturels des adhérents et militants du PSU à la fondation du nouveau parti, sur les plans quantitatif et qualitatif.
Présentation par Octave Pernot, étudiant à l’ENS Paris-Saclay
Débat
16h15 : pause
16h30 : « La dimension internationale du PSU en 1960 »
Salvador Allende, Mehdi Ben Barka, Pietro Nenni, Léopold Sédar Senghor, mais aussi des dirigeants du MAPAM israélien ou de la Ligue des communistes yougoslaves, étaient présents au congrès constitutif du PSU ou y ont envoyé des messages ; c’est dire l’impact international de la création d’une formation distincte du PCF et de la SFIO, au moment où le mouvement des non-alignés s’affirmait sur la scène internationale.
Présentation par Judith Bonnin, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université Bordeaux Montaigne
jeudi 26 mars 2020 au CICP 21 ter rue Voltaire, 75001 Paris
Soirée d’hommage à
Alain DESJARDIN
Une soirée d’hommage à Alain Desjardin aura lieu à l’initiative du CEDETIM et de Accueil paysan ; Amis de Tribune Socialiste ; Institut Tribune Socialiste (anciens du PSU) ; Anciens de la GOP et de PLC ; CFDT du Nord et Union Locale de Roubaix ; CFDT des ASSEDIC ; Comité Larzac ; anciens de LIP ; Confédération Paysanne ; CRID ; EELV ; La Cardabella – La Salvetat ; Peuple et Culture ; 4ACG ; et habitants et paysans du Larzac.
autour de son livre paru aux éditions Robert Laffont
Le chemin des femmes
Avec la participation de Josyane SAVIGNEAU, auteure, ancienne responsable du Monde Des Livres, préfacière du livre de Michelle PERROT
Et en soirée, séance inaugurale de « Ciné/Pol »
à 20h
Le film de
Gérard MORDILLAT
de 2018
adapté du livre de Michelle Perrot (2012)
avec Virginie Ledoyen et Philippe Torreton
suivi d’un débat à 21h30
C’est l’histoire de Lucie Baud (1870-1913) ouvrière en soie dans le Dauphiné qui a mené des grèves à Vizille et à Voiron. C’est juste après le décès de son mari que Lucie fonde le syndicat des ouvriers et ouvrières en soierie du canton de Vizille et devient déléguée syndicale. Et c’est à ce titre qu’elle est invitée au Congrès de Reims de 1904. C’est avec d’autres femmes qu’elle déclenche et mène la grève de Vizille en 1905
Le débat fut animé par Marc MANGENOT Fondation Copernic
Quelle place occupe la philanthropie dans la stratégie du capitalisme ? Quelle alternative ?
Ce livre a pour but de faire connaître la réalité de la philanthropie, mal connue en France, et de questionner sur son rôle réel. Alors que l’irresponsable course au profit conduit à la montée du chaos climatique, à la destruction de la démocratie et au risque de dictatures et d’apartheids instaurés au nom de l’urgence écologique, les tenants du système présentent ces évolutions comme inéluctables, mais affirment que la responsabilité des riches, à travers la philanthropie, va permettre de résoudre les problèmes.
Partant d’une perspective historique, le livre souligne que la place de la philanthropie est inversement proportionnelle à celle de l’action publique. La philanthropie dominante, directement liée aux entreprises et aux banques, en constitue l’instrument politique et la justification et parfois l’avant-garde. Les grandes fondations liées aux capitalistes du net et de la finance contribuent activement à la promotion de l’idéologie managériale et à la fuite en avant vers le « meilleur des mondes » qui tend à constituer un nouveau totalitarisme. Fort de ce constat, le livre réaffirme la nécessité d’une action publique de grande envergure, et la nécessité des mobilisations citoyennes sociales et écologiques pour construire un monde plus solidaire.
Didier Minot est ingénieur agronome de formation et travaille depuis quarante-cinq ans sur les démarches participatives et la mise en réseau des associations citoyennes. Il a créé en janvier 2019 le Collectif « Changer de cap », qui apporte un appui aux mobilisations sociales et écologiques.
dans le cadre du cycle 2019/2020 « La démocratie locale et les nouvelles formes d’intervention citoyenne »
LE NOUVEAU MUNICIPALISME
Le nouveau municipalisme ou communalisme cherche à redéfinir la place des institutions locales et municipales dans les processus de transformation des sociétés. Il recouvre un ensemble de pratiques politiques et d’actions qui visent, en s’appuyant sur l’auto-gouvernement, un changement global en partant du local. Il s’agit ainsi de prendre en compte tous les niveaux d’intervention, sans négliger pour autant le national et les grandes régions au plan international.
Le nouveau municipalisme participe à la réflexion sur la transition sociale, écologique et démocratique. Il implique fortement la population, le territoire et les institutions. Les territoires sont, par exemple, des lieux d’action privilégiée de la lutte contre le changement climatique. Ce qui est mis en relief, c’est la conception de la transition. Sans nier l’importance du rôle de l’Etat dans les stratégies de rupture avec le néolibéralisme dominant, il s’agit de redéfinir la place des institutions locales et municipales.
La dimension internationale du municipalisme s’est construite à travers l’altermondialisme. Ce sont les réseaux internationaux de villes qui ont permis d’élargir la vision et l’action des municipalités et du municipalisme, en prenant appui notamment sur les alliances construites avec les réseaux internationaux de mouvements.
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Avec
Elisabeth DAU, qui a rédigé la préface à la version française du guide du municipalisme de Debbie Bookchin et Ada Colau ; elle s’est occupée de la plateforme et du mooc « La commune est à nous »https://la-commune-est-a-nous.commonspolis.org/ ; elle est très impliquée dans l’organisation franco-espagnole CommonsPolis https://commonspolis.org/fr/
Magali FRICAUDET, co-présidente de l’AITEC (association internationale des techniciens, experts et chercheurs)
La réunion fut animée par : Marine FLEURY,membre de la Fondation de l’Ecologie Politique, maître de conférences de droit public à l’Université de Picardie
Un livre qui permet de comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle : un espoir est à reconstruire en confrontant ces réflexions aux questions posées par les Gilets jaunes.
Que peut-il bien y avoir de commun entre Mai 68 et le mouvement des Gilets jaunes ? Cinquante ans après, les objectifs mis en avant par les mouvements de contestation trouvent un écho dans le soulèvement des Gilets jaunes. Le mouvement des Gilets jaunes s’inscrit dans la chaîne de mouvements populaires porteurs d’aspirations démocratiques radicales qui se sont manifestés à l’échelle internationale depuis les années 1960. Pour renouer ce fil avec 68, l’auteur étudie avec précision ce qui s’est passé, dans les entreprises, les services, les villes et les universités, ce qu’ont fait les divers partis et organisations afin de tenter d’élucider pourquoi il s’agissait alors d’une « révolution sans révolution ». De longue date, la protestation sociale est porteuse de préoccupations écologiques, de la demande de transformation radicale du travail, d’une volonté d’organisation collective des entreprises, des services publics et de la société, une autogestion généralisée, une démocratie démocratisée. Les mouvements populaires et les contestations radicales composent une sorte de projet, un espoir autant qu’un programme qui reste à écrire : Mai 68 est un arbre de la liberté comme le furent ceux plantés en 1793 en France.
Pierre COURS-SALIES, sociologue, a été professeur à l’Université Paris 8-Saint- Denis. Il a publié La Liberté du travail (Syllepse, 1995) ; Les Mobilisations collectives (avec Michel Vakaloulis, PUF, 2003) ; Le Bas de l’échelle (Érès, 2006) ; il a également présenté Pierre Naville, Vers l’automatisme social : machines, informatique, autonomie et liberté (Syllepse, 2016).
Abraham BEHARa été membre du bureau national du PSU et secrétaire généraladjoint du SNESup en mai 68
Bénédicte GOUSSAULTsociologue, a été maître de conférence à l’université Paris12 Créteil, elle est membre du comité de rédaction des revues Contre-Temps et Cerises
Le mouvement contre la « contre-réforme » des retraites dure maintenant depuis plus d’un mois. De nombreux secteurs professionnels s’y sont engagés à un moment ou à un autre. Ce mouvement est largement appuyé par l’opinion publique.
Pourtant même s’il a fait quelques concessions sur son application, le gouvernement ne cède pas sur le fond de son projet, l’instauration d’un régime unique par points, et semble inflexible.
Comment sortir de cette situation ? Que faire pour pouvoir gagner ?
Les videos de la soirée
Louis WEBER Pour les 6 Fondations
Pierre KHALFA Copernic ancien porte parole de l’Union Syndicale Solidaires
Mohammed Harbi, historien algérien, s’il vit à Paris suit néanmoins, attentivement l’actualité algérienne. Il a participé et accompagné la guerre d’indépendance de l’Algérie entre 1954 et 1963 et n’a cessé de se dire moralement au service de l’Algérie mais avoue l’avoir perdue, tout comme son peuple. Nombreux sont ses écrits qui témoignent et analysent cette période de l’histoire de l’Algérie. Pour lui il y a aujourd’hui une régression culturelle immense et on n’imagine pas l’ampleur du désastre.
Le suicide récent d’un étudiant a mis sur la place publique ce que dans une grande discrétion, les organisations étudiantes et les associations ont décrit en tirant la sonnette d’alarme. On a aujourd’hui oublié la violence sociale de masse que subissent les jeunes. Il est temps de ne pas réduire la précarité étudiante à des chiffres. L’étudiant pauvre est un thème récurent depuis fort longtemps mais ce qui change c’est la possibilité donnée à un étudiant de travailler en respectant son besoin d’étudier. La politique d’insertion professionnelle en contrats précaires des moins qualifiés fait disparaître un bon nombre de postes en contrat de travail pour étudiants. En outre l’incertitude de l’avenir pèse sur l’étudiant « pauvre » et « méritant ». La précarité devient un horizon difficilement dépassable. La précarité est tout autant matérielle que morale. Il est temps de relire la Chartre de Grenoble de 1946 : ni charité, ni assistance : la dignité comme un droit !
« La démocratie locale et les nouvelles formes d’interventions citoyennes »
La démocratie communale : LOUVIERS, SAILLANS, NANTERRE
Les tentatives de démocratiser les communes et de permettre aux habitants de se réapproprier collectivement les institutions locales ne datent pas d’aujourd’hui. Si la démocratie participative, qui en est une des modalités, est souvent attachée à l’expérience brésilienne de Porto Alegre, elle a des antécédents dans notre pays.
L’impulsion peut venir de l’extérieur. Ce fut le cas à Louviers où Mai 68 a vu la mise en place, par une municipalité élue 3 ans plus tôt avec un programme « révolutionnaire » et en dehors des partis jusqu’alors dominants, d’un fonctionnement auto-gestionnaire, avec comités de quartier, politique culturelle avant-gardiste, etc.
À Saillans, l’expérience est plus récente mais en un sens plus radicale : le maire était favorable à un projet de supermarché, les habitants ont dénoncé le projet pour menaces contre le « bien vivre au pays ». Des citoyens se sont présentés aux élections municipales en 2014. Leur liste a gagné et, depuis, une révolution participative est en cours.
À Nanterre, c’est l’environnement qui a donné lieu à de nombreuses innovations depuis une trentaine d’années (écoquartiers, bâtiment à énergie positive, etc.), parallèlement au développement de pratiques participatives diverses.
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Le sujet sera introduit par :
Hélène HATZFELD, chercheure au Lavue. A écrit : La politique à la ville. Inventions citoyennes à Louviers (1965-1983), Presses universitaires de Rennes, 2018
Mario BILELLA, doctorant en science politique à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; sa thèse porte notamment sur les processus d’innovation démocratique dans trois communes rurales, dont Saillans dans la Drôme
Quel projet de société est-il possible de construire aujourd’hui et comment ne pas prendre en compte que nous vivons dans des temps et des lieux d’incertitude, que le modèle de la société clefs en main est fini. Comment continuer à réfléchir ? Quelles perspectives peut-on tirer aujourd’hui de l’expérience du PSU. L’analyse proposée ici par Jean-Claude Gillet lors de son intervention à l’Université d’automne d’Ensemble à Agde le 1er Novembre 2019 est construite à partir de sa culture PSU et, en celle-ci, de la référence aux luttes et mouvements d’émancipation nationale. La question de la construction d’un projet de transformation sociale dans la rencontre difficile du mouvement des masses en action et d’un espace d’élaboration, d’un temps réflexif, vers une intelligence collective à propos de la société à effacer et celle à vivre est posée. Le projet proposé est de construire un modèle pédagogique politique qui puisse dépasser les fragmentations entre la pensée et l’action, la théorie et la pratique, le connaître et le faire, les valeurs, les intentions et les réalisations, les sens et l’efficacité.
La démocratie locale à l’épreuve des évolutions institutionnelles
Dans la situation actuelle de crise profonde de la représentation politique, le retour au local, aux territoires et aux citoyens peut-il être un moyen de réinventer la démocratie ?
Mais les évolutions institutionnelles de la dernière décennie, allant toujours vers le « plus grand » (métropoles, « grandes régions », territoires regroupant les communautés de communes, ces dernières elle-mêmes regroupées, regroupements cantonaux, ….), ne vont-elles pas à l’encontre de cette exigence par l’éloignement toujours plus grand du citoyen par rapport aux centres de pouvoirs ? Le cas des métropoles n’en est-il pas l’un des plus représentatifs ?
Débat introduit par Georges Gontcharoff, responsable politique et associatif (ADELS, UNADEL…), acteur des politiques de décentralisation, et ancien membre du Bureau national du PSU contribuera le 16 octobre à la présentation de cette problématique.
De l’UGS au PSU, jusqu’à son départ de celui-ci avec Michel Rocard en 1974, Gérard Lindeperg fait revivre dans son livre « Avec Rocard » son entrée en politique au moment de la guerre d’Algérie et ses années de militantisme dans une section PSU de la région lyonnaise, comme son activité syndicale en milieu enseignant.
Le principe de fixer une limite supérieure aux plus hauts revenus – un « seuil de richesse » ou un « revenu maximal » – progresse dans l’opinion publique. Cependant, les propositions concrètes qui sont formulées retiennent des objectifs conventionnels (un écart maximum de 1 à 10, ou 20,…) : mais leur caractère arbitraire ne permet pas de légitimer aux yeux de l’opinion publique le principe, pourtant nécessaire, d’un plafonnement des revenus.
Quel niveau de revenu est alors compatible avec une égalité minimum ? On propose une démarche permettant de définir un objectif cible concret susceptible de rassembler, sur un horizon de moyen ou long terme, un large consensus, aussi bien dans la population que dans les forces sociales et politiques soucieuses de faire avancer ce projet.
Limiter l’inégalité de revenus ne constitue bien sûr qu’une étape dans un projet plus vaste d’émancipation qui devrait viser également à limiter l’inégalité des patrimoines, laquelle structure de façon bien plus déterminante les inégalités sociales. On montrera que le plafonnement des revenus permet également de progresser de façon significative vers ce second objectif.
Avec Pierre Concialdi, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), co-auteur du livre de la fondation COPERNIC : Vers une société plus juste – manifeste pour un plafonnement des revenus et des patrimoines, Paris, Les liens qui libèrent, 2019)
Débat introduit par Stéphanie Trillet, maitresse de conférences en économie.
Retour sur le contre-G7 : de la contestation à l’alternative Un contre-G7 avec ses richesses et ses polémiques, à comprendre et décrypter.
En tant qu’opération de « com », la prestation d’Emmanuel Macron au G7 de Biarritz était assez réussie. Mais de ce sommet des « sept puissances économiques » et de leurs invités il n’est pas sorti grand-chose, sinon une occupation militaro-policière sans précédent de la région.
Et le « contre G7 » organisé par des plateformes nationale et basque ? Il voulait avec ses rencontres et manifestations construire des alternatives et protester contre des puissances de plus en plus autoritaires et bellicistes, au service des multinationales.
La mobilisation est demeurée inégale, la qualité des débats variable, la contestation frontale avec le G7 jugée par certains insuffisante.
Le jeudi 26 septembre marquera la célébration par l’ONU de la « Journée Internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires ».
A cette occasion, la Fondation de l’Ecologie Politique publie une note sur l’interdiction des armes nucléaires rédigée par deux porte-paroles d’ICAN France, la branche française de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Prix Nobel de la paix 2017).
Présentation commentée de la note
« Interdire les armes nucléaires »
Lundi 23 septembre
de 10h30 à 12h
au Maltais Rouge 40 rue de Malte, 75011 Paris
en présence des auteurs et d’expert-e-s de la question du désarmement
Patrice BOUVERET
auteur de la note de la FEP « Interdire les armes nucléaires », co-porte-parole de ICAN France et responsable de la publication La Lettre de Damoclès de l’Observatoire des armements
Aurélie BUYTAERT
membre de la délégation d’Abolir les armes nucléaires et d’ICAN France
Alice CANABATE
Vice-présidente de la Fondation de l’Ecologie Politique
Jean-Marie COLLIN
auteur de la note de la FEP « Interdire les armes nucléaires », co-porte-parole de ICAN France
Bernard RAVENEL
Président de l’Institut Tribune Socialiste et ancien Président du Mouvement pour le désarmement, la paix et la liberté
Mounir SATOURI,
eurodéputé EELV, membre de la sous-commission « Sécurité et défense » du Parlement Européen
La démocratie locale et les nouvelles formes d’intervention citoyenne
Dans la situation actuelle de crise profonde de la représentation politique, le retour au local, aux territoires et aux citoyens peut-il être un moyen de réinventer la démocratie ? Des modalités qui pourraient initier des dynamiques nouvelles, comme le tirage au sort, la démocratie participative ou les listes citoyennes, sont souvent dévoyées, au risque d’en faire de simples gadgets. Il est pourtant urgent de renouveler en profondeur les pratiques politiques actuelles, qui nourrissent le sentiment que la démocratie est mise à mal, entretiennent le désintérêt et, par conséquent, l’abstention électorale. Les 6 fondations[1] qui, depuis cinq ans, organisent des cycles de conférences autour d’enjeux citoyens divers ont donc choisi cette année de traiter la question de la démocratie locale et des nouvelles formes d’intervention citoyennes. Six débats auront lieu au cours de l’année 2019-2020, alternant thèmes généraux et études de cas de 18 heures 30 à 20 heures 30 au Maltais rouge (40 rue de Malte, 75011, métro Oberkampf ou République) :
16 octobre 2019
La démocratie locale à l’épreuve des évolutions institutionnelles (métropoles, communautés de communes, ….)
20 novembre 2019
Etudes de cas : Louviers , Saillans
15 janvier 2020
Listes Citoyennes et partis(nouvelle heure : 19h)
5 février 2020
Les nouvelles formes du « municipalisme »(nouvelle heure : 19h)
13 mai 2020
Après les élections municipales de mars, une séance exceptionnelle, en prélude à l’année du 150ème anniversaire de la Commune de Paris 1871 :Les enseignements de la Commune
10 juin 2020
Référendum d’initiative citoyenne et Bilan du référendum ADP(nouvelle heure : 19h)
Par ailleurs, deux autres débats sont d’ores et déjà prévus pour cet automne 2019:
Mardi 24 septembre 2019
G7, Contre-G7, la fin d’un cycle ? Retour sur le contre G7 : de la contestation à l’alternative
UN CONTACT SPÉCIAL A ÉTÉ ENVOYÉ AUX ABONNÉS DE NOTRE NEWS LETTER SUR LES POSSIBILITÉS D’ACCÈS AU CENTRE DE DOCUMENTATION JACQUES SAUVAGEOT PENDANT L’ÉTÉ POUR Y AVOIR ACCÈS VEUILLEZ CLIQUER SUR LE LIEN CI-DESSOUS